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Interview de Brandon Sanderson sur The Gathering Storm

Par Nak, le mardi 2 novembre 2010 à 20:32:55

C'est peu de temps après la publication du très attendu The Gathering Storm, suite de la Roue du Temps reprise par Brandon Sanderson, que l'interview que nous vous présentons aujourd'hui a eu lieu.
L'auteur y explique ses méthodes de travail, son dévouement à la série, les choix qu'il a dû faire...
Que vous ayez aimé le livre ou pas, ou que vous l'attendiez encore impatiemment, cette interview sera pour vous une façon de mieux appréhender The Gathering Storm.

L'interview traduite

Êtes-vous content de la façon dont The Gathering Storm a été reçu jusqu’ici ?
Oui, je suis très content. La réaction des fans a été incroyablement positive. Les ventes du livre ont été excellentes, et il semble que les gens sont contents que je n’aie pas tout fichu en l’air.
WoT1C’est compréhensible et pas très surprenant que les réactions ne soient pas à 100 % positives. Avez-vous suivi de près ou de loin les réactions des fans qui sont loin d’être positives ? Comment pensez-vous que ces réactions vont affecter votre écriture dans les deux derniers romans ? Est-ce qu’il y a des réactions spécifiques auxquelles vous voudriez réagir directement ?
Non, ce n’est pas une surprise que la réponse des fans n’ait pas été 100 % positive - en fait, si ça l’avait été, ça aurait été assez étrange. Un de ces quatre, regardez Hamlet sur Amazon et lisez les critiques à une étoile. S’il y a des gens ne savent pas apprécier Hamlet, il y en a surement qui ne peuvent pas apprécier mes livres.
En ce qui concerne les réactions les moins positives, elles vont de complètement inutiles à très appréciables. Mais c’est dangereux de jeter un œil à des critiques de n’importe quelle sorte pendant que j’écris. En tant qu’écrivain, on a tendance à se focaliser sur le négatif et à ignorer le positif. Ca fait juste partie de la nature humaine. Au-delà de ça, un auteur doit marcher sur une corde raide en essayant d’un côté de garder le public en tête et de l’autre de suivre leur propre vision artistique d’un travail.
En ce qui concerne ces livres, ils sont différents en ce que – comme je l’ai mentionné auparavant – je me sens plus redevable envers la communauté de fans que je ne le suis d’habitude. Ces livres leur appartiennent plus qu’à moi. Mais j’ai appris très tôt dans ma carrière d’écrivain que si j’essaie de tout faire pour tout le monde, le processus d’écriture n’aboutira pas. Donc c’est plus utile pour moi (pour ce genre de livres) d’avoir des gens auprès de moi qui regardent les critiques/réactions et qui me transmettent certains points quand il semble y avoir un consensus d’opinions. C’est ce genre de choses que je trouve important de garder en mémoire quand j’écris.
A la fin toutefois, il n’y a qu’une seule opinion sur ces livres qui importe vraiment. C’est celle d’Harriet. Je vais la voir pour des indications sur les personnages, le ton et les intrigues. Je continuerai à faire cela. Je pense que sa main sur le livre, alliée aux notes de Robert Jordan, a été la raison principale pour laquelle le roman a été si bien accueilli.
Est-ce que ça a été difficile d’assumer le fait que, peu importe la qualité des trois derniers tomes de la Roue du Temps, ils ne peuvent pas être aussi bons que si Robert Jordan les avait écrits ?
Ça a été difficile à surmonter. En fait, le moment où ça m’a le plus frappé a été quand on m’a parlé du projet pour la première fois. J’ai été tenté de dire non pour cette raison précise, parce que je savais que j’aurais beau faire tout ce que je pouvais, ça ne serait jamais ce que ça aurait pu être. J’ai dit ça un nombre incalculable de fois, et j’espère qu’on ne le prend pas pour de la fausse modestie ou je ne sais quoi, mais je continue de ne pas croire que les livres ont pu être écrits aussi bien par moi que ce qu’aurait fait Robert Jordan.
Ça a été ma réflexion principale pour potentiellement dire non. Au final, j’ai décidé que si je disais non – et que quelqu’un d’autre prenait le livre et le foirait – ça serait partiellement de ma faute. Je crois sincèrement que je suis la personne la mieux à même de faire ces livres maintenant que Robert Jordan est parti. Je préfèrerais qu’il soit là pour les écrire, mais ce n’est pas possible. Donc je veux le faire moi-même. Au moins je sais qu’ils sont entre les mains de quelqu’un qui s’intéresse à la série.
De nombreux auteurs sont des perfectionnistes. En regardant maintenant la publication de The Gathering Storm, qu’est-ce que vous feriez pour affiner ce roman, maintenant que les lecteurs ont commencé à commenter ses présumées faiblesses ?
J’aurais aimé avoir plus de temps pour fignoler le livre. Il n’y avait plus de temps ; ce livre devait sortir l’an dernier. L’étape des différentes versions a été si rapide – j’ai fait 17 versions pour ce livre en l’espace de juste quelques mois. A chaque fois que vous faites une version, des parasites apparaissent. Vous dites la mauvaise chose, ou vous pensez à une scène pendant que vous en écrivez une autre, et vous modifiez le ton dans une mauvaise direction. Ou vous effacez un mot ici et vous insérez le mauvais mot là.
Si je devais trouver une seule faiblesse au livre, ce serait qu’il a des angles un peu trop abrupts et que j’aurais aimé les adoucir. On essaie de rattraper un maximum de cela pour la sortie papier.
Avez-vous eu du mal à gérer entre les attentes des fans (c.-à-d. que l’on parle de Mat, Perrin et d’autres personnages tout aussi populaires) et l’envie de garder une thématique narrative assez centrée sur Rand et Egwene ?
J’ai dû équilibrer ces choses-là, c’est sûr. J’ai parlé de ça un peu plus tôt ; c’est une leçon que j’ai dû apprendre en tant qu’écrivain durant ma carrière, pas seulement avec les livres de la Roue du Temps.
Les meilleures histoires – les histoires que les fans aimeront le plus au final – sont celles dans lesquelles l’auteur reste fidèle à sa vision. Ce qui n’est pas toujours ce que les fans veulent.
C’est particulièrement poignant pour moi, parce que je suis un fan de la série. J’ai dû trouver un équilibre entre laisser le fan en moi dire Oooh, oooh, je veux voir /ça/, je veux voir /ça/, et choisir ce qui allait être le meilleur de l’histoire. J’ai dû préserver la vision originale de Robert Jordan sur les livres, tout en ajoutant ce que je pouvais à la narration. Je ne pouvais pas, dans ces conditions, jouer trop avec la satisfaction des fans.
Par exemple, j’ai intentionnellement laissé de côté les rôles des personnages mineurs. Les petites vois criaient dans ma tête Oooh, mais ce serait pas cool si… ? – j’ai dû faire très attention avec celles-là. Quand le temps est venu de diviser le livre, l’équilibre des points de vue majeurs des personnages dans ce tome s’est vraiment réduit aux narrations que je sentais bien aller les unes avec les autres.
Notez que s’il y a des personnages qui manquent dans The Gathering Storm, vous les trouverez très certainement dans Towers of Midnight. Je n’ai pas pensé que les questions de celui qui doit être laissé de côté et de celui qui doit être intégré avaient une si grande importance. Ca s’est juste réduit à ce qui allait être le mieux pour l’histoire.
The Gathering Storm semble être le livre le plus orienté thématiquement de la série de la Roue du Temps, et plusieurs lecteurs parlent des parallèles entre Rand, Egwene et d’autres, et de la façon dont ils traitent les questions de douleur et de responsabilité. Est-ce que Towers of Midnight a été mis en forme pour avoir des thématiques parallèles semblables à celle de The Gathering Storm et si oui, est-ce qu’elles seront des extensions de ce qu’on a vu dans The Gathering Storm ou quelque chose de complètement différent ?
La raison pour laquelle j’ai divisé le livre de cette façon c’est à cause de la façon dont je sentais les thèmes bien s’imbriquer les uns dans les autres. Towers of Midnight a ses propres thèmes, et vous serez capable que les reconnaître. Il y aura des reprises du livre précédent. Mais ça sera un livre différent. Nous devons nous étendre pour avoir une vision d’ensemble du monde, afin de rattraper les histoires des personnages que l’on n’a pas vu depuis un moment. Et il y en a beaucoup.
Donc c’est oui et non. Les thèmes seront là, mais il y aura bien plus de choses qui vont se passer autour d’eux, donc la portée sera un peu diluée. J’ai dû faire attention à ne pas faire de Towers of Midnight simplement un livre qui saute dans le temps et rattrape les différentes histoires. Je ne veux pas faire ça. Ca avance vraiment.
Rand et Egwene seront là. Mais les thèmes seront différents à cause d’un mélange différent. On verra beaucoup plus de Perrin et beaucoup plus de Mat. Et ce qui se passe dans leurs scénarios influencera le thème d’une différente manière.
La tournée de promotion pour The Gathering Storm semble avoir été un peu folle. Quels ont été les points culminants que vous avez préférés ?
A chaque fois que je suis arrivé dans une ville où je pensais, juste pour me préparer, hé bien, cette séance de dédicaces ne sera surement pas aussi intense que les autres, la foule était encore plus importante. Le dévouement et la loyauté que les lecteurs ont pour cette série continue de me surprendre et de me stupéfier.
Au-delà de ça, les petits présents que les gens m’ont rapporté étaient très touchants. Les gens ont donné un peu d’eux-mêmes. Un des lecteurs m’a apporté un magnifique stylo en verre soufflé qu’il avait fait lui-même. Un autre m’a donné une pièce marquée de Tar Valon qu’il avait frappée ou forgée. Des images, des peintures, des cadeaux pour le bébé, des cookies (dans un des cas, avec la forme d’un des sceaux de la prison du Seigneur de l’Ombre) et des Cartes Magiques (dont je suis fou) ont été parmi les cadeaux que l’on m’a donnés.
Des choses comme ça étaient très émouvantes. Mais le plus poignant était la façon dont j’étais reçu. Je suis très reconnaissant envers la communauté des fans. Ils ne m’ont pas traité comme un étranger. Ils m’ont accueilli.
Le fait que Rodel Ituralde et surtout Gareth Bryne soient des Maîtres-Lame est une surprise. Sait-on pourquoi cette information n’est pas apparue plus tôt ? De plus, Bryne dit qu’il n’était que sous-capitaine pendant la Guerre des Aiels, alors que dans L’œil du Monde il est dit qu’il était capitaine-général au temps de la reine Modrellen. Mais ensuite le gros livre blanc dit aussi qu’Andor avait un autre capitaine-général pendant la guerre des Aiels. Robert Jordan a changé d’avis ?
Tout d’abord, parlons de la question des maîtres-lame. Je n’ai pas pour l’instant la liberté de parler de ce qui est dans les notes et de ce qui n’y est pas, mais je peux vous dire que je tire tout ce que je peux des notes quand j’écris. Je ne sais pas pourquoi certaines choses n’étaient pas mentionnées avant dans la série.
Maintenir la continuité de la Roue du Temps est une tâche énorme. Il y a tant de questions comme Quel était le rang de Bryne pendant la guerre des Aiels ?, pour lesquelles je dois poser moi-même les questions à Maria et Alan et faire confiance à leur instinct. Il y en a certaines pour lesquelles ils ne sont même pas sûrs.
La plupart du temps quand on tombe sur des questions comme ça, c’est juste moi qui fait une erreur. Je m’en excuse. Je vous jure, j’ai lu ces livres un nombre incalculable de fois, mais je n’ai pas le genre d’esprit qui mémorise les faits et les ressort avec désinvolture. Je dois lire énormément à chaque fois que j’écris un chapitre, et je fais souvent des erreurs. La plupart du temps, ces erreurs arrivent parce que JE LIS la série depuis si longtemps. J’ai de vieilles impressions sur les personnages et les évènements qui remontent à mon adolescence. Et elles ne sont pas toujours vraies. (Je n’ai pas appris à prononcer correctement le nom de certains personnages avant mes 25-30 ans.) Parfois, je pars juste du principe que je sais quelque chose alors que j’ai tort depuis le début. Ca c’est dangereux, parce que je ne pense pas forcément à vérifier.
Quoi qu’il en soit, à chaque impression des livres, Maria se replonge dedans et affine la continuité de la série. Ca arrivait déjà quand Robert Jordan écrivait les livres (encore que pas aussi souvent qu’avec moi). Que puis-je répondre à cela ? Hé bien, Harriet est en train d’assembler une encyclopédie complète qui donnera la réponse définitive à ce genre de questions. Jusque là, je laisse l’équipe Jordan s’en occuper.
Wot2Est-ce qu’il est toujours prévu de publier Towers of Midnight à la fin de 2010 et A Memory of Light à la fin de 2011, et est-ce que ces dates sont susceptibles de changer ?
Towers of Midnight est toujours prévu pour la fin de l’année 2010. Vous devrez me poser la question l’an prochain pour A Memory of Light. Tout ce que je fais en ce moment se concentre sur Towers of Midnight, et ça va être très serré mais je pense qu’on peut le faire.
En parlant de Towers of Midnight, sans rien dévoiler, qu’est-ce que les fans peuvent attendre de ce roman ?
Comme je l’ai dit plus tôt, s’il y a un personnage que les fans n’ont pas vu dans The Gathering Storm, il y a de fortes chances pour qu’il soit dans Towers of Midnight. A quoi d’autre pouvons-nous nous attendre ? Les choses empirent de plus en plus. La Dernière Bataille approche et elle approche vite.
Entre le moment où vous avez travaillé sur la Roue du Temps et The Way of Kings, quels changements avez-vous remarqué dans votre approche d’écriture, après avoir travaillé pendant presque toutes les deux dernière années avec l’équipe Jordan ?
Déjà, j’ai engagé un assistant – parce que c’était tellement bien de travailler avec Maria et Alan, j’ai réalisé que j’avais besoin de ça pour moi-même. En fait, mon assistant enregistre ces réponses pour moi sur son iPhone et il les transcrira ensuite, et c’est ce que vous êtes en train de lire là maintenant.
Quoi d’autre a changé ? Je suis devenu bien meilleur pour gérer les tournures épiques, la continuité et les différents points de vue d’un grand nombre de personnages. Et, vous savez, j’ai dû apprendre à être bien plus concentré. Par la passé, je faisais souvent du va-et-vient et je travaillais aussi sur des petits projets à côté par-ci par-là. Ces dernières années, je n’ai pas eu assez de temps pour faire ça. C’est bien et mal, parce ça m’a appris à être plus concentré, mais les moments où je pouvais faire un saut dans l’écriture d’une histoire steampunk, puis revenir à mon travail principal me manquent.
Je crois que je deviens meilleur à la description et à la prose, ce qui a toujours été le point faible de mes romans (je pense). Et j’ai appris énormément sur la voix d’un personnage et sur comment la contrôler.
En ce qui concerne The Way of Kings, étant donné que le synopsis ne dévoile pas trop le contenu du récit, que pouvez-vous nous dire du livre et du reste de la série The Stormlight Archive ? Vous savez, de quoi mettre les fans en appétit !
En fait, je suis en train de préparer un post sur mon blog à ce sujet. J’ai eu beaucoup de difficultés à décrire The Way of Kings. Je travaille sur ce livre depuis de très nombreuses années. Certaines parties remontent à il y a 15, 17 ans, durant mon adolescence, mes toutes premières années en tant qu’aspirant écrivain. Au-delà de ça, j’ai prévu une histoire très large, qui s’étend sur plusieurs livres. Donc ce que ce livre représente et signifie pour moi représente beaucoup plus que pour d’autres livres sur lesquels j’ai travaillé.
Ces raisons-là défient mes capacités à décrire le livre. Que peuvent-ils attendre ? Hé bien, il est à peu près aussi long que Le Seigneur du Chaos. Il sera bien plus épique et d’une portée plus large que tout ce que j’ai pu publier en mon nom jusqu’ici. J’ai vraiment beaucoup élaboré le monde ici – j’ai quelque part dans le coin des notes de 200 000 mots sur la construction du monde, éparpillés sur plusieurs documents, que je suis en train de les compiler pour en faire un wiki.
Je ne sais pas si c’est une nouvelle information pour vous, mais l’histoire de The Stormlight Archive est centrée sur dix ordres de chevaliers, chacun ayant sa propre magie et ses propres capacités, qui ont disparu des milliers d’années plus tôt pour une raison que tout le monde ignore. Certains disent qu’ils ont trahi l’humanité, d’autres qu’ils ont été détruits, d’autres encore qu’ils n’étaient que des charlatans depuis le début.
The Stormlight Archive traite de l’histoire des ces chevaliers, dévoile ce qui leur est arrivé. Il traite aussi, peut-être, de leur rédemption. Un autre grand thème concerne le commencement d’une révolution industrielle magique, pour ainsi dire. Voyez cela comme une technologie de l’ère de la Renaissance où les gens découvrent comment exploiter la magie et comment l’utiliser de façon pratique. J’ai toujours voulu écrire une histoire à propos du commencement de quelque chose comme l’Âge des Légendes dans les livres de la Roue du Temps.
Quand on atteindra la dernière page de A Memory of Light est-ce qu’on saura enfin qui a tué Asmodean ?
Oui.
Autre chose que vous voudriez partager avec vos fans ?
Hé bien, pendant toute cette interview, j’ai tourné autour d’une question : la réaction des fans à Mat dans The Gathering Storm.
Vous ne l’avez pas posée directement, mais j’ai bien senti que vous essayiez d’y arriver. Et vos commentaires sur The Gathering Storm font partie de ceux que j’ai lu. Je sais ce que vous avez dit à propos de Mat.
C’est curieux. J’ai reçu jusqu’ici environ 1 500 mails concernant The Gathering Storm. (Parmi ceux-là, au fait, une seule personne n’a pas aimé le livre. Je ne suis pas assez arrogant pour penser que cette personne est la seule – je suppose que la plupart de ceux qui n’ont pas aimé le livre n’ont pas ressenti le besoin de m’envoyer un email et de me crier après.)
Parmi ces 1 500, seule une poignée mentionnait Mat. Par contre, il EST celui dont on parle le plus souvent. Bizarrement, les avis sont presque toujours exactement divisés entre ceux qui disent J’adore comment vous avez fait Mat, c’est mon personnage préféré du livre, et ceux qui disent, J’ai adoré le bouquin, sauf Mat que je ne sentais pas.
C’était très intéressant pour moi. Une chose que ça m’a fait c’est que ça m’a retiré un grand poids des épaules, parce que ça veut dire que j’ai contenté tous les autres. Ca veut aussi dire que Mat est sensiblement différent pour un petit groupe de gens. Est-ce que ça a été fait intentionnellement ? Non. J’ai travaillé sur Mat comme j’ai travaillé pour tous les autres personnages, et je me suis senti aussi proche de Mat que des autres personnages. J’ai aussi demandé à Harriet et elle m’a dit, Vous avez parfaitement réussi Mat, Ne le changez pas.
Donc… Où est-ce que ça nous mène ? Je n’en suis pas sûr. Je me rends compte que mon sens de l’humour est un peu différent de celui de Robert Jordan. Et peut-être que si j’avais à le refaire, je n’aurais pas conduit le monologue de Mat de cette façon, parce que c’est là que la différence est la plus flagrante. Le sens de l’humour d’une personne est comme son empreinte digitale. Et si on en arrive à cela, je ne suis pas sûr que j’arriverai à reproduire l’empreinte de Robert Jordan, et ça n’a jamais été mon but de la reproduire exactement.
Toutefois, je pense que dans la narration – ses rôles plutôt que ses monologues – Mat est toujours Mat. Bien sûr, il est arrivé beaucoup de choses à Mat dans The Knife of Dreams, des choses qui l’ont secoué, lui et la façon dont il voit le monde. Mais dans son cœur, il est toujours le même.
Mais si vous êtes vraiment inquiet à son sujet, ça vous aidera de savoir que la majeure partie des séquences sur Mat que Robert Jordan a écrit sont dans Towers of Midnight. Il y a beaucoup de passages avec le Mat de Robert Jordan à venir. Donc peut-être que ce n’est pas un problème en fin de compte.

Interview originelle
Traduction réalisée par NAK


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