Comme chaque année, nous donnons la parole au mois de janvier aux éditrices et éditeurs responsables de nos lectures passées et à venir !
Et si selon nos habitudes, nous avons légèrement revu nos interrogations pour l'occasion, elles n'en demeurent pas moins les mêmes pour chaque maison, évidemment.
Merci en tout cas à tous les participants de cette édition 2025 !

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Le Bélial' - Olivier Girard

Alors que 2024 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou même la situation globale en Imaginaire ?

2024 a été une année historiquement bonne pour le Bélial’ ; nous sommes globalement très satisfaits, pour dire le moins. C’est même sans doute la meilleure année qu’ait jamais connue la maison. Ça, c’est le constat micro. L’aspect macro semble moins reluisant. Les temps sont durs pour la culture, et pour le livre en particulier. Et tout spécialement en ce qui concerne les indés, me semble-t-il. Chez les spés imaginaires, les déboires d’ActuSF en 2023 ne sont à mon sens que le sommet de l’iceberg, et ça risque de continuer de pas mal tanguer dans les mois (années ?) qui viennent… Mener la barque d’une petite structure éditoriale indépendante a toujours été un sport de combat, qu’on le veuille ou non. Mais le temps est venu d’écoper…

Avez-vous retenu un événement ou une décision particulièrement marquants ? On songe à l'usage de l'IA dans l'édition, ou aux coûts de production en hausse, aux difficultés rencontrées par beaucoup de maisons indépendantes...

Tout ce que tu soulignes résonne, bien entendu. Et fortement. Mais on pourrait pousser les choses jusqu’aux régions, qui ferment le robinet des subventions pour la culture (et le sport, et le social). Tout ce qui fait lien et sens, tout ce qui concourt à la constitution d’un récit collectif, au maillage socio-culturel, au participatif, est sacrifié. À ce titre, ce qui se passe avec la région Pays de la Loire et le festival des Utopiales est hyper signifiant… et consternant. On n’a pas fini d’en chier, pour dire les choses clairement. Il parait qu’on a les politiques qu’on mérite. Moi, il ne me semblait pourtant pas qu’on méritait ça…

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2025 ?

Comme toujours au Bélial’, elle est maigre. Très. Mais nous avons malgré tout une chouette pépite dans notre manche : Le Désert des cieux, de L.L. Kloetzer (à l’écriture) et Nicolas Fructus (aux pinceaux), soit le 3e volet des aventures du sorcier Noon, de son garde du corps et ami Yors, et de leurs comparses dans les ruelles de la cité de la Toge noire (et bien au-delà !). Un grand (et gros !) livre de fantasy, épique, riche, madré. Patience, patience… jusqu’au mois de juin. Comme l’affirme le récit dès sa première ligne : « Au banquet du roi des morts, tout le monde attend… »

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?

Toujours le même depuis un paquet d’années : parvenir à dormir plus de 5 heures par nuit, et bosser moins de 11 heures par jours. Pour le reste, j’aimerais aussi qu’on parvienne à ne pas publier plus de 24 bouquins sur l’année, soit 2 par mois en moyenne. Mais l’envie de partage est telle que ce n’est pas gagné…

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.

Pages de l'article

1. Le Bélial' - Olivier Girard
2. Aux forges de Vulcain - David Meulemans
3. Denoël Lunes d'Encre - Pascal Godbillon
4. Les éditions Critic - Florence Bury et Eric Marcelin
5. Les nouvelles éditions Actusf - Jérôme Vincent