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L’année 2019 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le samedi 23 février 2019 à 13:30:00

Les éditions L'Atalante - Mireille Rivalland

Alors que 2018 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?: Après un premier semestre en demi-teinte au cours duquel, en particulier, l’accueil fait à Minuit jamais ne vienne de Marie Brennan et au Chant du coucou de Frances Hardinge nous a franchement déçu, nous avons été revigorés par les succès de Frankenstein 1918 de Johan Heliot et d’Entends la nuit de Catherine Dufour.

À titre personnel, hors parutions, un événement vous a-t-il particulièrement marqué ou surpris au cours de cette année écoulée (un prix, un salon, etc.) dans le paysage des littératures de l’Imaginaire ?: La disparition d’Ursula Le Guin. Ses livres me sauvent régulièrement la vie – Les Dépossédés, en particulier –, et nous sommes honorés d’avoir à notre catalogue cinq de ses ouvrages : le recueil Quatre chemins de pardon, la trilogie « Chronique des rivages de l’Ouest » et Lavinia, une de ses œuvres majeures, tant par l’écriture que le projet de terminer l’Énéide, du point d’une femme, qui plus est.

Quelle place pour la fantasy dans votre programme ?: Tout d’abord, un petit mot sur la SF aussi avec, Rejoice, de Steven Erikson, dont la saga des Malazéens connaît un beau succès depuis le printemps dernier. Rejoice est un roman « grandeur nature » – politique, polyphonique, humoristique : de la science-fiction à mettre entre toutes les mains et dans tous les esprits.
La fantasy représentera une petite moitié de notre production, soit quatorze titres sur 32. C’est un chouïa plus que les années précédentes.
Je tenais notamment à attirer votre attention sur L’Appel des Quarante, premier volume de « La Rose de Djam », d’une autrice nouvellement découverte parmi les 885 manuscrits reçus pendant la session de janvier 2018 : prenez un bain de Moyen Âge et de Moyen-Orient en accompagnant Sybille dans sa quête d’une coupe sacrée qui détiendrait les secrets de l’univers. La vitalité de la langue et du récit vous mettra en joie.
Régis Goddyn revient sur les tables avec L’Ensorceleur des choses menues, où il met au centre un vieil homme, chose rare en littérature de l’imaginaire, pour parler de l’avidité à vivre et du sort de la jeunesse qui en résulte.
Catherine Dufour, avec Danse avec les lutins (titre provisoire…), quant à elle, fait reprendre du service au monde féerique dans un roman jubilatoire et grave qui questionne, lui aussi, le sort de « nos enfants » quand le monde les embrigade jusqu’à en faire les apôtres de la violence.
Pas de Troll de l’ami Dunyach cette année encore… mais un space opéra, Trois hourras pour lady Évangeline. À déguster.

Quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année: Humblement, continuer d’assurer des revenus réguliers aux auteurs et traducteurs dont nous publions les textes.
Deux scoops pour finir ? Avec La chanson d’Arbonne ce mois de février, nous achevons de re-publier les œuvres de G. G. Kay dont nous avions perdu les droits au cours des années 2000. Comme nous en avons profité pour acquérir ceux de « La Mosaïque de Sarance », le premier volume est prévu en septembre, dans une nouvelle traduction de Mikael Cabon !
En octobre, paraîtra le premier volume du « triptyque des Métamorphoses » de Marina et Sergueï Diatchenko, dont Elbakin a salué récemment la sortie en anglais. La version française, traduite par Denis E. Savine, ne devrait pas vous décevoir.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.