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Le Silmarillion - Contes et légendes inachevés

Titre VO: The Silmarillion - Unfinished Tales

ISBN : 226701170
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : John Ronald Reuel Tolkien

J.R.R. Tolkien est mort en 1973 en laissant son univers effleuré, avec seulement deux œuvres publiées, deux œuvres majeures gorgées de pistes et de références au passé de la Terre du Milieu.

Critique

Par Foradan, le 18/12/2012

En 1977, son fils Christopher, assisté par G.G. Kay, fait paraître une somme de textes issus des brouillons de son père. Il a fallu étudier et trier des milliers de pages de brouillons griffonnés et raturés pour sauver de l’oubli ce qui était le grand rêve du créateur de Bilbo. Sans lui, nous n’aurions pas eu connaissance de Beleriand, de Túrin et sa malédiction, de Beren et son amour immortel pour Lúthien, de la splendeur des Royaumes elfiques, de la déchéance de Númenor et des évènements qui ont précédé les aventures des hobbits.

Ce gigantesque travail d’éditeur est complété par Les contes et légendes inachevés puis par l’Histoire de la Terre du Milieu.

 

Pour tous ceux qui ont aimé Le hobbit et le Seigneur des Anneaux, c’est enfin la découverte de ces noms étranges qui résonnait de magie : Gondolin, les dragons, Beleriand, Númenor, Gil Galad, Beren et Lúthien.

On imagine alors les histoires que les enfants elfes et hobbits écoutaient au coin du feu, le regard émerveillé et l’attente au cœur, les récits que les scribes du Gondor conservaient dans leurs archives de leur propre histoire.

 

Les faits couverts dans le Silmarillion commencent avant la création du monde, avant l’apparition des elfes, avant les étoiles, avant même le clivage entre le Bien et le Mal, et il s’achève au seuil du Quatrième Age, des milliers d’années plus tard.

L’essentiel des informations concerne le Premier Age (et avant que l’on invente le compte du temps), Valinor, la création des silmarils, les guerres de Beleriand entre les elfes et leurs alliés contre Morgoth le Noir Ennemi du Monde.

La partie sur le Deuxième Age tourne autour de Númenor, l’île étoilée, l’offrande des Seigneurs de l’Ouest aux Hommes, le berceau de la civilisation du Gondor. Histoire grandiose et tragique, mêlant les ruines du Premier Age et les prémisses du Troisième.

La dernière partie établit un lien direct entre le Deuxième Age et les évènements du Seigneur des Anneaux pour clore une histoire commencée des millénaires plus tôt.

 

Cependant, si le Silmarillion fut récompensé par le prix Locus du meilleur roman, sa forme peut dérouter : c’est une succession d’épisodes avec des personnages différents, entrecoupés de sauts d’un lieu à l’autre, avec des manques de plusieurs années, on découvre la création et la jeunesse du monde s’arrêtant sur de hauts faits. Mais certains passages sont trop vite abordés pour satisfaire la curiosité : à lui seul, il peut se révéler frustrant et insuffisant, comme une porte entrouverte qui ne laisse passer qu’un peu de lumière sur un monde assoiffé de clarté.

 

Les contes et légendes inachevés proposent des textes ponctuels pour chaque Age, pour compléter ce que le Silmarillion avait évoqué sans rassasier le lecteur. Tolkien avaient laissé certains de ces textes plus avancés que d’autres : cette fois, la forme est moins épurée puisque se trouvent à la suite les différentes versions de chaque texte, ainsi que des notes annexes, ce qui rend l’ensemble complexe et riche, comme si des historiens avaient recueilli des versions contradictoires, mais nous nous éloignons du style du roman avec une ligne directrice, il peut y avoir plusieurs pages pour passer à l’étape suivante.

 

Après la relative frustration du Silmarillion, rien de moins que les aventures plus développées de Tuor, des Enfants de Húrin, les rois de Númenor –et notamment Aldarion le Navigateur-, les souverains de la Lórien, la mort d’Isildur aux champs des Iris, la naissance de l’alliance entre le Gondor et le peuple d’Eorl, l’expédition d’Erebor sous le regard de Gandalf, puis la recherche de l’Anneau Unique par les Nazgûl. Le récit historique s’achève avec la bataille des Gués de l’Isen qui vit périr Theodred l’héritier du trône du Rohan.

 

La dernière partie s’affranchit de la frise chronologique pour étudier en détails ce qui passe en filigrane du Seigneur des Anneaux : la société des Drúedain-les Hommes Sauvages de la forêt de Drúadan, alias les Púkel-men des Montagnes Blanches au nord du Gondor ; les Istari, ces envoyés des Valar au nombre desquels on compte Saruman et Gandalf ; enfin, quelques pages sur les Pierres de vision, les Palantíri dont le rôle fut crucial dans la Guerre contre Sauron.

 

Ces deux ouvrages sont faits pour apporter des ouvertures sur une histoire ancienne et vaste, les notes et annexes peuvent donner différentes versions, comme dans le monde réel, avec des sources différentes : ce que l’on perd en simplicité de lecture, on le gagne en somme d’informations.

9.0/10



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