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La Maison aux pattes de poulet

Titre VO: Thistlefoot

ISBN : 978-222648599-1
Catégorie : Aucune
Traduction : Homassel, Anne-Sylvie
Auteur/Autrice : Nethercott, GennaRose

Séparés depuis l’enfance, Bellatine et Isaac Yaga pensaient ne jamais se revoir.
Mais lorsque tous deux apprennent qu’ils vont hériter leur grand-mère ukrainienne, frère et sœur acceptent de se rencontrer. Ils découvrent alors que leur legs n’est ni une propriété ni de l’argent, mais quelque chose de bien étrange : une maison intelligente juchée sur des pattes de poulet. Arrivée de Kyiv, foyer ancestral de la famille Yaga, l’isba est traquée par une entité maléfique : Ombrelongue, qui ne reculera devant aucun acte de violence pour détruire l’héritage de Baba Yaga.

Critique

Par Gillossen, le 05/04/2024

La Maison aux pattes de poulet, premier roman de GennaRose Nethercott, se pose comme une œuvre singulière, et ce pour ainsi dire sitôt entamée. Nethercott, par son écriture poétique et immersive (mais qui sait aussi se montrer nerveuse si besoin), nous plonge dans un univers où la magie et la réalité se côtoient avec une fluidité étonnante, rappelant les talents de conteurs d’un Neil Gaiman période 2000-2010.
Au cœur de cette histoire captivante se trouvent Bellatine et Isaac Yaga, frère et sœur séparés par la vie qui se retrouvent autour d’un héritage insolite : une maison vivante, juchée sur des pattes de poulet, un legs de leur grand-mère ukrainienne. Ce point de départ, puisé dans le folklore slave, offre une toile de fond habile pour aborder des thèmes tels que le trauma collectif, la mémoire, la survie et l’identité. La présence menaçante d’Ombrelongue, un être maléfique qui poursuit cette maison à travers le temps et l’espace, ajoute une dimension de suspense à l’intrigue, avec même à ce niveau de “belles” surprises que l’on n’anticipe pas forcément.
La manière dont l’autrice américaine parvient à entrelacer ces éléments fantastiques avec des sujets universels parfois malheureusement encore et toujours au cœur de l’actualité est à souligner. Les racines familiales des personnages, imprégnées des légendes yiddish et de l’histoire douloureuse des migrations et de l’antisémitisme, enrichissent le récit d’une vraie humanité. Le choix de placer au centre du roman la figure mythique de Baba Yaga, réinterprétée d’une manière originale, permet de s’interroger sur la naissance des légendes et l’importance de la mémoire qui peut lier tout un peuple.
Saluons également au passage la traduction d’Anne-Sylvie Homassel mérite également d’être soulignée pour avoir su si bien retranscrire ce récit à la fois trépidant et émouvant, qui mêle fond et forme.
Au bout du compte, ce roman s’avère être une lecture plus que recommandable pour tous ceux qui cherchent à être transportés dans un monde où la frontière entre le réel et le merveilleux est constamment remise en question. La Maison aux pattes de poulet peut se concevoir tel un hommage vibrant aux contes de fées et à leur capacité à parler de notre monde avec poésie et profondeur. Mais pas seulement ! C’est avant toute chose un roman doté d’un caractère unique et qui sait déployer ses propres ailes pour toucher le lecteur, poulet ou pas poulet.  

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