Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

The Winter King : bilan de la saison 1

Par Zakath, le lundi 6 novembre 2023 à 07:33:18

TWKAlors que The Last Kingdom, d’après Les Chroniques saxonnes de Bernard Cornwell, tirait sa révérence après cinq saisons de bons et loyaux services sur la BBC puis sur Netflix, les scénaristes Ed Whitmore et Kate Brooke s’attelaient à l’adaptation d’un autre cycle du même auteur, The Warlord Chronicles, pour le compte de la chaîne britannique ITV (et désormais à retrouver en France sur OCS).
Comme dans Les Chroniques saxonnes, le narrateur est un guerrier contant ses souvenirs au crépuscule de sa vie après avoir été ballotté entre deux cultures, ici saxonne de par sa naissance et bretonne par adoption. Différence majeure cependant : il ne s’agit pas cette fois de purs romans historiques mais d’une relecture du mythe arthurien que Cornwell aborde pourtant comme une fiction historique : si Arthur avait vraiment existé, voilà comment cela aurait pu se passer, en somme.

Discuter de The Winter King sur le forum

Le bilan

Si Merlin et Nimue sont bien présents, ils sont vus au travers du regard de Derfel, le narrateur saxon sauvé par Arthur d’un massacre lorsqu’il était enfant, et l’utilisation de la magie reste donc très discutable : les druides en font-ils vraiment usage ou ne s’agit-il que d’habiles tours de passe-passe convaincant des personnages superstitieux ? The Winter King, qui reprend le titre du premier tome de la trilogie, ici adapté en dix épisodes qui forment la saison 1, aurait donc pu être abordée à la manière d’une série historique si ce n’était les noms légendaires portés par certains personnages. Très vite, pourtant, on constate que ce n’est pas la direction prise puisque l’on illustre régulièrement les visions prophétiques de Merlin et Nimue, les privant d’une part de leur ambiguïté et la série d’une approche prosaïque. Il en va de même des costumes et des bâtiments que l’on croise dans le royaume de Dumnonia : la rigueur historique n’est pas de mise, on n’est pas dans une reconstitution précise du Ve siècle. Soit, mais en tant que série de fantasy, l’approche est également très sobre : hors les visions des druides et une épée qui peut receler un pouvoir, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent.

On ne sait donc pas vraiment où se placer durant les dix épisodes qui par ailleurs ne manquent pas d’enjeu : Arthur, ici chef de guerre fils bâtard du roi Uther acceptant une place de régent pour son neveu Mordred, doit à la fois lutter contre les ambitions des seigneurs bretons voisins de Dumnonia qui voient dans le jeune âge du nouveau monarque encore dans les langes une occasion d’accroitre leurs pouvoirs et contre l’envahisseur saxon qui pourrait profiter de la situation instable. Pourtant la saison peine à décoller et ne semble prendre son rythme qu’à l’apparition de Guenièvre, avant que le soufflé ne retombe dans le dernier épisode, faute d’une conclusion spectaculaire.

La réalisation, assurée par Otto Barthust (Peaky Blinders), Farren Blackburn (Doctor Who, The Musketeers…) et Anu Menon (Killing Eve), des habitués donc de la télévision britannique, est correcte mais n’offre rien de remarquable, mettant, surtout sur la fin, davantage en valeur les paysages du sud-ouest de l’Angleterre que les personnages.

Le casting est inégal ou plutôt, certains de ses membres ont du mal à incarner des personnages souvent creux. Malheureusement, Arthur, le centre de toutes les attentions, n’est pas le mieux servi et Iain de Caestecker peine à rendre palpable le charisme d’un chef de guerre qui permet de fédérer des guerriers quand bien même ses choix sont discutables. Stuart Campbell dans le rôle de Derfel ne s’en sort pas mal même s’il est pour l’instant trop cantonné à être le petit jeune qui se fait accepter dans la cour des grands (au prix d’une coupe de cheveux douteuse) et Nathaniel Martello-White campe un Merlin bien fade, loin de la figure inquiétante pour ne pas dire plus des romans. En revanche, Ellie James s’en tire bien dans le rôle de Nimue, avec une singularité intéressante, et Jordan Alexandra, bien que desservie par sa perruque, incarne une Guenièvre pour l’instant plus sympathique que prévu. On croise aussi dans des seconds rôles quelques acteurs moins lisses que les principaux comme Simon Merrels (le cruel et fourbe Gundleus) ou Aneirin Hughes en roi gallois revanchard.

Alors qu’aucune saison 2 n’est annoncée pour l’instant, la première n’enthousiasme guère. Il n’y a pourtant rien de fondamentalement honteux là-dedans mais rien qui incite non plus à s’y attarder.

Par Zakath Nath.


Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :