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All the Seas of the World
Critique
Par Akallabeth, le 27/02/2023
Il s’est passé un truc étrange.
En 2017 Guy Gavriel Kay sort un livre intitulé Enfants de la Terre et du Ciel, se passant quelques années après la chute de Sarance face aux Asharites. Trois ans plus tard, il écrit Comme un diamant dans ma mémoire, roman se déroulant quelques dizaines d’années auparavant dans une Batiare sure de sa foi et de sa force. Avec All the Seas of the World, Kay clôt son triptyque (peut-on parler ici de trilogie ?) en s’insérant chronologiquement entre ces deux précédents ouvrages.
On retrouve ainsi plusieurs personnages de Comme un diamant dans ma mémoire qui font des apparitions plus ou moins régulières, certains sont des seconds rôles de premier plan. Il s’agit bien plus d’une suite que l’est Enfants de la terre et du ciel de celui-ci. C’est donc avec plaisir que nos personnages principaux croisent la route de Danio Cerra ou encore de Folco d’Acorsi, mais aussi de personnages plus discrets comme Antenami Sardi, Carlo Serrana ou encore Leora.
La plume de Kay fait encore une fois mouche avec des personnages hauts en couleurs évoluant dans une période troublée, pleine de piraterie et de guerres de religions. Le personnage principal est, comme souvent chez cet auteur, témoin de faits qui la dépassent, bien qu’ici bon nombre sont initiés par elle.
Le thème en toile de fond de l’œuvre est l’exil. Un exil qui prend ici de nombreuses formes : l’exil des Kindath chassés d’Esperagne pour leur foi, l’exil d’une esclave qui s’échappe et n’ose rentrer dans son pays de peur de la réception, l’exil d’un érudit qui romance sa propre captivité ou encore l’exil volontaire d’un homme qui a fui ses responsabilités familiales. Cet exil ressort de chaque page et tapisse de nostalgie la toile de fond du récit.
Malgré toutes ces qualités, le livre n’est pas totalement exempt de défaut et on ressent quelque manque par rapport à d’autre livre de l’auteur. En premier, et contrairement à ses habitudes, on ne retrouve pas d’artiste dans les personnages principaux, et cette qualité tant vantée de Kay, celle de faire vivre les arts à travers ses récits, est absente de celui-ci. Pas vraiment un défaut intrinsèque, mais un petit manque néanmoins.
De même, si le récit nous entraîne à la suite de ses protagonistes sans qu’on puisse facilement lâcher le livre, a aucun moment il ne provoque les émotions fortes que l’on a pu avoir à la lecture d’un Sarance, d’un Fleuve céleste ou même d’un Comme un diamant dans ma mémoire.
Pour conclure, on a ici un excellent livre qui ne pêche que par comparaison avec l’illustre bibliographie qui le précède !
Auteur
Bibliographie
- Les Derniers Feux du soleil
- Les Lions d'Al-Rassan
- Tigane
- Les Chevaux célestes
- Ysabel
- La Chanson d'Arbonne
- Le Fleuve céleste
- Enfants de la terre et du ciel
- All the Seas of the World
- Comme un diamant dans ma mémoire
- La Tapisserie de Fionavar
- La Mosaïque de Sarance
Les interviews
- Entretien avec Guy Gavriel Kay
- Guy Gavriel Kay se confie à nouveau sur Ysabel
- Interview de Guy Gavriel Kay dans Locus : Vue du Nord
- Interview de Guy Gavriel Kay, après Under Heaven
- Interview de Guy Gavriel Kay sur Under Heaven
- Guy Gavriel Kay et sa façon d'écrire…
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