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La Demeure des Mah-Haut-Rels
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Anouck Faure (Proposer une Biographie)
Auteur/Autrice : Siècle Vaëlban (Proposer une Biographie)
Quand on a trop perdu et qu’on est vide, certaines espérances sont tellement fortes qu’elles nous emplissent tout entier de promesses. »Les continents ont disparu, il n’y a plus de terres. Seuls le ciel et l’eau coexistent encore, formant un monde fluctuant aux perspectives infinies.
Les dernières communautés survivent à bord de dirigeables ou de radeaux-villes, subissant les caprices des vents et de l’océan. Du passé, il ne reste que les histoires des Seigneurs, les élus de ce monde à la dérive, ceux qui portent la mémoire du Temps d’Avant.
Regard est l’un de ces Seigneurs. Conteur émérite, il aspire à écrire l’ultime histoire, celle qui modèlera le monde à son image. Mais voilà que la tempête se lève et que sa barque est emportée par les flots noirs. Isolé au milieu de l’océan, furieux et impuissant, Regard attend la mort.
Il fait alors une rencontre improbable : un radeau dirigé par deux enfants qui se sont enfuis à la recherche d’une île légendaire, la dernière terre émergée du monde…
La Demeure des Mah-Haut-Rels.
Critique
Par Aerendhyl, le 16/12/2024
Chef-d’œuvre. On pourrait s’arrêter là et laisser le lecteur se faire son propre avis avec ce seul mot pour donner simplement l’envie et la curiosité d’ouvrir la sublime couverture.
La Demeure des Mah-Haut-Rels est un roman qui n’entre dans aucune catégorie ni même dans aucun genre des littératures de l’imaginaire. Il est également difficile de décider entre un conte jeunesse ou bien adulte. La puissance de la plume de Siècle Vaëlban, finalement, c’est de s’ouvrir à tous les lecteurs.
Le récit nous transporte vers le destin de trois protagonistes : un Seigneur, dont le rôle est de conter l’histoire passée d’un monde qui dépérit lentement, et deux enfants à la vie complètement différente mais au passé si proche… Nous voguons avec eux sur l’océan, nous les découvrons, nous les aimons. Nous les aimons avec force. Nous apprenons à les connaître, à revivre leur existence et à comprendre. À comprendre quoi, me direz-vous ? L’essence même de la vie.
L’inspiration philosophique du roman est centrale dans cette lecture. Dans un jeu de miroirs, l’autrice met face à face un Seigneur d’âge mûr avec tant de certitudes, tant de réalisme dans l’existence même de l’être humain, et ces deux enfants du Ciel et de la Mer emplis de rêves et d’espoirs… Dès les premiers échanges, les non-dits, les silences, cette atmosphère lourde de sens nous permet de réfléchir à tout ce à quoi le récit nous confronte.
Nous voguons sans jamais nous ennuyer. Nous ressentons, avec les héros, toutes les émotions qui traversent les mots de l’autrice. Comme Regard, nous écoutons les récits de Venise et Reine. Nous les mémorisons pour nous en souvenir à chaque fois que le « rêve » approche.
Si La Demeure des Mah-Haut-Rels est une belle déclaration d’amour aux contes et à leur transmission orale, c’est aussi un magnifique objet livre en lui-même. Par la plume de Siècle Vaëlban, bien évidemment, mais aussi par les pinceaux d’Anouck Faure et par tout le travail d’édition du Lotus et l’Éléphant, qui lui offre un écrin de toute beauté. Nos yeux s’émerveillent devant la première image puis, au fil de la lecture, face aux illustrations exceptionnelles d’Anouck Faure. Des tableaux qui, au-delà d’illustrer simplement le récit, le font vivre.
Puis arrive le dénouement. Nous nous y attendons car tout dans le récit y mène depuis le début. La mélancolie, qui ne nous a pas quittés tout au long du roman face à ces destins, nous saisit avec plus de force encore. Une mélancolie qui noue la gorge, qui nous mouille les yeux mais qui nous fait sourire. Chaque récit imbriqué prend l’allure d’un conte philosophique dans le maelstrom du roman, et nous refermons le livre avec le sentiment d’avoir lu quelque chose de beau, quelque chose de grand… Sans tout remettre en question sur notre propre existence, La Demeure des Mah-Haut-Rels arrive à nous interroger et à nous faire voir différemment la vie.
À bas les certitudes, croire en l’espoir, c’est vivre. Aimer, c’est vivre. N’est-ce pas, finalement, tout ce qui compte ?
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