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Sélection 2024 de la rédaction d’Elbakin.net !

Par Izareyael, le 2 février 2025 à 19:33

Les sélections des rédacteurs et rédactrices - 2

Izareyael (jurée des prix jeunesse, critique)

L’Éveil du Palazzo, tome 2 de Mille saisons – Léo Henry (Le Bélial’) – roman
J’avais beaucoup aimé le tome 1 tout en le trouvant parfois un peu encombré par la plume alambiquée et la multiplication des péripéties et des personnages. J’ai adoré ce tome 2 qui à mon goût corrige tout ce que je voyais comme des défauts en gardant tout ce qui fait le charme de la série. J’ai déjà envie de le relire, j’attends de pied ferme la suite et je poursuis ma découverte de la bibliographie de Léo Henry en attendant.
Le Débat des dames, tome 3 du Chevalier aux épines – Jean-Philippe Jaworski (Les Moutons électriques) – roman
Ce dernier tome du Chevalier aux épines n’a pas plu à tout le monde et l’on comprend pourquoi : Jean-Philippe Jaworski s’amuse ouvertement des attentes du lecteur, en joue et les déjoue avec délice. Pour ma part, j’ai été transportée par son imagerie et son langage, la musique des Elfes et la magie ancienne, frissonnant durant la longue traversée catabatique du chevalier et de ses compagnons et la révélation du mystère. Soit dit en passant, je m’insurge encore contre le destin réservé par l’auteur à certain personnage ! (Mais j’ai quand même envie de relire tous ses textes sur le Vieux Royaume.)
De délicieux enfants – Flore Vesco (L’École des loisirs M+) – roman
À la suite des très réussis D’or et d’oreillers (prix Elbakin.net 2021) et L’Estrange Malaventure de Mirella, Flore Vesco poursuit ses réécritures de contes, cette fois avec l’histoire du Petit Poucet. L’habile construction du récit, le ton de chaque personnage prenant tour à tour la parole, le traitement de la figure bien connue de l’ogre, l’évocation du changement, de l’adolescence et de la façon dont différentes personnes vivent tout cela… Tout est soigné, maîtrisé, astucieux, et en plus très agréable et amusant à lire. Encore une réussite.
Requiem pour les fantômes – Katherine Arden (Denoël Lunes d’encre) – roman
L’autrice livre un récit violent, touchant et profondément humain sur la rage, l’injustice et le désespoir de la guerre autant que le courage, la solidarité et l’amour qui peuvent y survivre. Un beau roman que je n’ai pas réussi à lâcher du début à la fin, de ceux qui vous habitent encore un moment après la lecture.
La Plus Grande – Davide Morosinotto (L’École des loisirs Neuf) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
J’ai été enthousiasmée par cette aventure menée tambour battant et l’énergie inépuisable de Shi Yu, tant pour survivre que pour se venger de ce que le monde lui a fait… et finalement le mettre à ses pieds.
La Cité des marches, tome 1 des Cités divines – Robert Jackson Bennett (Albin Michel) – roman
Après avoir apprécié le début des Maîtres enlumineurs mais pas lu la suite de la trilogie par manque de temps, j’ai finalement dévoré cette nouvelle parution (en français, le livre étant plus ancien en VO) et je vous garantis que le tome 2 des Cités divines est déjà entamé. L’univers, les personnages, la description de deux sociétés et cultures qui s’entrechoquent, l’évocation de la colonisation et de la manipulation de l’Histoire, une écriture assez directe et pourtant très détaillée… Robert Jackson Bennett brasse large et ça me va.
Flow – Gints Zilbalodis (Dream Well Studio, Take Five, Sacrebleu Productions) – film
Un petit chat tente de s’en sortir dans un monde en crue, avec quelques autres égarés rencontrés en chemin. Le film est plus inquiétant que ce à quoi je m’attendais (et pas tellement adapté aux petits enfants, donc), avec une touche mystique par moments, de l’humour et de l’émotion. L’image est magnifique, avec de superbes tableaux de forêts et d’architectures, et la bande sonore – musique, ‘‘dialogues’’ sans paroles, bruitages – est formidable. Une belle et étrange immersion (haha) dans un monde entre rêve et aventure.
Plein-Ciel – Siècle Vaëlban (Castelmore BigBang) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
Un univers dense et foisonnant, peuplé d’une vaste galerie de personnages hauts en couleurs et servi par une plume vive et alerte.
Les Enclaves dorées, tome 3 de Scholomance – Naomi Novik (Pygmalion) – roman
J’ai été un peu déçue par le rythme inconstant de ce troisième tome, mais c’est tout de même une très bonne conclusion à cette trilogie rafraîchissante, pleine de bonnes idées et agréablement écrite. L’héroïne ne perd rien de son caractère très… caractériel… et c’est ce qui fait son charme !
17 ans à jamais – Gaël Aymon (Nathan) – roman
Lu dans la foulée de {{Requiem pour les fantômes et tout aussi documenté, 17 ans à jamais en est un très bon complément, à ceci près qu’il ne s’arrête pas à la Première Guerre mondiale puisqu’il nous fait suivre Marthe tout au long des tragédies et bouleversements qui la suivront au cours du XXe siècle. Là aussi, une galerie de personnages touchants au caractère varié et aux destins divers qui nous touchent au cœur.
Une valse pour les grotesques – Guillaume Chamanadjian (Aux forges de Vulcain) – roman
Après l’excellente Capitale du Sud dans la non moins excellente série de la Tour de garde, encore une réussite pour l’auteur. Le décor qu’il dépeint, les caractères qu’il y décrit, les thèmes qui se dessinent dans les reliefs du texte, tout mérite qu’on s’y attarde et qu’on le savoure.

2024 a été une excellente année de lecture pour moi, d’abord parce que j’ai pu beaucoup lire et ensuite parce que j’ai lu beaucoup de bons et de très bons livres. Il a été difficile de n’en retenir que dix ! J’ajoute donc en bonus quelques parutions qui m’ont particulièrement intéressée mais dépassent le quota :

Peter Pan de Kensington – José-Luis Munuera (Dargaud) – BD
Une interprétation nouvelle du personnage qui s’appuie cette fois sur un texte moins connu pour nous proposer un récit délicat et lumineux servi par un dessin d’une beauté saisissante.
La Demeure des Mah-Haut-Rels – Siècle Vaëlban et Anouck Faure (Le Lotus et l’Éléphant) – roman illustré
Un voyage contemplatif et poétique, là aussi superbement mis en images, qui nous transporte vers l’inconnu et vers nous-mêmes.
la nouvelle collection RéciFs des éditions Argyll
Après ‘‘Une heure lumière’’ du Bélial’, elle nous offre elle aussi des textes courts avec une identité graphique bien distincte, grâce au toujours talentueux travail d’Anouck Faure, et la particularité de se concentrer sur des autrices. J’en attends les prochains titres avec curiosité après avoir apprécié les premiers, comme Le Bracelet de jade ou L’agneau égorgera le lion.

John Doe (critique, juré des prix adulte)

La Maison aux pattes de poulet – GennaRose Nethercott (Albin Michel) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
Comme son titre le laisse présager, le roman de GennaRose Nethercott reprend avec talent le mythe de Baba Yaga. Avec ses images insolites, l’autrice compose un road movie étonnant autour d’un frère et d’une sœur… et de leur maison sur pattes, poursuivis par une ombre venant du passé. Un prix Elbakin.net 2024 bien mérité et une autrice à suivre.
La Cité des marches, tome 1 des Cités divines – Robert Jackson Bennett (Albin Michel) – roman
Un savant mélange de fantasy, d’espionnage et de thriller, avec, en arrière-plan, une cité fascinante qui révèle bien des mystères, voici le cocktail que nous propose Robert Jackson Bennett. Avec une étude sur les rapports colonisés/colonisateurs qui, sans alourdir le récit, renvoie à certains éléments de notre réalité, cette Cité des marches est un excellent premier tome qui donne envie de lire la suite.
Slay the Spire : le jeu de plateau – Gary Dworetsky, Anthony Giovannetti & Casey Yano (Contention Games) – jeu de plateau
La boucle est bouclée avec Slay the Spire, adaptation d’un jeu vidéo… qui adaptait lui-même des mécanismes du jeu de société ! Il s’agit d’un jeu solo ou coopératif d’exploration de donjon qui permet aux joueurs d’incarner quatre héros bien différents, chacun avec un style de jeu bien différent. Le jeu offre une belle sensation de progression, avec des combats de plus en plus difficiles où tout se jouera souvent sur le fil. Recommandé à tous les amateurs de deckbuilding.
Vale of Eternity – Eric Hong (Mandoo Games) – jeu de plateau
Un excellent jeu de cartes à combinaison, joliment illustré (toutes les cartes sont différentes), qui propose un équilibre parfait entre durée de partie, accessibilité et réflexion. Le tout pour un prix relativement modique, un jeu qui a sa place dans toutes les ludothèques.
Tomes 2 et 3 de L’Abomination de Dunwich – Gou Tanabe (Ki-oon) – manga
Une nouvelle réussite que cette adaptation en trois volumes d’une des plus célèbres nouvelles de Lovecraft. Ambiance malsaine et poisseuse au programme, portée par la patte graphique de son auteur, frissons garantis !
Final Girl – Lune de Sang – Evan Derrick & A. J. Porfirio (Van Ryder Games) – jeu de société
Neuvième ‘‘long-métrage’’ de la série Final Girl, Once Upon a Time in a Full Moon vous propose d’incarner Red ou Gretel et d’être opposée au Grand Méchant Loup qui va chercher à à se régaler avec les villageois… et vous-même ! Final Girl est un jeu solo dans lequel vous devrez gérer votre temps, qui va déterminer les actions que vous pouvez réaliser (se déplacer, fouiller, attaquer…), le tout en essayant de sauver le plus de victimes possibles. Un must pour tous les amateurs/amatrices de jeu solo et d’horreur – Vendredi 13, Alien, Freddy ou ici Le Petit Chaperon rouge – saurez-vous survivre, ou bien rencontrerez-vous une triste fin ?
L’Omégon, tome 8 de La Quête de l’Oiseau du Temps – Avant la Quête – Régis Loisel, Serge Le Tendre & Vincent Mallié (Dargaud) – BD
La fin tant attendue de la préquelle de la Quête de l’Oiseau du Temps, une aventure qui se sera étendue sur plus d’un quart de siècle (voire cinq décennies si on compte la série principale), est arrivée en cette fin du mois de novembre 2024. Nous savons enfin quels événements se sont produits Avant la Quête. Une conclusion forcément amère, qui donne envie de relire la Quête elle-même à la lmuière de ce nouvel éclairage.
Wyrmspan – Connie Vogelmann, Elizabeth Hargrave, Clementine Campardou (Stonemaier Games) – jeu de plateau
Variation de son célèbre prédécesseur Wingspan (son autrice, Elizabeth Hargrave, a d’ailleurs participé à son développement), Wyrmspan remplace les oiseaux par des dragons, un plus pour l’amateur de fantasy. Connie Vogelmann signe un jeu très agréable où les joueurs doivent excaver des cavernes, les explorer pour y attirer des dragons, chacun avec sa capacité spéciale. Probablement pas indispensable si vous avez déjà Wingspan, mais dans le cas contraire, un bon choix.
Tome 2 de The Ex-People – Stephen Desberg & Alexander Utkin (Bamboo) – BD
Conclusion du diptyque entamé en 2022, ce deuxième volume continue dans la même veine que le précédent, nous racontant la triste histoire de ces ex-people qui cherchent à retrouver leur ancienne forme. Nous en apprenons notamment davantage sur le passé de l’archère Pervenche. Le trait d’Alexander Utkin montre une belle personnalité et, avec ses personnages décalés et cette quête d’un miracle improbable (dur de s’offrir un miracle avec de l’argent honnêtement gagné quand on est mercenaire !), il y a de quoi séduire les lecteurs du premier tome.
L’Encyclopédie de la Terre du Milieu : Númenor et le Deuxième Âge – Damien Bador, Audrey Morelle, Coralie Potot, Vivien Stocker, Jean-Rodolphe Turlin & Dominique Vigot (Hors collection) – essai
Un ouvrage indispensable pour mieux comprendre l’histoire du Deuxième Âge de la Terre du Milieu, à feuilleter au gré de ses envies pour se replonger dans l’univers de Tolkien, avec, ce qui ne gâte rien, les belles illustrations du trio Sandrine Gestin, David Greset et Amandine Labarre.

Belle année en jeux de société fantasy avec quatre titres sortis en France qui intègrent mon top, mais seulement deux romans. Cela dit, plusieurs titres sont sortis dans le dernier tiers de 2024 que je n’ai pas pu lire et auraient sans doute pu s’y glisser. Du coup, je suis curieux de découvrir le top 10 de mes camarades !

K (critique)

Le Débat des dames, tome 3 du Chevalier aux épines – Jean-Philippe Jaworski (Les Moutons électriques) – roman
Une plume de qualité, des descriptions toujours aussi marquantes, un livre qu’il est difficile de lâcher jusqu’à la dernière page. Une ambiance poétique et épique qui ne plaira pas à tout le monde mais qui m’a conquis en un instant.
Magie d’encre – Emma Törzs (Denoël Lunes d’encre) – roman
Une lecture touchante, à échelle humaine, plus sombre qu’il n’y paraît. Une galerie de personnages réussis et attachants. Ne vous laissez pas rebuter par la couverture !
Une valse pour les grotesques – Guillaume Chamanadjian (Aux forges de Vulcain) – roman
Une intrigue originale, une fantasy sortant des sentiers battus, un rythme enlevé, des personnages surprenants. Une belle découverte.
La Cité des lames, tome 2 des Cités divines – Robert Jackson Bennett (Albin Michel) – roman
Un ouvrage prenant, dans un univers au fort arrière-plan culturel et religieux, présentant dans une ambiance sombre et épique l’affrontement de deux visions du monde cohérentes, de deux cultures. À tous ceux qui ont aimé le premier volume : foncez !
Elden ring: Shadow of the Erdtree – FromSoftware (Bandai Namco Entertainment) – jeu vidéo
Une claque vidéoludique. Un univers prenant par son ambiance, une direction artistique à couper le souffle. Une envie d’y retourner et de rêver devant ses paysages, encore et toujours.

En bonus car il est sorti l’an dernier mais nommé au prix Elbakin.net 2024 : Babel de R.F. Kuang (De Saxus). Un système de magie original fondé sur la traduction et la linguistique, d’une façon certes simplifiée mais une idée plaisante à la lecture. Errez dans les couloirs d’Oxford à l’apogée de l’empire britannique.

Kaellis (jurée des prix jeunesse)

Fleur de cendres – Sarah Delysle (Gulf Stream) – roman
Le combat d’une jeune fille pour s’affranchir des carcans de la société, la découverte d’un mode de vie qui va bousculer ses certitudes et lui permettre de briser ses chaînes… Un roman de sorcellerie et d’aventures qui renverse subtilement les codes et célèbre la sororité et l’entraide !
Plein-Ciel – Siècle Vaëlban (Castelmore BigBang) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
Au-delà des dorures et des fastes de la scène se révèle un univers plein de sombres secrets et aux intrigues raffinées et cruelles… Sous les enchantements de la magie, entendrez-vous les murmures de la révolte ?
Requiem pour les fantômes – Katherine Arden (Denoël Lunes d’encre) – roman
Une lecture saisissante sur l’horreur des tranchées, la peur viscérale et omniprésente qui détruisent lentement l’âme – mais la volonté, la rage de rester en vie coûte que coûte, qui vous fait avancer malgré tout. Et ces murmures d’une musique tellement belle qu’elle ferait oublier toutes les atrocités des combats... mais à quel prix ?
La Promise au visage de fleurs – Roshani Chokshi (Sabran) – roman
Un conte sensuel et vénéneux, où les liens de l’amour se révèlent parfois mortels, et où les vérités jalousement cachées tels de précieux trésors sont comme autant de ronces lorsqu’elles sont révélées...
La Demeure des Mah-Haut-Rels – Siècle Vaëlban et Anouck Faure (Le Lotus et l’Éléphant) – roman illustré
Une histoire riche en émotions et magnifiquement illustrée, véritable plaidoyer pour la liberté et l’importance des rêves qui nous portent et nous révèlent à nous-mêmes.
Nettle and Bone. Comment tuer un prince – T. Kingfisher (Verso) – roman
Tuer un roi cruel bardé de protections magiques : mission impossible ? C’est pourtant ce que va tenter de réussir cette femme timide mais pragmatique en réunissant autour d’elle l’équipe la plus improbable qui soit… Une quête désespérée à l’ambiance crépusculaire et pince-sans-rire, pleine de fantaisie noire – sans compter le poulet démoniaque et le chien squelette, que je rêve d’avoir tous deux comme familiers.
Magie d’encre – Emma Törzs (Denoël Lunes d’encre) – roman
Deux sœurs, élevées au milieu de livres mortellement magiques, à la fois gardiennes et prisonnières des traditions familiales – liées par le sang et la magie, séparées par des secrets trop effroyables pour être révélés. Les liens familiaux sont très bien mis en avant – menton spéciale pour la belle-mère à contre-courant des marâtres des histoires, qui ici aime tout autant ses deux filles – celle de sang et celle qu’elle a élevée.
La Harpiste des terres rouges – Aurélie Wellenstein (Fleuve) – roman
De la fantasy mêlée de western : le mélange des deux genres séduit instantanément et on se laisse emporter par ces pistoleros hors normes pour un voyage périlleux jusqu’aux portes de la folie…
Minuit passé – Gaëlle Geniller (Delcourt) – BD
Un manoir mystérieux, une atmosphère inquiétante, le tout contrebalancé par cette relation si tendre et chaleureuse qui lie cet homme et son petit garçon. Une BD visuellement splendide à l’histoire touchante.
Elbakin Party – événement
Première Elbakin Party pour moi, et vraiment quand j’en parle c’est toujours avec des étoiles plein les yeux. Un week-end chaleureux où on se sent comme enroulé dans une couverture douillette, une véritable safe place, je suis conquise. (NDLR : l’Elbakin Party est le rassemblement annuel, en général estival, d’adhérents de l’association Elbakin.net)

Luigi Brosse (critique)

Saison 2 d’Arcane – Christian Linke et Alex Yee (Riot Games et Fortiche Production) – série
La saison 1 ne m’avait pas convaincu plus que cela, malgré des qualités indéniables. C’est donc sans attente particulière que j’ai commencé cette suite et fin, avant de me faire avaler par un tsunami d’émotions. Moins d’introduction, un scénario plus que dense, des personnages à fleur de peau et terriblement justes, une bande-son qui tourne en boucle depuis des mois maintenant. Un chef-d’œuvre d’animation que je suis sûr de revisionner !
Visions of Mana – Ouka Studios (Square Enix) – jeu vidéo
Les fans de la saga “of Mana” le savent bien, depuis Secret of Mana en 1993, aucun titre, ni remake n’est arrivé à faire aussi bien. Et j’avoue que la démo de Visions, qui vous propulse immédiatement niveau 10, au beau milieu de l’histoire, ne m’a pas conquis non plus. Heureusement, un let’s play couvrant le début du jeu m’a emballé au point d’acheter le jeu quasiment en Day 1. Et je peux sans mentir dire (si on laisse la nostalgie à part) qu’il s’agit du meilleur jeu of Mana à ce jour, avec une très bonne histoire, faussement enfantine, des personnages attachants et une excellente BO. Le casual gamer qui cherche un bon ARPG y trouvera plus que son compte.
Nona la Neuvième, tome 3 du Tombeau scellé – Tamsyn Muir (Actes Sud) – roman
“Vous allez aimer Nona, et Nona vous aime”. Tamsyn Muir continue d’offrir un cycle excellent. Il s’agit du tome le plus intimiste, mais pourtant s’inscrivant parfaitement dans la continuité de l’ensemble. C’est sans doute l’une des œuvres les plus ambitieuses de cette décade. La traduction de Stéphanie Lux est tellement réussie qu’on pourrait même la considérer meilleure que l’original !
The Book that Broke the World, tome 2 de La Bibliothèque – Mark Lawrence (HarperVoyager) – roman
Une suite qui confirme tout le bien dont je parlais l’année dernière à propos du tome 1. Cela continue d’être efficace, avec beaucoup d’inventivité dans ses concepts et même une pointe de science-fiction avec une race venant d’une lune voisine. À noter que la traduction du tome 1 en français n’est, selon moi, pas une réussite.
Warlords of Wyrdwood, tome 2 de Forsaken – R.J. Barker (Orbit) – roman
R.J. Barker fait partie de mes auteurs récemment découverts. Après une première trilogie traduite en français, il a publié un cycle de fantasy pirate (vivement recommandé) et cette série-ci, à l’intersection entre David Gemmell et Robert Holdstock. Sombre, brutal, dérangeant, ce n’est clairement pas dans l’air du temps, mais cela mériterait tellement d’être traduit.
La Maison des veilleurs, tome 4 du Cycle de Syffe – Patrick K. Dewdney (Au diable vauvert) – roman
Quel plaisir de retrouver Syffe ! Je ne sais pas si je m’en lasserai un jour. J’accroche totalement aux contemplations et questionnements du héros, à ces petits riens qu’il retranscrit, ainsi qu’aux moments charnières de sa vie et des royaumes qu’il parcourt (oui, ce commentaire est une copie partielle de ma nomination du précédent tome ;o)). Clairement, un cycle français appelé à devenir un classique.
The Spellshop – Sarah Beth Durst (Tor) – roman
Dans le sillage de Légendes & Lattes et de Sagas & Sable d’os (qui aurait aussi pu figurer dans ce top), The Spellshop offre une petite pépite de “cosy fantasy”, mâtinée de romance (très loin de ce qu’on nous vend habituellement en romantasy). C’est léger, bien fait et très agréable à dévorer. Une belle surprise.
Le Voyageur en noir – John Brunner (Mnémos) – roman
Nouvelle édition d’un recueil de 5 nouvelles paru initialement en 1982. Le tout offre un “roman” cohérent, servi par une plume particulièrement travaillée et poétique. Légitimement, un classique de la fantasy, qui mérite d’être redécouvert.
La Sonde et la Taille – Laurent Mantese (Albin Michel Imaginaire) – roman (nommé au prix Elbakin.net 2024)
La première page (phrase) était tellement horrible que j’ai failli reposer aussitôt le roman. Et puis on s’habitue et on en vient même à apprécier le parti pris sans concession de l’auteur. Le résultat est indéniablement l’essence de Conan, dans un style qui ne laissera personne indifférent.
Escale à Yokohama – Hitoshi Ashinano (Meian) – manga
Escale est un peu l’OVNI de ce top puisqu’il s’agit très clairement de science-fiction. Justifions son insertion néanmoins en défendant que le personnage de Misago peut se concevoir comme un yōkai et donc être une touche de fantasy. Quoi qu’il en soit, Escale est un manga intemporel, au trait faussement enfantin, publié de 1994 à 2006 au Japon, mais dont le dernier tome vient tout juste d’être publié en France. Ne passez pas à côté de cette ambiance très contemplative, une vraie lecture philosophique.

Saffron (jurée des prix adulte)

The Ballad of Smallhope and Pennyroyal – Jodi Taylor (Headline) – roman
Je n’avais pas réalisé à quel point j’étais attachée aux chasseurs de primes les plus efficaces de l’univers des Chroniques de St Mary
The Ministry of Time – Kaliane Bradley (Sceptre) – roman
2024 est décidément une bonne année pour les amateurs de voyage dans le temps. Kaliane Bradley aborde ce sujet vieux comme la SF sous un angle très original en y ajoutant une romance forcément compliquée par 200 ans de différences culturelles. De quoi donner envie de commander un explorateur victorien rien qu’à soi pour Noël.
Le Robot sauvage – Chris Sanders (DreamWorks Animation) – film
Un robot d’assistance domestique fait naufrage sur une île inhabitée, adopte accidentellement l’avorton d’une portée d’oisons et découvre les joies et les peines de l’attachement et de l’amitié. Je n’ai pas du tout pleuré, c’est juste que j’aurais vraiment dû faire les poussières dans mon salon avant de regarder ce film.
Le Petit guide de Miss Percy, ou comment élever un dragon britannique – Quenby Olson (Milady) – roman
Quand Jane Austen rencontre les Mémoires de Lady Trent. Un véritable bonbon au goût très anglais, dont les personnages principaux s’avèrent aussi improbables qu’attachants. Les lecteurs moins hyperactifs que votre servante pourront avoir du mal avec la généreuse quantité de parenthèses (et de parenthèses dans les parenthèses) utilisées par le narrateur, mais passé ce détail, la lecture est un régal.
Sagas & Sable d’os – Travis Baldree (Ynnis Éditions) – roman
La fantasy à l’échelle de plusieurs royaumes qui se tapent dessus, c’est bien, mais la fantasy vu par les libraires et les boulangers des petits villages reculés, de temps en temps, ça fait vraiment du bien. Tout aussi cosy que Légendes & Lattes, cette préquelle donne envie de voir Travis Baldree s’attaquer à toutes les professions possibles et imaginables. Ça tombe bien, Brigands & Breadknives est prévu pour fin 2025. Hâte.
The Masquerades of Spring – Ben Aaronovitch (Orion) – roman
Un peu de magie britannique dans le New York du Jazz Age et de l’Art déco. Thomas Nightingale n’a pas encore mérité l’article devant son nom de famille, mais il s’illustre tout de même brillamment dans cette novella qui lève un coin du voile sur le passé du dernier maître magicien de Londres.
Blue et Compagnie – John Krasinki (Paramount) – film
John Krasinki a beau être surtout connu comme un acteur comique, quand il se met à écrire des scénarios sur la difficile transition de l’enfance à l’âge adulte, les problèmes de poussière dans le salon se font à nouveau sentir. Un très joli film familial qui oscille agréablement entre tendresse et humour.
Assistant to the Villain – Hannah Nicole Maehrer (Calix) – roman
Il y aurait beaucoup à dire sur le phénomène romantasy qui envahit les librairies depuis quelques années, mais s’il y a bien une chose qu’on associe rarement au genre, c’est l’humour. Hannah Nicole Maehrer remédie à cela avec ce gentil délire alliant romance (oui, le Vilain est vraiment, vraiment agréable à regarder), high fantasy et situations absurdes. C’est drôle, ça ne se prend pas au sérieux, et même les allergiques à la romantasy pourront y trouver leur compte.
Beetlejuice Beetlejuice – Tim Burton (Warner Bros.) – film
On prend exactement les mêmes et on recommence ! Michael Keaton donne l’impression d’avoir quitté son personnage de bio-exorciste maléfique il y a une semaine plutôt qu’il y a 36 ans (c’est particulièrement impressionnant quand on regarde les deux films coup sur coup) et Tim Burton maîtrise à la perfection l’art du fan-service utile. Pour une fois qu’une suite que personne ne réclamait met dans le mille…
La Maison aux pattes de poulet – GennaRose Nethercott (Albin Michel) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
Les réécritures sont tout aussi à la mode que la romantasy, et le folklore russe n’échappe pas à la tendance. Souvent âpre, parfois vraiment cruelle, cette version moderne de la légende de Baba Yaga peut se targuer, paradoxalement, d’une vraie originalité dans le paysage fantasy actuel.

S’ren (jurée des prix jeunesse)

La Demeure des Mah-Haut-Rels – Siècle Vaëlban et Anouck Faure (Le Lotus et l’Éléphant) – roman illustré
Voici le coup de cœur inattendu de fin d’année. Un délice à savourer, sous forme de conte philosophique magnifiquement illustré. Les échanges entre les deux personnages enfants et le narrateur amènent une réflexion sur des sujets très divers ; l’amour et la solitude, la résilience face aux épreuves, la vie, tout simplement. À conseiller à tout le monde.
Final Fantasy VII Rebirth – Square Enix – jeu vidéo
Cette suite du remake de Final Fantasy VII est un jeu complet en monde ouvert, alternant phases d’exploration et affrontements nerveux. Les personnages ont chacun un gameplay original, renouvelant le plaisir des combats en temps réel. Le scénario a été retravaillé et approfondi, permettant de s’attacher encore plus aux personnages, sans dénaturer pour autant le jeu. Une vraie réussite, sur laquelle j’ai passé une centaine d’heures en 2024.
Saison 2 de House of the Dragon – George R. R. Martin et Ryan Condal (HBO) – série
Cette saison est moins nerveuse que la première, avec plus de temps calmes notamment sur les arcs de Daemon et Rhaenyra. Elle ne manque pourtant pas de temps forts, avec une présence plus grande des dragons à l’écran par rapport à la première saison. Les camps sont en place, la tension monte, tout est là pour un déchaînement sur les prochaines saisons.
Plein-Ciel – Siècle Vaëlban (Castelmore BigBang) – roman (lauréat du prix Elbakin.net 2024)
Le gagnant du prix Elbakin.net jeunesse 2024 a été l’une des lectures marquantes de cette année. J’ai particulièrement aimé l’univers foisonnant et les personnages hauts en couleur (on pourrait même dire exubérants) de l’Opéra Plein-Ciel. La magie des objets présentée par l’autrice est originale, et les rubans d’Ivoire deviennent des compagnons attachants. L’intrigue du roman est complexe, sans ralentissement de rythme (un peu comme les représentations de l’Opéra qui s’enchaînent sans pause) et s’ouvre petit à petit sur un univers bien plus grand que les coulisses de l’Opéra. Un livre que je prendrai plaisir à relire, pour y trouver tous les petits détails qui peuvent passer inaperçus à la première lecture.
La Saison des adieux, tome 4 de Mémoires de la forêt – Mickaël Brun Arnaud (L’École des loisirs Neuf) – roman
Ce roman clôt avec émotion la série Mémoires de la forêt. Nous accompagnons toujours les Renard de la librairie dans leurs aventures, cette fois-ci pour trouver un remède au croquebois, ce mal qui ronge le chêne abritant la librairie. Ernest ne peut en effet se résoudre à abandonner sa maison, où sont tous les souvenirs de sa maman. Il trouvera beaucoup de choses au cours de sa quête, dont l’amitié et l’amour. Ce roman d’apprentissage est parsemé d’illustrations toutes mignonnes qui aident à l’immersion du lecteur. Pensez aux mouchoirs.
Les Loups de Hurlebois, tome 1 de Fleur de Bastion et le Renard masqué – Jolan C. Bertrand (L’École des loisirs Médium) – roman
Roman animalier ici aussi, qui se déroule cette fois dans un univers urbain où des espèces très différentes se côtoient. Le récit se durcit très rapidement, entre pauvreté et ségrégation des chimères, la guerre qui menace et un tueur en série de plus en plus présent. Le lecteur suit Pépin Souriceau, qui rêve de faire partie du Guet de la ville malgré sa petite taille, et Eloïse, jeune renarde noble qui souhaite aider à prouver l’innocence de ses nouveaux amis. J’ai adoré cet univers mignon et pourtant très dur, qui se dévoile dans toute sa complexité au fil des pages.
Tomes 1 et 2 d’Almark – Noboru Yamada et Hinoto Yonuki (Komikku) – manga
Ce début de série est solide et plutôt classique, le lecteur suivant l’arrivée d’un jeune mercenaire dans une école de magie avec 2 ans de retard sur tous ses camarades. Il n’en possède pas les codes (ni les bases de l’apprentissage) mais va tenter de trouver sa place en s’adaptant. C’est bien écrit, dans un univers sombre, soumis à la guerre et la pauvreté, et qui semble peuplé de monstres. J’espère que la suite se révélera à la hauteur.
Les Vents de Terreciel, tome 1 du Serment des sept miroirs – Samuel Rouget (Gulf Stream) – roman (nommé au prix Elbakin.net 2024)
Ce roman d’apprentissage présente l’entrée de Naalisse à l’Étude, comme tous les habitants de Terreciel à son âge. C’est un premier tome de fantasy assez classique que ces Vents de Terreciel. L’univers à l’ambiance Ghibli et les personnages m’ont cependant conquise. Des secrets se cachent à Terreciel, oubliés de tous, et constituent une menace pour l’ensemble de cet univers. Naalisse va devoir y faire face avec ses amis et son Grand-Père.
Tomes 11 et 12 de Frieren – Kanehito Yamada et Tsukasa Abe – manga
L’univers de Frieren continue de se déployer, avec cette fois l’affrontement de l’elfe et ses amis contre le démon qui a changé toute une région en or. Le ton a clairement changé depuis le début de la série, loin de son ambiance cosy et nostalgique du premier tome. Les personnages sont toujours aussi attachants, le dessin est superbe, et il faut dire que j’apprécie cette tournure dans le récit.
La Cité oubliée – Hermine Lefebvre (Scrineo) – roman
Avec cette plongée dans une Venezia clairement inspirée d’une certaine ville italienne du même nom, l’autrice retrouve des sujets qui lui tiennent à cœur : la différence et l’acceptation de l’autre, l’amitié et l’amour entre des parties adverses, ou encore la magie cachée et dangereuse. J’ai beaucoup aimé cet univers intrigant et la quête de cette ville cachée, entre enquête et course effrénée contre les éléments.

Une année 2024 riche en fantasy et en belles découvertes. J’aimerais aussi citer Vita Nostra, tome 1 des Métamorphoses de Marina et Sergueï Diatchenko (L’atalante), et Hors caste de Marge Nantel (Mnémos), deux romans sortis il y a quelques années qui font partie de mes meilleures lectures de 2024.

Swiss Potato (podcasteuse)

Dragon Age: The Veilguard – BioWare (Electronics Arts) – jeu vidéo
Souveraine du Coronado – Emmanuel Chastellière (Critic) – roman
Nona la Neuvième, tome 3 du Tombeau scellé – Tamsyn Muir (Actes Sud) – roman
Tomes 3 à 5 de Tsugai. Deamons of the Shadow Realm – Hiromu Arakawa (Kurokawa) – manga
Magie d’encre – Emma Törzs (Denoël Lunes d’encre) – roman

Hors catégorie car en early access : le jeu vidéo Hadès II (Supergiants Games).
Un petit top 5 avec en tête un jeu dont j’attendais et n’espérais plus la sortie. Autant dire que j’ai été surprise avec ce nouvel opus de Dragon Age. Je ne compte plus les heures que j’ai passées dessus, ni les larmes que j’ai versées au cours du déroulement de l’histoire.
C’est notre chère Souveraine du Coronado qui suit dans le classement, j’ai vraiment été happée par l’histoire et ses retournements. C’était un roman amplement maîtrisé. Ce livre m’a tenue éveillée bien trop tard dans la nuit.
Ensuite, c’est au tour de Nona la Neuvième. Comme d’habitude, Tamsyn Muir est arrivée à retourner mon cerveau. Elle aime nous perdre tout en sachant parfaitement où va son histoire.
Tsugai est le manga actuel de l’autrice de Fullmetal Alchemist. Je prends un plaisir fou à retrouver Yuru et compagnie. Les derniers volumes développent une histoire de plus en plus complexe et intéressante.
En cinquième vient un coup de cœur inattendu, Magie d’encre. Il faut dire que la couverture française ne donne pas forcément envie, mais voilà une preuve qu’il ne faut pas juger un livre sur sa couverture.
Je me suis permise un hors-catégorie, car le jeu n’est pas encore officiellement sorti, mais Hadès II est déjà un coup de cœur. J’attends avec impatience la sortie complète.

Terriblius (critique, juré des prix adulte)

Saison 2 de House of the Dragon – George R. R. Martin et Ryan Condal (HBO) – série
La brume l’emportera – Stéphane Arnier (Mnémos) – roman (nommé au prix Elbakin.net 2024)
Une valse pour les grotesques – Guillaume Chamanadjian (Aux forges de Vulcain) – roman
Sorcier empereur, tome 3 d’Ars Obscura – François Baranger (Denoël Lunes d’encre) – roman
La Sonde et la Taille – Laurent Mantese (Albin Michel Imaginaire) – roman (nommé au prix Elbakin.net 2024)
Le Seigneur des Anneaux : La Guerre des Rohirrim – Kengi Kamiyama (New Line Cinema, Warner Bros. Animation) – film
Requiem pour les fantômes – Katherine Arden (Denoël Lunes d’encre) – roman
Un printemps de sang, hors-série de Kosigan – Fabien Cerutti (Mnémos) – roman
Kid Wolf et Kraken Boy – Sam J. Miller (Le Bélial’) – roman (nommé au prix Elbakin.net 2024)
Le Conseil des rois, tome 2 de Pendragon – Jérôme Le Gris, Paolo Martinello (Glénat) – BD

Même si elle n’est pas dépourvue de quelques longueurs, la saison 2 de House of the Dragon a encore confirmé toutes les qualités de la première saison avec des acteurs convaincants et des moyens bien employés, des décors aux dragons toujours aussi impressionnants. Cette série domine d’autant plus que 2024 s’est avérée moins marquante que d’autres niveau lectures. Je retiendrais quand même l’excellent La brume l’emportera pour les thèmes qu’il aborde dont la possibilité de réécrire notre passé. C’est plus une ode à l’imagination et au récit que dresse Guillaume Chamanadjian avec sa Valse pour les grotesques et l’auteur y confirme toutes les qualités vues dans sa trilogie Capitale du Sud. De son écriture qui se dévore, il donne une nouvelle fois vie à une cité comme quasi personnage et où évoluent des personnages attachants.
Pour conclure ce top 5, je reste toujours sous le charme de l’univers napoléonien mâtiné de fantasy d’Ars Obscura où François Baranger a le bon goût d’enchaîner les péripéties pour nous tenir en haleine et j’ai découvert la plume de Laurent Mantese dans son monumental roman. Plus que les dernières aventures d’un Conan vieillissant, La Sonde et la Taille est surtout un exercice de style dingue, c’est collant, poisseux, les phrases peuvent être interminables et charrier des torrents de sang, de merde ou de pus, j’en suis plus d’une fois resté impressionné par leur beauté.
Je garderai aussi un bon souvenir de mon retour en terre du milieu même si La Guerre des Rohirrim donne un peu trop l’impression de déjà-vu pour figurer plus haut dans ce classement. Katherine Arden signe, elle, un très beau roman sur une période peu exploitée en fantasy, la Première Guerre mondiale. La nouvelle aventure du Bâtard du Kosigan fut aussi une chouette surprise pour moi en 2024 comme la découverte de Kid Wolf et Kraken Boy. Enfin, pour conclure ce top 10, je mets finalement le tome 2 de Pendragon d’une courte tête devant le Peter Pan de Kensington de José-Luis Munuera (Dargaud), ou encore le très beau film Krisha et le maître de la forêt de Park Jaebeom.