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Une discussion avec la nouvelle garde de l’heroïc fantasy

Par Raven, le mercredi 31 octobre 2007 à 13:01:13

Depuis un bon moment, le secteur de l’heroc fantasy connaissait une renaissance grâce aux efforts brillants d’auteurs tels que George R.R. Martin, Robin Hobb, Steven Erikson, R. Scott Bakker, et le parrain de l’heroïc fantasy moderne, Glen Cook.
A présent, une nouvelle vague de ré-interprétation et d’innovation balaye le champ de la fantasy telle une armée en campagne, fournissant des personnages et des scenarii épais, réalistes et complexes, avec l'idée plus générale d'offrir aux lecteurs des heures et des heures de plaisir de lire et d'excitation. J'ai pensé (NdT : c'est donc Jeff Vandermeer qui s'exprime ici) que ce serait une bonne idée, dans ce contexte, de rencontrer quelques-uns parmi les plus intéressants auteurs de la nouvelle génération : Joe Abercombie (The Blade Itself), Karen Miller (The Innocent Mage et le Mage Eveillé), Brian Ruckley (Winterbirth) et Brandon Sanderson (Elantris, The Final Empire et The Well of Ascension).
Et, dans le courant de l'année à venir, je ferai en sorte de faire figurer dans cette rubrique d'autres membres de la nouvelle génération d'écrivains de fantasy, tels que Patrick Rothfuss, K.J. Parker et Daniel Abraham.

La première partie

Amazon.com : Qu’est-ce qui rend votre approche de l’heroic fantasy ou de la fantasy épique différente ?

Joe Abercrombie : J'essaye d'écrire de la fantasy (en mettant l'accent sur essaye), avec toute l'âpreté, la cruauté et l'humour de la vie réelle, où le bien et le mal dépendent de la position que vous avez, comme dans le monde réel. J'essaye de créer des personnages avec de vraies contradictions, des confusions, de la complexité, des obsessions, et pour placer le lecteur vraiment dans leur tête. Je fais en sorte de laisser la construction du monde à l'arrière-plan et de me concentrer sur les gens et leurs interactions.
Karen Miller : Mon travail est avant tout fondé sur les personnages. Une grande partie de l'action dérive de leurs paysages intérieurs, de leurs désirs et leur psychologie, plutôt que de gigantesques éléments externes et de visions majestueuses. Ceci tendrait à former l'arrière-cour de mes romans... ce qui m'intéresse vraiment, c'est l'impact des évènements sur un groupe d'individus. A quoi ressemble le monde vu à travers les yeux des gens impliqués.
Brian Ruckley : Le mot le plus souvent utilisé par les lecteurs pour décrire Winterbirth semble être “âpre”, alors je pense que ça doit être ça. J'ai tenté de rendre mon monde imaginaire assez réaliste, depuis ses paysages jusqu'à sa politique, depuis les personnages jusqu'aux batailles. C'est de la fantasy dans laquelle aucun personnage n'est à l'abri quand le monde commence à tomber dans le chaos, et quand les sales types pensent qu'ils ont de bonnes raisons de faire ce qu'ils font.
Brandon Sanderson : Je suis le gars de la magie. (Hem, ça fait un peu bizarre quand je l'écris comme ça.) Et pourquoi pas : Je suis le gars qui crée des systèmes de magie vraiment cools ? J'adore les vieilles histoires de fantasy épique, mais j'ai toujours eu l'impression de vouloir mieux comprendre la magie. Quels sont exactement les pouvoirs de Gandalf ? Pourquoi tel personnage obtient soudain telle capacité, juste à ce moment ? J'étais chimiste pendant ma première année à la fac, et même si j'ai abandonné le navire pour l'anglais, j'ai conservé mon amour des sciences. J'aime la magie qui ressemble à de la science, et j'ai un profond amour des jours anciens de l'alchimie, quand la science et la magie ne faisaient qu'une.

Amazon.com : Qu'aimez-vous le plus dans l'écriture d'heroic fantasy ?

Joe Abercrombie : Ecrire de l'heroic fantasy est quelque chose d'aussi peu héroïque que possible. Essayer d'appliquer ma vue plutôt sombre du monde aux scenarii classiques de fantasy. Essayer d'utiliser les clichés du genre pour éblouir les lecteurs avec de l'inattendu. Ca, et les grosses scènes de baston, bien sûr. Vous ne pouvez pas vous dispenser d'un bon combat à l'épée.
Karen Miller : La recherche, parce que je compile toute l’histoire humaine pour créer la société des lieux que je décris. Il y a quelque chose de terriblement attachant à lire une lettre écrite sur une tablette d’argile il y a environ quatre mille ans, dans laquelle un père fait la leçon à son fils parce qu’il ne suit pas ses recommandations… et dans laquelle un fils se plaint à son père : « Comment se fait-il que tu aies envoyé des chaussures à mon frère et pas à moi ? Tu l’as toujours mieux aimé que moi ! » Les humains ne changent pas...
Brian Ruckley : Probablement le fait que cela vous autorise à peindre sur une très grande toile, et tisser de nombreux éléments en une seule histoire. Vous devez gérer des conspirations et de la politique, des batailles gigantesques et des duels à l’épée, des scènes paisibles où les personnages en apprennent plus sur eux-mêmes et sur leur monde, et des scènes dramatiques où des pouvoirs magiques sont dévoilés.
Brandon Sanderson : Il y a tant de choses dans ce genre qui n’ont pas encore été explorées, et c’est excitant d’appartenir à cette nouvelle vague d’écrivains de fantasy. Ce que j’aime le plus dans l’écriture serait la construction du monde, en particulier créer la magie qui apparaît dans mes livres.

Article originel.

  1. La première partie
  2. La seconde partie
  3. Les suppléments !

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