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Robert E. Howard

Par Patrice Louinet, le 21/06/2013

Howard Robert E.

© Robert-e-howard.org

Ville de Résidence : Cross Plains
Pays : États-Unis
Date de Naissance : 22 Janvier 1906
Date de Décès : 11 Juin 1936

Biographie :

Robert Ervin Howard est né à Peaster, au Texas, le 22 janvier 1906. Son père, Isaac Mordecai Howard, médecin de son état, fait déménager sa famille à de nombreuses reprises. Ce n’est qu’en janvier 1915 que la famille s’installe quasi-définitivement entre Brownwood et Abilene, habitant successivement dans les bourgades voisines de Cross Cut, Burkett puis enfin, à partir de 1919, à Cross Plains, que la famille ne quittera plus. La légende voudrait que Howard ait été un enfant chétif qui avait peur de se rendre à l’école puis, adulte, un colosse de deux mètres, or il s’agit bien de cela : de légendes. Howard eut une scolarité normale et, s’il avait entrepris de pratiquer la boxe et la musculation, il ne dépassa jamais les 1m78 pour autant…
Howard fait ses études à Cross Plains, puis à Brownwood pour l’équivalent de sa terminale et d’une première année d’université (avortée). Très tôt, il se passionne pour la lecture et l’écriture (encouragé en cela par sa mère), découvre les « pulps » en 1921 et se met dès lors à l’écriture.
Il publie sa première histoire professionnelle, Lance et Croc (parue in Les Dieux de Bal-Sagoth, Bragelonne, 2010) à 19 ans dans la revue mythique Weird Tales (qui publia tous les grands auteurs fantastiques, dont Lovecraft). Après quelques années difficiles, sa carrière explose en 1928, avec la parution des récits de Solomon Kane, et surtout les premières ventes auprès d’autres types de magazines (notamment les récits de boxe.) Son talent explose véritablement en 1930 dans des nouvelles telles que Les Rois de la nuit, L’Homme noir, Les Dieux de Bal-Sagoth et dans une série de récits sur les Croisades particulièrement sombres, épopées guerrières dont le pessimisme et la forme ne sont pas sans annoncer les récits de Conan. Il entame une correspondance légendaire avec Howard Phillips Lovecraft à laquelle seule sa mort mettra un terme. La création du personnage de Conan en 1932 lui assure sa postérité littéraire, pour le meilleur et parfois le pire. Contrairement à une autre légende tenace, Howard n’écrivit pas les récits de Conan dans un état second, mais travaillait énormément ses textes : les plusieurs milliers de pages de brouillon de Conan qui ont survécu en attestent.
La santé d’Hester Jane, sa mère, malade depuis des années, commença à se dégrader à partir des années 30. Son père, Isaac Mordecai, ne s’entendant pas vraiment avec sa femme depuis des années, c’est Howard lui-même qui dut prendre en charge nombre des soins que nécessitait l’état de santé de sa mère. En 1934, Howard noua une idylle avec la séduisante Novalyne Price, qui venait d’être nommée comme enseignante à Cross Plains. Après des hauts et des bas, la relation prit fin définitivement au printemps 1936. La santé de la mère de Howard était alors plus que préoccupante, et il devint évident que celle-ci allait mourir.
Le 11 juin 1936, lorsque l’on confirma à Robert Howard que sa mère ne se réveillerait plus de son coma, il se suicida d’une balle dans la tempe, agonisant huit heures avant de mourir. Sa mère mourut le lendemain. Howard songeait au suicide depuis des années (au minimum depuis 1923), bien avant que la santé de sa mère ne se soit dégradée. Il est donc très réducteur de vouloir « expliquer » son suicide en raison de la mort de sa mère. Il semble bien plus probable que, une fois libéré de l’obligation de veiller sur elle, Howard put tout simplement mettre à exécution ce qu’il prévoyait de faire depuis des années.
Le personnage de Conan, qu’Howard avait abandonné en juillet 1935, sombra peu à peu dans l’oubli, en dépit des protestations des lecteurs de la revue Weird Tales. Lyon Sprague de Camp entra en scène dans les années 50. Businessman averti et écrivain correct, de Camp opéra un véritable hold-up littéraire sur les histoires de Conan, en réécrivant certains récits, censurant ou transformant d’autres, ajoutant des récits écrits de sa main aux textes howardiens, dans une supposée « collaboration posthume » sur laquelle Howard, mort et enterré, n’avait évidemment pas son mot à dire. De Camp déclarait régulièrement qu’Howard écrivait bien, mais que les nouvelles comportaient des fautes et des erreurs, et que l’homme de Cross Plains était « fou » (« crazy »), névrosé, et au bord de la psychose. Pendant près de 40 ans, de Camp empêcha la réédition des histoires de Conan telles que Howard les avaient écrites. Celles-ci purent enfin paraître telles que leur auteur les avaient conçues, en 2002 en Angleterre, en 2003 aux USA, et enfin en 2007 en France.
Mais au-delà de Conan, Howard a su créer un univers riche, sombre et violent, traversant toutes les époques et tous les continents, réels ou imaginaires. Il est celui qui a cristallisé la forme moderne de la Fantasy, le pendant américain de ce que Tolkien réaliserait quelques années plus tard pour l’Europe. Longtemps dénigrée, l’œuvre de Robert E. Howard est en train de trouver la place qui est la sienne : celle d’un génie fondateur.


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