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Un entretien avec Neil Gaiman !

Par Madlyne, le mardi 17 octobre 2006 à 15:55:33

Dès le début le publiciste de HarperCollins m'a annoncé que je disposais d'une heure pour interviewer Neil Gaiman en personne, ce à quoi je lui ai répondu que probablement une demi heure allait me suffir. Mais vingt minutes plus tard, j'ai réalisé qu'une foule de personnes attendait depuis bien longtemps d'avoir la chance d'être confronté à Gaiman par conséquent j'ai décidé d'utiliser tout le temps dont nous disposions.
Gaiman et moi avons tout d'abord discuté de son nouveau recueil de nouvelles Fragile Things : Short Fictions and Wonders, qui rassemble beaucoup de nouvelles écrites par Gaiman depuis son dernier recueil, Miroirs et Fumée, publié en 1998. Nous avons également parlé de ses débuts cinématographiques en tant que réalisateur avec A short Film About John Bolton, du prochain film de Dave McKean qui adapte Signal to Noise, adaptation qu'il aurait faite de MirrorMask s'il en avait eu l'occasion, des mises à jour sur la situation de Miracleman et bien plus.
Par ailleurs j'ai découvert que le mot mensch sonnait fantastiquement bien avec l'accent anglais.

Entretien avec Neil Gaiman à propos de Fragile things et tout le reste - 1ère partie

Fragile Things Comment Fragile Things en est arrivé là ?

Tout simplement parce que Miroirs et Fumée en est à sa 17ème impression commercialisée, en livres de poche uniquement, après avoir subi plusieurs éditions reliées et qu'il est désormais disponible en très grand nombre. C'est plutôt sympa parce que nous vivons dans un monde où les nouvelles ne se vendent pas. Miroirs et Fumée s'est vendu par centaines de milliers d'exemplaires. Je n'étais pas vraiment pressé d'en faire un autre mais chaque année j'écrirai quelques nouvelles.

Depuis qu'un certain nombre de vos histoires sont publiées dans les magazines Anthology il y a de fortes chances pour que la plupart de vos fans n'en ait pas lu beaucoup.

Il est probable que même si vous en avez lu quatre ou cinq il y en aura toujours 26 ou 27 à découvrir. Nous les avons cherché et assemblé de partout. Nous avons obtenu le prix Hugo du meilleur roman, quatre ou cinq Locus Awards et peut-être deux autres.

Donc en fait on vous demande d'écrire ces histoires qui sont ensuite publiées, et à un moment donné quelqu'un propose : « Réunissons-les dans un seul livre »

Exactement.

Est-ce que ça s'est passé de cette façon avec Miroirs et Fumée ?

Avec Miroirs et Fumée, j'ai signé un contrat de trois livres. HarperCollins, à l'époque Avon Books, a accepté avec réticence d'éditer deux livres et un recueil de nouvelles. Cela s'est donc fait avec cette indulgence toute particulière. Je me souviens de sa sortie en 1998 ; j'ai dit « Est-ce que je vais faire une tournée de présentation du livre ? » et ils m'ont répondu « Non ». « Nous allons monter une sorte de grande publicité ou des promotions ? ». Ils avaient l'air de dire « N'y pensez même pas ». Maintenant de l'eau a coulé sous les ponts et j'ai écrit pas mal de choses pour un nouveau recueil. Nous avons mis sur pied Fragile Things et j'ai appris par la suite que la première impression comptait 150 000 copies, environ 150 fois ce qu'un tirage normal d'un livre de nouvelles comprend.

J'adore la couverture du livre.

Oui j'en suis très content. C'est une couverture extraordinaire.

Une des choses qui me plait est le fait que lorsque l'on enlève la jaquette de protection il n'y a pas grand-chose sur la couverture en elle-même, donc la jaquette est nécessaire.

J'aime ça. C'était en quelque sorte un secret parce qu'on aurait pu laissé cela comme ça et mettre la même illustration sur la couverture. Mais je pense que c'est très beau ainsi, j'aime aussi le fait qu'au milieu de jolies choses comme des flocons, des oeufs et des papillons il y ait un petit schéma, anatomiquement correct, d'un coeur.

Avez-vous le sentiment qu'au point où vous en êtes votre maison d'édition arrive à déterminer combien de personnes seront présentes à vos séances de dédicaces ?

Ils ont compris le truc. Ils sont à la fois ravis et déconcertés. En fait à chaque temps libre que nous avons, nous devons former des nouvelles recrues et j'ai même fini par aller quelques semaines à cette folle Prima Donna. Nous avons embauché un nouveau groupe qui n'avait jamais eu affaire à moi auparavant. Ils ont juste supposé que tout allait fonctionner comme pour un auteur normal, ce qui est absolument parfait. Je me rappelle avoir perdu mon sang froid avec une nouvelle sur Anansi Boys. Elle voulait commencer la tournée par la côte Ouest et finir par l'Est et j'ai répliqué « Commençons plutôt à New York de cette manière le décalage horaire ne sera pas aussi épuisant ». En plus du fait que les dédicaces durent jusqu'à minuit toutes les nuits et que je ne reviens pas à l'hôtel avant deux heures du matin pour se lever ensuite à 7h, et si on se déplace d'Ouest en Est on perdra une heure tous les deux jours, un régime assez éreintant.

Elle a déclaré, « Je ne suis pas pour un début de tournée à New York ». J'ai demandé « Pourquoi pas ? » et elle m'a dit « Tout simplement parce qu'il n'y a jamais personne à New York. New York est blasé. Si on met en place une séance de dédicaces à New York il y aura dix personnes présentes. ». « Très bien et où seront les 700 personnes qui rappliquent à chaque séance de dédicaces que j'organise à New York depuis les cinq dernières années ? Où se seront-ils envolés ? Pourquoi ne seraient pas là ? ». On pouvait l'imaginer en train de penser « Cet homme exagère. Il ne fait que sortir des nombres qui impressionnent. Il tente de signaler que 80 ou 90 personnes montreront le bout de leur nez simplement parce que les auteurs exagèrent ». A ce moment j'ai dit « Ecoutez, allez parler à Barnes&Nobles et demandez leur combien de personnes ils ont dû renvoyer la dernière fois parce qu'il ne restait pas ouvert après 10 heures du soir ». Six mois plus tard, j'ai fait cette séance à New York et il y avait bien 700 personnes. A la fin elle s'est glissé vers moi et m'a dit « Ecoutez je suis désolée ». C'est étrange la tournure que prennent les événements afin que ceux qui ne vous connaissent pas vous croient.

Est-ce que l'écriture d'une nouvelle diffère réellement de celle d'un simple comics ?

Pas du tout. C'est la même chose. Pour être honnête ça a tenu le même rôle dans ma vie que d'écrire des nouvelles dans Sandman. En fait les 75 numéros de Sandman se sont décomposés en romans et nouvelles. Le fait est que les nouvelles étaient une réaction contre l'écriture de romans. J'aimerais faire the Doll's House et après ça serait sympa d'écrire The Dream Country en nouvelles. Et puis après 4 ou 5 comme elles je dirai « J'aimerais beaucoup ne pas avoir à refaire une équipe complète de nouveaux personnages et un monde entier pour une histoire longue de 24 pages. Reprenons et faisons un autre roman » où, au bout de 3 publications, j'aurais les mêmes personnages. Je garderai le même monde. Et je ferais cela pendant 8 ou 9 publications jusqu'à ce que je sois vraiment épuisé et je penserai « Ce qui serait vraiment amusant, c'est faire quelque chose dont je sois vraiment capable et m'y tenir. Juste 24 pages, ça sera fait et c'est exactement la même réaction que j'ai avec les romans et les livres.

2002 a été l'année le plus prolifique que j'ai jamais vécu concernant les nouvelles. J'ai fini American Gods début 2001. Le reste de l'année 2001 j'ai surtout participé à des séances de dédicaces et j'ai poursuivi l'avancé de ma revue. Mais j'ai aussi écrit 4 nouvelles majeures au cours desquelles j'ai gagné 3 Locus Awards et le prix Hugo. Une autre chose étrange à propos des nouvelles c'est qu'elles n'ont pas l'air solides avant qu'on les réunisse.

Est-ce que certaines de vos histoires étaient supposées être des comics et que finalement vous avez changé sentant que ça n'allait pas ?

Celle qu'ils voulaient en comics c'était Matrix. Ils sont venus me voir et m'ont demandé d'écrire la bande dessinée de Matrix afin qu'elle soit prête avant la sortie du film. J'ai demandé « Je peux faire une nouvelle ? » je ne me sentais pas de faire un comics à ce moment là et ils m'ont dit bien sûr. Il y en a aussi une autre qui à l'origine était un comics écrit avec Mark Buckingham pour le magazine Revolver, intitulé Feeders and Eaters. J'ai toujours pensé qu'il rendait bien mais ça n'a jamais vraiment marché ou été structuré en prose. Et encore une autre intitulée The Court que j'ai fait en tant que comics dans un des magazines d'Anthology appelé It's dark in London, édité par Oscar Zarate et dessiné par Warren Pleece. Je l'ai étendu dans les nouvelles Keepsakes and Treasures. En fait il existe deux de mes oeuvres qui ont pris vie en bande dessinée et qui ont fini en prose, la plupart du temps je n'étais pas satisfait de la manière dont elles évoluaient en tant que comics.

Est-ce que le problème vient de l'art ?

Non, dans les deux cas il fallait pouvoir les développer plus et nous ne pouvions pas. Feeders and Eaters et The Court étaient des histoires de 8 pages publiées dans des magazines, respectivement Relvover et un Anthology en noir et blanc. Dans ma tête j'entendais « J'aurais pu faire mieux ». Ce n'était pas uniquement cette voix dans ma tête. Si j'avais été satisfait je les aurais laissé telles quelles.

Beaucoup d'écrivains disent que s'ils commençaient à faire cela avec leurs projets, revenir en arrière et se dire « C'est pas si mal, je l'écrirai dans un autre style littéraire », ils finiraient par faire ça avec toutes leurs oeuvres.

Signal to Noise Oh Seigneur, je deviendrai fou si je faisais ça. Mais il y a bien une mode qui tend à jouer avec les styles littéraires lorsque l'on ne se sent pas totalement satisfait par celui que l'on traite. Dave McKean n'était jamais content avec Signal to Noise et actuellement il veut en faire un film. Il y travaille depuis un an. Il a écrit un script qu'il m'a montré et il a mon consentement. Il devait écrire un nouveau script et tout organiser avant de parler aux acteurs. Maintenant il réunit l'argent et je pense qu'il a tout bien programmé. Si je n'avais pas été content de Signal to Noise j'aurais probablement dit « Est-ce que je peux en faire un film ? ». Mais j'en suis content, je pense qu'il est bien, qu'il est ce qu'il est, qu'il a un but et ça me plait.

Dans ce cas êtes-vous très impliqué dans le film Signal to Noise ?

Je m'en remets complètement à Dave. J'ai lu son script et j'ai ajouté quelques notes que je lui ai remises et il les a accepté de bonne grâce. Je l'ai aussi aidé à le mettre sur pied financièrement.

Allez vous être crédité en tant que producteur ?

Je ne sais pas

A quoi ressemblera Signal to Noise ?

Ça ressemblera à Dave McKean. Je n'avais aucune idée de la façon dont MirrorMask aurait l'air avant qu'il ne soit fait. J'ai dit « Vous savez si j'avais su que ça ressemblerait à ça quand je travaillais dessus je ne sais pas si je l'aurais écrit de la même manière ».

Pour le film Stardust, je travaillais en tant que producteur. Je suis allé sur le plateau et j'ai eu le sentiment de gagner mon salaire comme producteur. Quand j'étais à Londres, deux jours avant le lancement de Fragile Things, j'ai dû passer deux heures un après midi à regarder 2 scènes pour donner mon accord au réalisateur et au monteur et à regarder toutes les affiches que Paramount possède pour annoncer au final « Elles sont toutes horribles ». En fait elles étaient toutes horribles sauf une.

MirrorMask Etiez vous content de MirrrorMask ?

On n'est jamais complètement satisfait. Ce qui m'a toujours plu avec MirrorMask c'est qu'on nous avait donné un budget très spécifique. C'est la société Jim Henson qui nous annoncé : « Nous avons 4 millions de dollars. Est-ce que vous pouvez faire un film de Fantasy avec un tel budget comme pour le film Labyrinth ? Bien que Labyrinth ait coûté 40 millions de dollars en 1986. » Tout dans MirroMask existe parce qu'on avait ce budget. Est-ce vraiment possible de réaliser un film de Fantasy avec une somme d'argent qui ne convient pas à un film de Fantasy ? Regarder Stardust se faire et savoir combien d'argent à été dépensé est quelque chose de bien différent. Le budget de MirrorMask n'aurait pas suffit à faire 4 minutes de Beowulf, de Robert Zemeckis.

La seule personne qui savait comment gérer MirrorMask avec ce budget était Dave. Il avait son histoire et il m'a contacté pour l'aider à écrire le script. J'écrivais mes idées et il m'arrêtait pour me dire « Non, tu ne peux pas faire ça. Ca ne sera pas réalisable avec le budget ». Soit c'était le fait de vouloir des personnages créés par ordinateur soit je voulais faire une scène dans l'école de la fille. Dave disait qu'on ne pouvait pas se le permettre parce qu'il nous faudrait une salle, un lieu, sept enfants et un tuteur présent sur le plateau pour eux. C'est ce qui ce qui arrive lorsqu'on engage des enfants dans un film. Mais Dave disait qu'avec la réalisation assistée par ordinateur on pouvait froisser le monde comme une feuille de papier et en faire une fleur si on le voulait et pour presque rien mais on ne pouvait pas avoir sept enfants.

J'ai rencontré des personnes qui sont de très grands admirateurs de Dave et de vous et qui m'ont quand même dit qu'ils trouvaient que MirrorMask était lent. Est-ce que c'était quelque chose à laquelle vous vous attendiez ?

Pour être honnête ce qui n'allait surtout pas avec MirrorMask venait du fait qu'une fois que nous avions fini les premières prises il ne nous restait plus d'argent. En règle générale on fait les premières prises, on les visionne et on se dit « Bien, ça a l'air un peu lent et la fin a besoin d'être plus longue et plus étoffée ». On retravaille tout ça et on tourne quelques scènes supplémentaires. Mais nous avons débuté avec un budget de 2 millions et demi de livres qui, en raison de l'effondrement du dollar est devenu un budget de simplement 2 millions de livres. Donc avec le temps tout s'est fait par le biais d'un ordinateur et nous avons pu voir tout s'assembler, voilà tout. L'argent s'est envolé, quatre millions de dollars ont été utilisés. Si quelqu'un avait donné à Dave 200 000 livres de plus je pense qu'il aurait tout réorganisé et apporté plus de rythme à un certain nombre de choses. Pour ma part j'aurais aussi ajouté mon grain de sel. J'aurais aimé que la fin soit plus longue et qu'elle ait plus de sens. Il y avait des scènes et des choses qui ne fonctionnaient vraiment pas à la fin.

La fin a été ratée.

Oui et c'est le genre de choses que l'on découvre lorsqu'on monte le film. On entre dans la phase montage et on se dit « ça a l'air pas mal dans le script mais là, ça ne marche pas vraiment, on va arranger ça ».

Maintenant comparez tout cela à la réalisation de Beowulf qui a coûté 100 millions de dollars. Nous avions écrit le script et tout allait être joué par des artistes tels que Angelina Jolie et Anthony Hopkins. Ils ont passé un an dessus à le tourner, à y fournir des efforts, à le construire, le monter et maintenant un an et un mois après le début du tournage Roger Avary et moi allons nous retirer dans les bureaux prés de Santa Barbara. Nous allons assister à la projection du film dans son intégralité tout en prenant des notes. Ça regroupera sûrement tout ce qui aura été fait et nous allons débattre « Il faut une réplique en plus là ou une scène par ici. On va s'y mettre et refaire tout ça. Mettons plus de rythme. » Quand on aura tout bien arrangé les acteurs viendront tourner les scènes supplémentaires et on s'occupera des effets spéciaux. Quand on a assez d'argent c'est comme ça que l'on fait. Quand Beowulf sortira, personne ne se plaindra du rythme. Mais il faut être capable d'assurer tout cela financièrement.

Avez-vous vu quelque chose de Beowulf ?

Oui. J'ai vu l'évolution du tournage. L'enregistrement original, ainsi que l'étape suivante, celle qui consiste à couper et changer l'angle de la caméra. C'est un peu comme regarder Shakespeare se faire par les membres de Sony Playstation. A l'écran ça ressemble à un jeu vidéo de très bonne qualité avec des personnages, les mouvements des corps et la voix d'Anthony Hopkins.

Est-ce que Roger et vous avez travaillé séparément quand vous avez écrit les scénarios de Beowulf et Black Hole (adapté du livre de Charles Burn) ?

Non en fait nous sommes partis pour pouvoir en discuter. Roger a cette manie de s'habiller en pirate, quand il écrit, qui est vraiment amusante. Tout le monde devrait sortir avec Roger. La dernière fois que l'on s'est fait vus je l'ai laissé conduire la voiture que j'avais louée pour qu'il la déplace. Il devait faire le tour du restaurant où nous mangions sur peut-être 100 yards. Il est revenu 20 minutes plus tard couvert de sueur après avoir échapper à la police dans une course poursuite très courte. Il avait fait un demi tour illégal sur le parking et ils l'ont poursuivi. Seul Roger peut vivre des aventures comme ça.

Oh mon Dieu. Est-ce que ça s'est passé à Los Angeles ?

Non, sinon ils l'auraient attrapé. Ça s'est passé dans une petite ville de Floride où nous nous étions cachés pour écrire.

(rires) Je sais que vous êtes peut-être devenu un peu farceur quand on parle de l'aspect dispute mais lorsque vous vous disputez pendant que vous écrivez, est-ce que c'est fini ?

On se ne dispute pas tant que ça. Nous avons eu de bonnes disputes en écrivant Beowulf parce qu'à ce moment il était réalisateur et co-auteur et j'étais l'auteur. Donc j'avais en quelque sort plus de pouvoir que lui et de temps en temps on tombait en désaccord total et il lui arrivait de dire « Bien, dans ce cas je ne réaliserai rien ». Mais sur Black Hole et parce qu'aucun de nous n'avait prévu de le réaliser, il était facile de dire « je ne me souviens d'aucunes disputes ». Pour une scène je lui ai dit « Je pense que c'est un peu trop problématique et que ça ne prendra pas », il s'agissait d'un jeune homme qui se masturbe dans des buissons. Mais Roger a répliqué, « Oh mais c'est une scène à la Roger Avary ».

Si c'était une vraie scène à la Roger Avary, ça devait être une scène sexuelle gay.

Dans celle-ci un jeune homme se masturbe dans les buissons tout en regardant une jeune femme et j'ai dit « On va vraiment perdre de la sympathie pour le personnage ». Nous l'avons laissé dans l'ébauche que nous avons envoyée aux producteurs mais la requête a disparu une semaine plus tard et Roger a dit « Ok ». Donc nous n'avons jamais dépassé le stade de la simple dispute mais j'ai juste ajouté « Tu réalises quand même que cette scène n'aurait jamais marché dans le brouillon officiel ».

Avez-vous lu Black Hole (au cours des) ces dernières années ?

Oui en effet. Ce qui est étrange est que si vous lisez Black Hole une fois par an ou une fois tous les 18 mois vous aurez presque oublié l'intrigue et ses énigmes.

Oui j'ai décidé d'attendre qu'il ait fini de l'écrire.

Je l'ai lu et je l'ai adoré mais en toute honnêteté je n'arrivais pas à me rappeler d'une année sur l'autre si c'était les mêmes enfants qui avaient la maladie dans l'épisode précédent ou si ça recommençait avec un groupe différent chaque fois. Donc ce n'est pas avant qu'il soit fini et que j'ai tout lu que j'ai fait « Oh ».

Et donc quelqu'un vous a chargé du scénario ?

Oui en fait c'est Paramount qui est venu nous voir. Ils avaient adoré le script de Beowulf. Il s'agissait d'une nouvelle équipe et la première chose qu'ils ont eue entre les mains était ce script. On les imaginait bien en train de se dire « Oh Seigneur j'ai dû étudier ça à l'école. C'est trop horrible. Ça va ruiner le week end. » Et après ils sont tous partis pour revenir par la suite et dire « C'est génial, c'est vraiment cool ça ressemble à ce vous avons étudié ». Donc je pense qu'ils voulaient la même chose avec Black Hole.

Est-ce que vous avez dû supprimer beaucoup de personnages dans le script de Black Hole ?

Non je n'en ai supprimé aucun. Une des choses qui fait que Black Hole fonctionne admirablement bien vient du fait que les chapitres ne sont pas dans l'ordre chronologique. Donc il faut tout assembler dans sa tête. Dans le brouillon actuel du script ce n'est pas complètement dans l'ordre chronologique. On pourrait le construire de manière à ce qu'il soit différent du comics de Charles car le comics est en 10 parties alors que le film va durer deux heures. Mais nous avons fini par créer certaines choses et on voit des évènements différents. Je pense que la situation est assez proche de celle de Pulp Fiction, ce qui est amusant parce que Roger Avary est un des deux être humains sur Terre qui peut citer ce film sans que l'on se moque de lui.

  1. Entretien avec Neil Gaiman à propos de Fragile things et tout le reste - 1ère partie
  2. Entretien avec Neil Gaiman à propos de Fragile things et tout le reste - 2ème partie

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