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L'Empire s'effondre

Tome 1 du cycle : L' Empire s'effondre
ISBN : 978-238082159-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Coville, Sébastien

Alfred de Pergoal, ingénieur et créateur des plus beaux engins à vapeur de son temps, se rend au palais pour assister à la cérémonie du millénaire de Seth. Mais la capitale est une cocotte-minute. En ce soir de fête, les habitants, sous le joug d’une théocratie au système de castes injuste et brutal, sont prêts à tous les excès, et même à la révolution. Il va suffire d’un attentat pour sceller le destin du cercle-monde. Cette fois, c’est irrémédiable : l’Empire s’effondre.
L’effondrement est total. Il trouve son origine au sein des instances du pouvoir, les dirigeants de l’Empire sont impuissants à enrayer l’implosion du pays.
Dans le chaos, le glissement de la théocratie vers un régime militaire implacable semble se dessiner. Alfred de Pergoal sera-t-il le porte-étendard de la rébellion défendant l’esprit et le savoir plutôt que les armes, la violence et l’obscurantisme ?

Critique

Par Aerendhyl, le 12/04/2021

Annoncé par la maison d’édition comme s’inscrivant dans la lignée de Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, L’Empire s’effondre souffre-t-il du même syndrome que tant de livres survendus ?
La promesse est belle, l’envie est présente à la lecture du synopsis. Un Empire bien en place, une révolution qui gronde doucement mais sûrement et un individu qui en sera le déclencheur pour une saga qui s’annonce « jubilatoire » dixit la maison d’édition. Cela donne envie, il ne faut pas le nier.
Commençons par le commencement donc. L’ambiance de ce roman se révèle prenante. Ce mélange de steampunk-médiéval est alléchant et nous transporte dès les premières pages par la description de la cité de Seth. Un petit voyage dans les quartiers, du plus haut jusqu’au bas quartier, nous invite à plonger dans cette cité qui peut rappeler à différentes personnes plusieurs inspirations diverses (pour ma part, j’ai eu la sensation de retrouver une part de Midgar dans Seth, toutes proportions gardées…). Ce mélange d’époque victorienne avec un soupçon de moyen-âge est également une belle réussite de la part de l’auteur. Bien évidemment, l’ère de l’industrialisation et du steampunk est prédominante mais vous verrez, qu’à la fin, une grande partie du roman vous rappellera les grandes heures et les grandes batailles de l’époque !
Voilà une autre réussite du roman que l’on peut retenir – et qui rejoint le côté immersif – c’est la capacité de l’auteur a imprégné son récit des termes et usages de l’époque évoqué. Il règne une atmosphère crédible, un langage maniéré ou plus familier selon le contexte et les circonstances. Ce n’est pas si courant que cela et nous ressentons, ainsi, un réel intérêt lors de la lecture.
Sébastien Coville arrive de fort belle manière à instaurer ce côté lourd, pesant et surtout crescendo de la révolte grondante. L’avancement des pages vient renforcer ce sentiment qui ne s’effiloche pas, bien au contraire. Il ne s’estompe même pas lors des quelques pirouettes scénaristiques cherchant à renforcer l’engouement du lecteur et intensifier le rythme. Concernant ces petites avancées scénaristiques, on regrettera le côté un peu trop prévisible. Il n’y a finalement pas vraiment de grandes surprises à nous en décrocher la machoire, bien au contraire c’en est parfois trop téléphoné – comme l’un des plus gros plot-twists du roman…
Pour revenir sur l’intrigue originelle, celle-ci est bien mené et ficelé. L’avancement se fait petit à petit, l’auteur cherchant à bien poser le décor de son univers en gardant la maîtrise de l’ensemble. L’univers est crédible, facile à appréhender pour le lecteur et laisse présager deux tomes supplémentaires intéressantes dans le développement de la révolte et les changements de cet Empire !
Mais alors, ce roman répond-il à toutes nos attentes ? On aurait aimé pouvoir l’affirmer. L’un des plus gros points qui a été gênant lors de la lecture, c’est le rapport aux personnages. Cela démarrait plutôt bien avec le tailleur que l’auteur nous présentait dès les premières pages de son roman, véritable personnalité qui se dégageait au fil des mots… Le soufflé est vite retombé pour le reste. De là à dire que c’est inintéressant serait malhonnête mais l’ensemble souffre d’un trop peu ou d’un trop, au choix. Nous nous retrouverons avec une galerie diverse et variée, il est vrai, mais aucun personnage ne se dégage concrètement et l’ensemble reste assez plat avec un manque de saveur au niveau des personnalités. Un peu trop manichéen, le lecteur aura du mal à s’attacher à l’un d’entre eux. Le seul qui pouvait sembler avoir une psychologie intéressante – grâce à une réflexion et une sorte de torture interne – n’est finalement pas si présent.On aurait pu espérer que l’inclusion des pensées des personnages dans l’écriture aurait pu nous raccrocher à ceux-ci mais nous nous retrouvons souvent face à une simple répétition de ce que l’on a déjà vu sans apporter grand-chose de nouveau. Au contraire, certains moments s’alourdissent inutilement.
Un autre problème réside dans l’apparition des influences de l’auteur. Ce n’est pas un mal, mais on ressent de suite que Sébastien Coville dispose d’inspirations variées parmi la galerie des auteurs de l’imaginaire et malheureusement, on a l’impression qu’il cherche à s’approprier certaines idées de ceux-ci. Un peu trop même. Cela se voit notamment au milieu du roman où une idée nouvelle apparaît, nous donnant une première indication, avant de disparaître pour venir conclure le roman en espérant redistribuer potentiellement les cartes de l’intrigue. Certes, il ne s’agit pas d’un copier-coller mais la sensation est là et, pour le coup, on ne comprend pas trop cet ajout dans une intrigue qui ne semblait pas en avoir besoin.
L’Empire s’effondre reste une belle promesse. Belle promesse par son intrigue rondement mené et son ambiance aguicheuse ! On ne peut nier le réel plaisir de voir cet Empire s’effriter sous nos yeux en incluant toutes les castes de sa population, nous ramenant ainsi à notre propre histoire.
Une belle promesse qui souffre – pour notre plus grand malheur – de défauts venant gêner notre lecture et, surtout, de certaines facilités scénaristiques. On ne peut qu’espérer que l’auteur réussira à les gommer lors des deux prochains tomes s’il en a l’occasion, car on est curieux de s’y replonger en refermant le livre.
A paraître le 7 mai.

6.0/10

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