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Derniers jours d'un monde oublié

ISBN : 978-207293107-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Chris Vuklisevic

Prix Elbakin.net 2021 - Meilleur roman fantasy francophone

Plus de trois siècles après la Grande Nuit, Sheltel, l’île du centre du monde, se croit seule rescapée de la catastrophe. Mais un jour, la Main, sorcière chargée de donner la vie et de la reprendre, aperçoit un navire à l’horizon. Il est commandé par une pirate impitoyable, bien surprise de trouver une île au milieu du Désert Mouillé.
Si la Main voit en ces étrangers une menace pour ses secrets, Arthur Pozar, commerçant sans scrupules, considère les intrus comme des clients potentiels, susceptibles d’augmenter encore, si possible, son immense fortune. C’est une nouvelle ère qui s’ouvre. Qu’elle les mène à la gloire ou à la ruine, la sorcière, la pirate et le vieux marchand en seront les instigateurs, bien malgré eux.

Critique

Par Gillossen, le 02/04/2021

Derniers jours d’un monde oublié est le premier roman de Chris Vuklisevic, autrice qui a remporté avec ce même texte le concours d’écriture des 20 ans de la prestigieuse collection Folio SF, que nous avions bien entendu relayé ici même. Mais comme le dit le directeur de collection Pascal Godbillon chez notre camarade Nicolas Winter, gagner un concours ne signifie pas forcément signer un bon roman, si jamais tous les projets soumis se révélaient médiocres. Une chose est sûre : ce n’est pas le cas avec le présent roman. 
Le lecteur se retrouve en tout cas face à une histoire aux deux pieds bien ancrés dans la fantasy. Ici, pas de doute : monde secondaire, société avec ses propres titres, codes, plongée immersive au cœur de celle-ci… Nous ne sommes pas du tout dans un récit à la lisière des genres. 
En se penchant sur le destin de la jeune Erika du côté des pirates et de toute l’étrange faune de l’île de Sheltel qu’elle va être conduite à croiser, l’autrice nous intrigue très vite, même s’il faut attendre le premier tiers du roman pour voir l’intrigue principale passer une vitesse supplémentaire. Les cent premières pages servent avant tout à poser un cadre, pour mieux le froisser ensuite. Les petits ajouts entre chaque chapitre évoquent le genre de documents que l’on retrouverait dans un jeu vidéo d’aventure, quand vous explorez tel ou tel recoin oublié entre deux éléments principaux. Certains paraissent plus inspirés que d’autres, mais c’est un bémol minime s’il en est, tout comme certaines préférences toutes personnelles (pour ma part, je tique toujours sur les noms de personnages en anglais mais c’est ma marotte !) à chaque lectrice ou lecteur. 
Sans avoir recours à de longues plages de descriptions, l’atmosphère est posée avec un talent certain. On est gagné par une vraie sensation de dépaysement, dès les premiers chapitres, tout en restant ancré (c’est le cas de le dire) dans un terreau où la nature humaine s’exprime dans toute sa diversité, et souvent pour le pire. L’écriture ou les thématiques m’ont évoqué plusieurs fois la plume d’Estelle Faye, pour ne citer qu’une référence potentielle à mettre en exergue.
Outre Erika, héroïne loin d’être parfaite mais si humaine, plusieurs personnages, surtout féminins, s’imposent, comme Nawomi, prise dans la toile des croyances de ce monde brisé. Chris Vuklisevic n’hésite pas à se montrer terre-à-terre, à bousculer le lecteur, via des scènes parfois crues mais toujours évocatrices, y compris lorsque certains passés, peut-être un peu trop prévisibles, sont rattrapés par le présent. La fin, douce-amère, nous accompagne ainsi jusqu’à la dernière page avec de nombreuses images en tête. 
Indéniablement porté par une vision affirmée, ce premier roman mérite pour le coup bien des encouragements ! 

8.0/10

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