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Centuria, 1

Titre VO: Centuria

ISBN : 979-104202033-0
Catégorie : Manga
Auteur/Autrice : Kuramori, Tohru
Traduction : Malet, Frédéric

Julian hérite du pouvoir de cent esclaves, mais dans un monde de violences et d’injustices, ce don a un prix.
Aspirant à la liberté, le jeune Julian embarque clandestinement sur un navire. Très vite, il se lie d’amitié avec les cent esclaves présents à bord, notamment avec Mira, une femme enceinte qui se prend d’affection pour lui. Or, tous ignorent ce que leur réservent ces eaux réputées maudites…

Critique

Par Gillossen, le 08/07/2025

Difficile de passer à côté de Centuria, la nouvelle série dark fantasy publiée sur la plateforme Shōnen Jump+ et fraîchement débarquée dans nos librairies grâce à Kurokawa.
Avec un premier tome ambitieux et visuellement marquant, Tohru Kuramori propose une œuvre qui, sans révolutionner le genre, s’y inscrit avec une maturité certaine.
Le récit s’ouvre sur Julian, jeune esclave en fuite, témoin d’un massacre à bord d’un navire négrier, après avoir eu tout de même le temps de sympathiser avec une femme enceinte qui espère donner une vie meilleure à son enfant. À la suite d’un pacte mystérieux scellé avec une entité marine, il hérite de la force – et peut-être du fardeau – de cent âmes disparues. Dès les premières pages, le ton est donné : Centuria ne fait pas dans la demi-mesure. Entre brutalité assumée et ambiance poisseuse, Kuramori met en place un univers où la survie n’a rien d’un droit acquis.
Graphiquement, difficile de ne pas saluer le travail de l’auteur, encore débutant. Le trait est affirmé, les compositions dynamiques, et certaines planches s’avèrent franchement frappantes dans leur manière de retranscrire l’horreur ou la mélancolie. On pense parfois à Berserk pour le traitement des corps et des créatures, sans jamais sombrer dans l’imitation.
Sur le plan narratif, ce premier volume fait preuve d’une belle efficacité. Les dialogues vont à l’essentiel, les enjeux sont rapidement posés, et l’attachement aux personnages – Julian en tête – se fait sans difficulté. Le lien qui se tisse entre lui et la petite Diana, seule survivante du carnage, constitue sans doute le cœur battant du récit. Le duo de personnages rencontrés à la fin de ce tome 1 apporte au passage un peu de fraîcheur, notamment en songeant à celui en armure. 
Cela dit, c’est justement dans les relations entre les différents protagonistes que réside peut-être la seule réserve à formuler. Car si la volonté de Kuramori de contrebalancer la noirceur de son monde par une lueur d’humanité est louable, certains échanges ou intentions frôlent parfois une forme de naïveté qui peut surprendre, voire détonner au vu de la violence ambiante. Rien de rédhibitoire, mais un léger décalage de ton perceptible par moments.
Pour autant, ce premier tome demeure une entrée en matière intrigante. Centuria n’a pas volé sa réputation naissante, et il n’y a plus qu’à parier que la suite confirmera, voire enrichira, ce qui ne semble pour l’instant qu’effleuré. En attendant, les amateurs de dark fantasy pas seulement daaark y trouveront assurément matière à s’enthousiasmer.

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