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La parole aux maisons d’édition - la cuvée 2022 !

Par Gillossen, le dimanche 3 avril 2022 à 11:00:00

Folio SF - Pascal Godbillon

Alors que 2021 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou la situation globale de l'édition en Imaginaire ?: Pour Folio SF, l’année 2021 a été exceptionnelle. Alors, on me dira : « Facile avec Les furtifs ! » Et, oui, évidemment, ça aide ! Mais j’ai aussi regardé les chiffres en ne tenant pas compte du roman d’Alain Damasio paru en février. Et ça reste plus que très bien. Hors Furtifs, on est en effet à + 25 % de chiffre d’affaires par rapport à 2020. Mais 2020 a été une année creuse pour cause de confinements. Aussi, si on regarde par rapport à 2019, 2021 est à + 8% (toujours sans Les furtifs). C’est donc une très bonne année, quelle que soit la façon dont on prend les chiffres. Autant dire que c’est très gratifiant, évidemment !

2021 fut aussi une année de pandémie, comme 2020, mais ces deux années sont-elles très différentes l'une de l'autre à vos yeux ? Avez-vous retenu un évènement ou une décision particulièrement marquants ?: Je ne vais pas revenir sur le succès des Furtifs qui fait bien plaisir ! 2021 a vu l’aboutissement d’un long parcours qui avait commencé en 2020 pour les 20 ans de la collection Folio SF : la parution de Derniers jours d’un monde oublié de Chris Vuklisevic. En soi, c’était déjà un bel accomplissement. Mais, évidemment, le fait que le roman ait reçu le prix Elbakin.net a décuplé le plaisir. Tout comme le prix Imaginales qui a récompensé Thecel de Léo Henry. C’est la preuve que l’inédit en poche, si on n’en abuse pas, peut être pertinent. Au-delà de ça, l’engouement suscité par Le cycle de Syffe, de Patrick K. Dewdney, l’excellent accueil commercial réservé à Ecotopia d’Ernest Callenbach, et j’en oublie plein d’autres, font que 2021 restera, pour moi, une année particulière, c’est clair.

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2022 ?: La fantasy a toujours une place importante en Folio SF. 2022 ne dérogera pas à cette règle. On a démarré l’année avec la parution de deux « piliers » du catalogue, désormais : Fabien Cerutti, avec Les secrets du premier coffre, recueil de nouvelles qui permettra à ceux qui ne connaissent pas encore l’univers du Bâtard de Kosigan de le découvrir, et à ceux qui le connaissent déjà de s’y replonger avec délice ; Estelle Faye, avec Les révoltés de Bohen, la suite très attendue des Seigneurs de Bohen. Dans quelques jours, paraîtra la suite de Chevauche-brumes de Thibaud Latil-Nicolas, Les flots sombres, où on retrouvera, avec plaisir notre troupe de soldats au grand cœur. Et on poursuivra la reprise des œuvres de Jean-Philippe Jaworski en Folio SF avec Le sentiment du fer, manière de se replonger tranquillement dans le bain du Vieux Royaume, en attendant le prochain roman de Jean-Philippe ! En mars, nous aurons l’entrée au catalogue de Rozenn Illiano avec Le phare au corbeau, un chouette roman de fantastique (ou de fantasy ?) à l’atmosphère très particulière (et magnifiquement rendue par la couverture d’Anouck Faure, trouvé-je). Un peu plus tard au premier semestre, on aura la suite des Dieux sauvages, de Lionel Davoust, avec L’héritage de l’empire que, pour des raisons techniques, nous seront malheureusement contraints de couper en deux tomes (je sais que les lecteurs n’aiment pas ça, mais… le volume est vraiment TRÈS gros, désolé). Il y aura également L’empire s’effondre de Sébastien Coville, premier tome d’une trilogie qui mêle allègrement les genres et dont le deuxième tome paraîtra simultanément aux éditions Anne Carrière. Enfin, juste avant l’été, paraîtront les deux premiers tomes de Kushiel, une série que j’adore et que j’espérais pouvoir reprendre depuis longtemps.
Pour le second semestre, il y aura un peu moins de fantasy, mais, outre la conclusion de Kushiel, il y aura surtout la reprise de La Piste des cendres d’un certain Emmanuel Chastellière, bien connu de vos services, je crois !

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ? (On songe notamment à la crise du papier.): Côté papier, voir la réponse faite par mon autre moi pour Lunes d’encre. J’aimerais pouvoir dire que l’objectif de 2022 sera de faire mieux que 2021, mais je crois qu’il faut savoir raison garder ! Alors disons que Folio SF s’associera du mieux possible à l’anniversaire de sa grande sœur Folio qui fête cette année ses 50 ans. Dites donc… 50 ans…

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.