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Harry Potter et les Reliques de la Mort : le dossier !

Par Gillossen, le mercredi 24 novembre 2010 à 13:30:36

La chronique d'Alana Chantelune - Attention, spoilers !

Voilà donc le début de la fin de la saga… Alors, comme je l’ai déjà dit, voici un film très différent des précédents, où l’on ne voit pas le temps passer, une très bonne chose pour un film de 2h25. Et tant que fan aguerrie de la saga Harry Potter, je ne sais si le film sera clair pour un néophyte, s’il suivra sans peine le fil qui mène Harry à la poursuite des Horcruxes et sur la trace des Reliques de la Mort : les indices très brefs que sont ses visions de Voldemort agressant Ollivander, Gregorovitch et Grindelwald, ou bien les photos de jeunesse de Grindelwald et Dumbledore. Pour ma part, tout fut parfaitement limpide.

Le film est entièrement recentré sur le trio, mais quasiment chacun des personnages secondaires a droit à un plan, une phrase, une scène où il est mis en valeur. Quelques perles : Le visage perdu et angoissé de Drago Malefoy et celui déboussolé de Lucius, carrément émasculé par la confiscation de sa baguette par Voldemort lors du conseil des Mangemorts ; Maugrey Fol-Œil, impérieux et implacable juste avant sa disparition ; l’arrivée classieuse à souhait de Rogue au Manoir Malefoy ; le bonheur de retrouver Imelda Stauton en Dolores Ombrage, qui porte l’ignominie de l’indifférence humaine très loin dans la scène de l’interrogatoire ; ou bien Fleur, dans la scène des 7 Potter : « Oh, Bill, ne me regarde pas, je suis affreuse ! » C’est vrai que Daniel Radcliffe avec un soutien-gorge, ça vous grille la cervelle !

Du bonheur pour les fans, quoi.


Pour en revenir au cœur du film : c’est un film sur l’abandon définitif de l’enfance de la pire des façon : la guerre. Le Trio perd tous ses repères et s’en va au gré d’une errance très mal gérée. C’est un film qui parle de la difficulté à rester soi-même quand l’on perd son environnement normal, de la dé-construction du lien social et de la difficulté à se sentir humain lorsqu’on est un réfugié, un exilé et pire encore : quand chacune de nos décision peut mettre en péril notre vie et celle de nos compagnons. Quand on angoisse perpétuellement pour le lendemain.

Les trois jeunes acteurs sont quasiment seuls à porter le film, et on mesure le chemin parcouru, surtout pour Daniel Radcliffe : c’est sans conteste sa meilleure performance depuis le début de l’aventure. Le jeu des comédiens est en effet, par la force de la situation de leurs personnages, plus mesuré, plus intériorisé ; sans effets démonstratifs, chaque acteur devient plus intense.
Le plus remarquable est Ruppert Grint. Il nous avait ravi dans la veine comique dans le 6e volet. Ici, il sait toujours aussi bien jouer de sa grande carcasse pour les scènes un peu drôles, mais il offre à Ron une admirable partition dans la veine dramatique. Dans son visage, ses yeux, ses épaules, se lit tout le découragement, la rancœur et l’amertume causé par une situation qu’il certes choisi (c’est lui qui assène à Harry que la Guerre va plus loin que lui, l’Elu), mais qu’il ne supporte plus. Le personnage devient véritablement adulte et gagne une stature inattendue, encore plus que dans le livre.

Le reste du casting est un véritable régal. Il a été absolument incroyable depuis le début de la saga. C’est comme si la série avait en fait mis à l’honneur tous les grands acteurs anglais de notre époque, ceux-ci se battant pour y apparaître. Les nouveaux venus, Rhys Ifans en père de Luna, ou Bill Nighty en Ministre de la Magie, offrent deux superbes personnages. La saga est véritablement devenue une pierre de l’identité britannique, au même titre que les romans.

La partition musicale se fond très bien au film, elle l’accompagne mais aucun thème merveilleux ne s’en détache ; il est fort dommage que certains thèmes précédents ne soient pas réutilisés. Même le thème d’Hedwige se contente de quelques notes en ouverture, puis plus rien : quelle déception ! Mais c’est peut-être le prix à payer pour une atmosphère qui n’a plus rien à voir avec le merveilleux du premier volet. Ce n’est plus de la Fantasy Merveilleuse, ici, mais de la Dark Fantasy !! A ce titre, le passage du Conte des Trois Frères est animé dans une ambiance de marionnettes/théâtre d’ombre que n’aurait pas renié Tim Burton !

La mise en scène efficace nous aspire dans l’oppression ressentie par les personnages ; David Yates prend le temps de nous faire sentir cette situation atroce du Trio (jolie scène de solitude entre Harry et Hermione) : éloignés de tout, dans l’attente, sans savoir où mener leurs investigations, sans savoir quoi faire alors que des gens disparaissent tous les jours et qu’ils sont sans doute les seuls à pouvoir faire quelque chose de définitif. Mais quoi ? Comment ? Cette attente aurait pu être ennuyeuse, elle est dramatique et prend à la gorge. Et quand l’action reprend le dessus, alors là, accrochez-vous. La caméra oscille en suivant les héros, indiquant que désormais, ils ne sont plus dans l’univers qu’ils connaissaient (très bon rendu de caméra à l’épaule) et que tout peut basculer (à commencer par eux-mêmes, mis à terre par un sort ou autre !). Entre fuite et résistance, dès que la situation s’aggrave, on n’a plus le temps de respirer ! On est terrorisé lors de l'attaque des Rafleurs et de l'interrogatoire au Manoir !

Quand la scène finale, promesse du pire, est achevée, on pousse un profond soupir et on ne pense qu’à une chose : bon sang, vite le revoir car attendre la suite, c’est trop long !

  1. Synopsis
  2. Le début de la fin
  3. Les reliques de la mort
  4. La quête
  5. Réunions de famille
  6. La chronique d'Alana Chantelune - Attention, spoilers !

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