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La parole aux maisons d’édition - la cuvée 2022 !

Par Gillossen, le dimanche 3 avril 2022 à 11:00:00

Denoël Lunes d'Encre - Pascal Godbillon

Denoël

Alors que 2021 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud, concernant votre maison ou la situation globale de l'édition en Imaginaire ?
Les deux années écoulées ont été particulières, comme tout le monde le sait. Néanmoins, Denoël s’en sort plus que bien, puisque, depuis 2018, le chiffre d’affaires a plus que doublé ! Et tout cela, alors que, pour s’adapter, le nombre de titres publiés par an a, lui, baissé. Les résultats sont donc très bons et, bien évidemment, Lunes d’encre y contribue pleinement. Peut-être un peu moins en 2021 qu’en 2020 (Expiration de Ted Chiang, Vers les étoiles de Mary Robinette Kowal), mais la suite de Dans la toile du temps d’Adrian Tchaikovsky et Vers Mars ont tout de même bien marché. Légère déception pour La Chose en soi d’Adam Roberts, que je considère comme un très grand roman, mais… Je n’ai pas forcément toujours raison !
De là à en tirer des conclusions su la situation globale de l’édition d’Imaginaire, je ne m’y risquerai pas, mais je crois que nous avons de bonnes raisons de rester optimistes. D’autant que Le Mois de l’Imaginaire prend de plus en plus d’ampleur chaque année et multiplie les actions, auprès des libraires, notamment, en leur proposant des master classes pour mieux vendre l’Imaginaire. Bref, j’ai envie d’y voir du positif !
2021 fut aussi une année de pandémie, comme 2020, mais ces deux années sont-elles très différentes l'une de l'autre à vos yeux ? Avez-vous retenu un évènement ou une décision particulièrement marquants ?
Des années différentes, évidemment, puisque la plupart des librairies n’ont pas eu à subir une fermeture sur le long terme en 2021. Néanmoins, le premier semestre est resté très compliqué, notamment pour tout ce qui était rencontres ou salons. Cela fut malgré tout un réel plaisir de pouvoir se retrouver à Épinal ou à Nantes, notamment, avec un public nombreux, et de partager des moments d’amitié avec les gens du milieu : auteurs et autrices, éditeurs et éditrices, traducteurs et traductrices, blogueurs et blogueuses, etc.
Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2022 ?
Très supérieure à celle de l’année dernière ! Bon, d’accord, ce n’était pas difficile puisqu’il n’y en avait pas en 2021… Nous allons, en effet, publier en septembre un nouveau roman de Jo Walton, qui n’a pas encore de titre Français définitif : Or What you Will. C’est un roman dans lequel Jo clame son amour pour la ville de Florence, pour la fantasy, pour Shakespeare, pour les histoires, pour la Renaissance… J’espère ne pas spoiler beaucoup en disant que c’est aussi un roman qui comporte une part autobiographique importante. Un très beau texte toujours impeccablement traduit par Florence Dolisi.
Ensuite, ce n’est pas à proprement parler de la fantasy, mais dès le mois d’avril paraîtra le nouveau roman de Christopher Priest, Rendez-vous demain (Expect me tomorrow), un roman qui, lorsque je l’ai lu, m’a rappelé, dans une certaine mesure, ma lecture du Prestige (qui, si je ne me trompe pas, a été critiqué sur Elbakin.net). On navigue entre l’époque victorienne et le milieu du xxie siècle, et on retrouve les thèmes chers à l’auteur : les jumeaux, la science, la perception de la réalité et, préoccupation plus récente, la dissonance cognitive, ici pour ce qui concerne le réchauffement climatique. Le tout à partir d’une histoire vraie assez incroyable. Bref, un grand Priest, toujours remarquablement traduit par Jacques Collin.
Et comme je sais que vous êtes œcuméniques, à Elbakin.net, en SF, dès février, on a la réédition de la biographie de Philip K. Dick par Lawrence Sutin (Invasions divines, traduction d’Hélène Collon) et celle de La trilogie divine (traductions de Robert Louit et Alain Dorémieux, harmonisées par Gilles Goullet. Postface d’Étienne Barillier), pour les 40 ans de la mort de Dick. Paraîtront également la fin de la trilogie Braises de guerre de Gareth L. Powell (traduction de Mathieu Prioux) et le troisième tome du cycle de la Lady Astronaute de Mary Robinette Kowal (traduction de Patrick Imbert).
Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ? (On songe notamment à la crise du papier.)
Il est évident que la problématique du papier est réelle. Cela étant, cela ne nous a, pour l’instant, pas du tout handicapé (pourvu que ça dure !) et les livres ont toujours paru dans les temps. Sur un plan professionnel, le plus grand défi reste de maintenir un programme de qualité qui continue de profiter à l’ensemble de la maison. Sur un plan plus personnel, continuer à échapper à ce fichu virus. Même si ça semble devenir illusoire.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.

  1. Albin Michel Imaginaire - Gilles Dumay
  2. Argyll éditions - Xavier Dollo
  3. Le Bélial' - Olivier Girard
  4. Aux forges de Vulcain - David Meulemans
  5. Denoël Lunes d'Encre - Pascal Godbillon
  6. Les éditions 1115 - Frédéric Dupuy
  7. Folio SF - Pascal Godbillon
  8. Les éditions du Rouergue - Olivier Pillé
  9. Label Mu - Davy Athuil
  10. Les éditions de L'Homme Sans Nom - Dimitri Pawlowski
  11. Les éditions Critic - Éric Marcelin
  12. Les éditions ActuSF - Jérôme Vincent
  13. Pygmalion - Florence Lottin
  14. Les éditions J'ai Lu - Thibaud Eliroff
  15. Les éditions Bragelonne - Claire Renault Deslandes et Hania Jalkh
  16. Les éditions Agullo - Nadège Agullo
  17. Les éditions Scrineo - Jean-Paul Arif
  18. Les éditions Rivka - Milena Schwarzberg
  19. Les Editions du Chat Noir - Mathieu Guibé
  20. Gulf stream éditeur - Angela Léry
  21. Au Diable Vauvert - Marion Mazauric
  22. Le Livre de Poche - Martin Vagneur
  23. Outrefleuve - Florian Lafani
  24. YBY Éditions – Dédé Desusclade et Fanny Truchon
  25. Les éditions Callidor - Thierry Fraysse

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