Vous êtes ici : Page d'accueil > Fantasy > Romans Fantasy > De Délicieux enfants
De Délicieux enfants
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Flore Vesco (Proposer une Biographie)
Depuis des jours, les écuelles sont vides, tout comme les estomacs.
Dans leur maison au fond des bois, le père et la mère désespèrent de nourrir leur chère progéniture. Sept bouches voraces. Sept enfants espiègles qui ont déjà bien grandi. Sauf Tipou. Difficile de trouver sa place, quand on en prend si peu…
Du haut de ses treize ans, Tipou rêve d’aventure. Cela tombe bien : la forêt noire et profonde cache d’inquiétants mystères. Qui sème ces feuilles et baies sanglantes ? Pour le découvrir il vous suffit, à vos risques et périls, de suivre les traces…
Critique
Par docka, le 15/04/2024
Dans De délicieux enfants, Flore Vesco continue son exploration des contes classiques.
Après avoir réinterprété Le joueur de flûte de Hamelin dans l’incroyable L’estrange malaventure de Mirella, et La princesse au petit pois dans le merveilleux D’or et d’oreillers, c’est donc au tour du Petit poucet de passer sous sa plume incisive. Au Petit poucet, mais surtout à la figure de l’ogre, ce géant mangeur d’enfants qui effraie même les plus téméraires. Ces personnages, nous les connaissons toustes. Ils font partir de l’imaginaire collectif et ont été vus et revus dans de nombreuses histoires, réinterprétés à toutes les sauces (ou presque). Et pourtant, le roman de Flore Vesco reste une surprise impressionnante, où nos certitudes se voient troublées.
Tipou, dernier enfant d’une famille nombreuse rêve d’aventures et de découvertes. Du fin fond de sa forêt, il lui arrive rarement de rencontrer des étrangers. Jusqu’à l’arrivée de mystérieux enfants. Comme dans la famille de Tipou, ils sont sept. Mais c’est là leur seule similitude. En effet, ces inconnus viennent de la ville et en ont toutes les manières. Dès leur arrivée, ils chamboulent tout.
Pour apprécier chaque passage de ce roman, il ne faut pas trop en savoir. C’est un roman qui explore l’adolescence, qui parle du corps qui change lors de cette période. Il aborde aussi, surtout, la façon dont le regard des autres peut modifier notre perception de nous-mêmes. Flore Vesco s’attelle à dénoncer insidieusement l’objectification du corps. C’est tout en sous-entendus qu’elle aborde ces thématiques qui lui sont chères. Son écriture, comme toujours pleine de musique, d’assonances et d’allitérations nous emmènent vers des temps révolus. C’en est presque magique.
C’est un roman délicieux, qui se savoure, qui pétille sous la langue et qui surprend à chaque page. C’est un roman sur la faim, la vraie, sur la pauvreté la plus grande, celle où l’on en vient à perdre son humanité. De chapitre en chapitre, on écoute Tipou, son père, sa mère, et les autres enfants de la maisonnée. Il y a une ambiance de tension qui se dégage de chacun de leurs points de vue, qui nous fait redouter le pire.
C’est à nouveau un très bon livre de la part de l’autrice, qu’elle s’est amusée à écrire, et qu’on s’amuse à lire. Quand on lit Flore Vesco, il y a une question que l’on se pose, avant toutes les autres : Pour qui écrit-elle ? Les ados ? (oui !) Les adultes ? (encore plus !) Elle-même ? (certainement !)
Discuter de De Délicieux enfants sur le forum.
Dernières critiques
- La Société très secrète des Sorcières extraordinaires † critique roman
- Le Grand Quand † critique roman
- Le Changelin † critique roman
- Voix † critique roman
- La Demeure des Mah-Haut-Rels † critique roman
- Spark of the Everflame † critique roman
- Pour l'amour des dieux † critique roman
- Navola † critique v.o.
Derniers articles
- Les Anneaux de Pouvoir, le bilan de la saison 2
- Les lauréats du prix Elbakin.net 2024
- Prix Elbakin.net 2024 du meilleur roman de fantasy : la sélection !
- House of the Dragon : bilan de la saison 2 !
- Nell rebelle : le bilan de la saison 1
Dernières interviews
- Bilan 2024, l'année fantasy des maisons d'édition
- Une année 2024 en librairie... et fantasy
- Prix Elbakin.net 2024 : Entretien avec Davide Morosinotto
- Prix Elbakin.net 2024 : Entretien avec Siècle Vaëlban
- La parole aux maisons d'édition - 2024, nous voilà !