La parole aux maisons d’édition - 2024, nous voilà !

Par Gillossen, le vendredi 12 avril 2024 à 10:00:00

Alors que 2023 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou même la situation globale ?: À l’échelle de la maison, notre bilan 2023 est des plus positifs. Un nouveau site internet, plus beau, plus ergonomique, plus efficace ; un premier financement participatif couronné de succès et, par là même, la mise en place d’un abonnement pour notre collection de nouvelles à l’unité (ChronoPages) ; deux romans en grand format très remarqués (La Cité sous les cimes de Marge Nantel, autrice révélée par la maison 1115 qui sortira son cinquième roman cette année chez Mnémos, et Des nuées d’Olivier Bérenval, un polar fantastique glaçant qui se déroule en Afrique du Sud) ainsi qu’une novella (Traduction vers le rose d’Esmée Dubois) qui n’en finit pas de séduire son public, des mois après sa sortie ; sans oublier la mise en vente de cartes postales, de tote bags, de pin’s ou de badges à l’effigie de la maison 1115. En somme, une année riche en événements, en réussites et en magnifiques surprises. Et ce malgré un contexte général relativement morose, on ne va pas se mentir.

Avez-vous retenu un événement ou une décision particulièrement marquants ? On songe aux incertitudes du marché, entre explosion de la romantasy et éditeur bien connu dans la sphère Imaginaire à deux doigts de disparaître. Mais il peut s'agir d'autre chose, évidemment !: Entre les camarades qui mettent la clef sous la porte ou ceux qui échappent de justesse à la banqueroute, les décisions absurdes du gouvernement et les coupes budgétaires en région, ou bien encore l’inflation galopante, les sujets de préoccupations ne manquent pas. En cela, nous goûtons chaque jour la chance de pouvoir continuer à faire voyager nos lecteurs et nos lectrices en toute sérénité.

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2024 ?: La fantasy, je ne sais pas, mais la magie, elle, continuera à avoir toute sa place dans notre catalogue. Pour être parfaitement transparents, chez 1115, on ne s’intéresse pas tant aux genres qu’aux histoires. Les catégories, c’est valable dans les rayons ou sur les sites, mais lorsqu’il s’agit de création, ce n’est pas une question première. Ce qui compte avant tout pour nous, en tant qu’éditeurs, c’est le dépaysement, l’évasion, la puissance du récit, les messages du texte, la portée symbolique et la qualité d’écriture. Donc on ne se fixe pas une ligne particulière autour des genres, ni d’attentes spécifiques. Tant qu’il s’agit de fiction et d’imaginaire, et tant que le voyage littéraire, quels que soient la destination ou le véhicule, est bon, pas d’hésitation, on y va !

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?: Notre plus grand défi ? Maintenir le cap tout en naviguant vers de nouveaux horizons. Pour commencer cette nouvelle année de la plus belle des façons, nous publierons notre première novella de 2024 le mercredi 20 mars, à savoir Métempsychogenèses de Gauthier Guillemin, une œuvre atypique et pour le moins originale qui interroge à la fois le sort de l’humanité et la propension de l’art à la maintenir sur les rails de la raison, jusque dans ses entreprises les plus folles. En parallèle, nous allons continuer à multiplier les escales au format nouvelle dans le cadre de notre abonnement ChronoPages, en mars avec l’arrivée des « Rivages du Grand Lac » de Camille Leboulanger, puis avec « Elizabeth » d’Ann Carré en avril, et « Capsule 11# » de Philippe Pinel en mai, trois excursions aussi fascinantes qu’imprévisibles. Mais poursuivre la route vers de nouveaux horizons, c’est aussi viser des territoires encore inexplorés, et il y a là-bas quelques îles colorées qui nous font sérieusement de l’œil, du côté de la distribution et de la diffusion. Ça aussi, c’est un défi de taille que nous aimerions relever cette année. Donc autant dire que le Voyage Littéraire n’est pas prêt de s’arrêter. Il nous semble même parfois qu’il ne fait que commencer…

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.