Vous êtes ici : Page d'accueil > L'Actualité fantasy

La parole aux maisons d’édition - 2024, nous voilà !

Par Gillossen, le vendredi 12 avril 2024 à 10:00:00

Argyll éditions - Xavier Dollo et Simon Pinel

Alors que 2023 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou même la situation globale ?: La fantasy s’est très bien comportée chez Argyll puisque deux de nos trois meilleures ventes sur l’année sont La Cité diaphane et Himilce devant Tonnerre après les ruines (sorti plus récemment, on le rappelle). Trois titres français !
Côté fantasy toujours, nous sommes en revanche un peu déçus par la réception de Trois battements, un silence qui n’a pas été celle que nous attendions. Si le dernier roman d’Anne Fakhouri ne s’en sort pas trop mal du côté des ventes, il a bénéficié d’assez peu de presse et de retours de la part des lecteurices, hormis sur certains réseaux comme Instagram. Nous n’avons toutefois pas dit notre dernier mot, et espérons bien défendre ce roman si cher à notre cœur sur la durée, comme cela a par exemple été le cas sur Eutopia qui a fait mieux sur son deuxième Noël que sur le premier (au point qu’il devrait connaître un troisième tirage).
Notons aussi que la collection "Comment écrire de la fiction ?" continue tranquillement de tracer son chemin dans le paysage éditorial français, sur la durée là aussi. Enfin, nous avons eu la joie d’être finaliste des Trophées Livres Hebdo, dans la catégorie « meilleure petite maison d’édition française », ce qui nous a fait bien plaisir. Et le plaisir, on le prend toujours dès qu’on le peut !

Avez-vous retenu un événement ou une décision particulièrement marquants ? On songe aux incertitudes du marché, entre explosion de la romantasy et éditeur bien connu dans la sphère Imaginaire à deux doigts de disparaître. Mais il peut s'agir d'autre chose, évidemment !: L’invasion des rayons d’Imaginaire par les doubles versions – collector et normale – d’un même titre. Si cela paraît parfois justifié, les tables croulent désormais sous le poids de romans qui prennent deux places au lieu d’une. Cela, associé à la surproduction générale, fait qu’il est de plus en plus difficile pour les petites ou les jeunes maisons d’édition d’avoir de la visibilité et d’exister dans certains points de vente.

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2024 ?: Très petite au premier semestre avec un seul titre appartenant à ce registre. Mais quel titre !! Avec Peines de mots perdus, Jean-Laurent Del Socorro revient à son univers fétiche, celui de Royaumes de vent et de colère et de Du Roi je serai l’assassin.
Lorsque débute l’histoire, nous sommes en 1593, à Rennes (tiens, tiens…), dans une prison, où sont enfermés les membres d’une compagnie bien connue des fans de l’auteur : la compagnie du Chariot. Contre leur libération, leur capitaine, Axelle de Thorenc, doit retrouver outre-Manche un mystérieux artéfact. Bien entendu, la mission est bien moins facile qu’il n’y parait de prime abord… Au programme pour Axelle : intrigues politiques et complots alchimiques dans l'Angleterre élisabéthaine ! Heureusement, elle pourra compter sur l’aide de nombreux alliés inattendus… En mariant cape et d’épées et théâtre, Jean-Laurent donne à cette fantasy historique une couleur et une énergie uniques : on s’amuse, on sourit, on tourne les pages à une vitesse folle, on rencontre quelques célébrités de l’Histoire (Shakespeare, Jane Anger et pas mal d’autres encore).
À noter qu’à la fin de l’ouvrage, pour la première fois en français, est proposée la traduction de Pour la protection des femmes, pamphlet féministe de Jane Anger datant de 1589.
Pour le reste, nous publierons au premier semestre un recueil de nouvelles de Christian Léourier, un space opera de Robert Sheckley, un roman de prospection utopique – je viens d’inventer le terme ! – de M. E. O'Brien et Eman Abdelhadi ainsi que le quatrième opus de "Comment écrire de la fiction ?" juste avant l’été – il est signé par le collectif Le Cercle des Murmures auquel appartiennent Nadia Coste, Maëlig Duval, Silène Edgar, Agnès Marot, Lise Syven et Cindy Van Wilder Zanetti.
La fin d’année verra deux autres titres de fantasy, mais nous ne pouvons pas encore en parler…

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?: Agrandir l’audience des éditions d’Argyll, avec à la fois des titres attendus par notre lectorat captif au catalogue, mais également en enrichissant celui-ci avec des romans plus légers ou des Imaginaires venus d’ailleurs. Le lancement d’une nouvelle collection, à la rentrée, devrait nous aider à atteindre cet objectif.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.