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La Route perdue et autres textes

Titre VO: The Lost Road and other Writings

Tome 5 du cycle : L' Histoire de la Terre du Milieu
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : John Ronald Reuel Tolkien

La Route perdue et autres textes, cinquième volume de l’Histoire de la Terre du Milieu, présente le monde de Tolkien tel qu’il apparaît en 1937, lorsque commence la rédaction du Seigneur des Anneaux. Le lecteur découvrira non seulement le mythe « atlante » décrit dans La Chute de Númenor et dans l’étonnante Route perdue, mais aussi la Quenta Silmarillion (une nouvelle version du livre repris par Tolkien tout au long de sa vie, accompagnée d’une carte), plusieurs poèmes inédits, ainsi que de nouvelles Annales du Valinor et Annales du Beleriand. Les Etymologies, qui brossent un tableau complet de la création linguistique de Tolkien au moment où naît son œuvre maîtresse, aideront à comprendre le sens de nombreux noms et mots elfiques.

Critique

Par Foradan, le 18/12/2012

Ce livre comporte trois parties distinctes, mais regroupant toutes des documents se situant chronologiquement avant la naissance du Seigneur des Anneaux : c’est donc ici que l’on trouvera le complément des volumes un à quatre sur l’avancée du Légendaire qui forme l’histoire ancienne qui se reflète dans l’œuvre maîtresse de J.R.R. Tolkien.
Le premier segment est dédié aux divers essais sur la Chute de Númenor (et quatorze longs paragraphes seulement) pour introduire La Route Perdue (cf Lettres n°257 et 294). Ce texte était censé être le pendant du Silence de la Terre de C.S. Lewis, l’un portant sur le voyage dans l’espace, l’autre dans le temps.
Seulement, quand Tolkien en est arrivé à remonter le temps jusqu’à Númenor, il s’est attaché à relier ce passage à son univers et il n’a laissé que des esquisses de la trame complète. Sur le principe, l’histoire devait suivre plusieurs générations depuis le vingtième siècle, le jeune Alboin dans lequel on retrouve certains traits de caractères manifestement tolkiennien, le lien entre chaque époque étant la réminiscence d’une nostalgie intense, des Rêves de langues étranges et surtout, de grands nuages sombres déployant de grandes ailes au nord et au sud, menaçant les terres, tels les aigles du Seigneur de l’’Ouest fondant sur Númenor (ce qui n’est pas sans rappeler la sensation de Faramir - Seigneur des Anneaux, livre 6, chapitre 5 - ressentant l’imminence d’un cataclysme ; l’illustration de couverture est particulièrement évocatrice).
La Route Perdue ne développe donc réellement que le début et la fin, l’histoire d’Alboin et ses “ancêtres” Elendil et Herendir ; et ce passage sur l’Ile de l’Etoile est très instructif grâce au dialogue entre le père et le fils, alors que Sauron a envenimé et corrompu l’esprit du Roi et de la plupart des habitants. Le climat de méfiance, de suspicion, d’inquiétude, de danger, l’ombre d’une guerre perdue d’avance et du Blasphème planent sur les jardins fleuris d’Andunië, ce qui ne transparaissait pas dans la prose du Silmarillion. On y apprend également plus sur la vie à Númenor, où l’on n’est adulte qu’à partir de 48 ans, et comment l’avènement de l’ombre a été vécu.
Un élément important de ces textes concerne “la Voie droite” après la Submersion, comment Valinor a été retiré du monde, comment le palantir d’Elostirion pouvait l’atteindre et comment les Exilés tentaient de construire des navires volants (sic) tels le Wingilot d’Earendil. La traduction française nous fait bénéficier de travaux postérieurs à la parution originale et illustre particulièrement à propos les rappels (signalés) à La Chronique anglo-saxonne.

La deuxième partie fait directement suite au volume 4, avec les nouvelles Annales de Valinor et de Beleriand, revues et adaptées à l’évolution des noms et des légendes, suivie d’une reprise de l’Ainulindalë avec une différence notable sur l’absence du verbe créateur Eä.
Le Lhammas raconte l’histoire de l’évolution des langues, en accordant une explication à chaque étape importante, depuis les premières leçons d’Oromë, la grande marche depuis Cuivenen, la longue séparation des Teleri de Tol eressëa, les dialectes qenya en Valinor, l’invention de l’écriture pour la langue usuelle des noldor. Il y avait ainsi cinq langues écrites ou parlées en Valinor avant la fin des Arbres. Puis il y eut les langues du Beleriand, d’Ossiriand et même des variantes dans le parler noldo.
En tout, on trouve mention de près d’une vingtaine de langues, apparentées ou non, depuis celles des valar à celles des Hommes, Nains et Orques.

Toujours faisant suite au volume 4, la dernière version du Silmarillion, la Quenta Silmarillion, non plus seulement rapportée par Eriol, mais composée par Pengolod de Gondolin avec les écrits de Rúmil de Valinor, s’interrompant entre le début de la geste de Túrin et la conclusion avec l’arrivée d’Eärendel à Valinor.

Enfin, les Etymologies raviront les amateurs de la linguistique elfique, avec un immense « dictionnaire » retraçant les significations, évolutions de dizaines de mots sur 80 pages.

 

8.5/10



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