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La Cité diaphane

ISBN : 978-249240369-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Faure Anouck

Merveille architecturale élancée vers le ciel, Roche-Étoile a connu la splendeur et la chute. La cité sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole brumeuse depuis que les eaux de son lac et de ses puits se sont changées en poison mortel.
Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore quelques âmes, en proie à la souffrance ou à la folie, et celles-ci ne semblent guère disposées à livrer leur témoignage.
Un jeu de dupe commence alors entre l’archiviste et ces esprits égarés, dans les dédales d’une cité où la vérité ne se dessine qu’en clair-obscur, où dénouer la toile du passé peut vite devenir un piège cruel.

Critique

Par Gilthanas, le 17/07/2023

Illustratrice reconnue, Anouck Faure s’est décidée à élargir sa palette artistique en se lançant dans l’écriture. Elle nous livre une réécriture d’une nouvelle écrite précédemment, enrichie et développée. Présenté comme un roman « de fantasy gothique et torturée », aventurons-nous dans les méandres de cette Cité diaphane. 
La première chose à relever, c’est l’ambiance qui se dégage de l’ouvrage. Le titre, qui met clairement en avant un trope revu en littérature, n’est cependant pas usurpé. La plume d’Anouk Faure arrive très bien à retranscrire l’atmosphère éthérée de la cité, et on se perd dans les rues de Roche-Etoile avec grand plaisir. Cette ambiance pesante est renforcée par les illustrations, de la main de l’autrice, en noir et blanc, qui ne sont pas sans rappeler (je trouve), celles de Gustave Doré. On suit les péripéties de l’archiviste, envoyé à Roche-Etoile pour terminer la chronique de la ville, et refermer définitivement son histoire qui s’est arrêtée il y a sept ans, à la suite d’un mystérieux mal d’onde.
C’est à travers ce personnages, et son parcours, que l’on apprendra ce qu’il est vraiment advenu de la cité. En resserrant l’intrigue autour de quelques personnages (une dizaine tout au plus), on pourrait croire à un rythme effréné. C’est tout le contraire. Et c’est même le principal reproche que l’on peut adresser au roman : son manque de rythme.
Si la première partie, où l’on découvre la cité, est envoûtante, la seconde, quant à elle, se révèle parfois laborieuse. Certes, la plongée dans les secrets de l’univers est la plupart du temps prenante (on y reviendra), mais la lenteur de l’avancée du récit vient gâcher les moments de révélations, qui enrichissent pourtant l’intrigue et donnent corps à l’univers. L’autrice, et ses personnages, prennent leur temps, comme pour allonger un récit qui finalement, est arrivé au bout de ce qu’il avait à raconter, alors que le roman ne dépasse pas 260 pages. On sent qu’il s’agit bien d’un récit plus court, augmenté pour l’occasion. 
Et si ces longueurs ne découragent pas le lecteur, la révélation finale risque de ne pas fédérer les avis. On peut se demander les raisons de ce choix : souci d’originalité à tout prix, volonté de coller à ce côté Dark Fantasy clairement revendiqué ? Tout ceci fait qu’on en garde un souvenir en demi-teinte, ce qui est fort dommage. Ce premier roman, à l’instar de la cité qu’il décrit, se change ainsi en souvenir quelque peu flou, une fois terminé.
Dommage, car l’univers proposé est intriguant, captivant même. Certains personnages secondaires (on pense à la jeune dame ou au forgeron) sont attachants, et très bien posés. On sent dans la plume d’Anouk Faure un réel potentiel, et gageons qu’elle sera à l’avenir une des plumes majeures de la fantasy française. Et on ne peut que l’encourager à continuer d’illustrer elle-même sa prose, car les illustrations intérieures, bien que trop peu nombreuses, sont absolument magnifiques. 

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