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Interview bretonne de David Anthony Durham
Par Witch, le mercredi 8 juillet 2009 à 12:00:31
Juste après les Imaginales d'Epinal, David Anthony Durham, l'auteur d'Acacia, premier du top 10 de la rédaction d'elbakin.net pour 2008, est passé à Paris et à Rennes pour des séances de dédicaces. Lors de son passage en Bretagne, il a aimablement accepté une interview exclusive dans une crêperie rennaise.
Entre galette et cidre, l'ambiance était très décontractée. Plusieurs sujets ont été évoqués, dont son prochain roman : on a même eu droit à un petit scoop ! A lire ci-dessous.
Les questions ont été rédigées par Gillossen.
L'interview a été réalisée par Graendal, en présence de Linaka et Aurélie Streiff (des éditions du Pré aux clercs).
La traduction a été assurée par Witch.
L'interview traduite
Graendal : Quelles ont été vos impressions à propos d'Epinal, l'accueil, le festival en lui-même ?
David Anthony Durham : J'ai passé un excellent moment à Epinal, c'était merveilleux. L'accueil était superbe, durant tout le temps que j'ai passé en France, j'ai très bien été traité.
Epinal était bien organisé, j'apprécie le fait qu'il soit surtout question de l'auteur et du lecteur, il n'y a pas beaucoup d'autres choses qui se passent, c'est un festival d'amoureux des livres il me semble.
Bons groupes, bonne nourriture. J'ai eu le sentiment de rencontrer beaucoup de gens de la Fantasy française et c'était agréable.
J'ai beaucoup d'invitations, de propositions d'hébergement pour quand je reviendrai et ça aussi c'était agréable.
Donc oui je suis très content. C'était un bon moment.
Graendal : Est-ce que la France tient une place spéciale dans votre coeur ?
David Anthony Durham Oui bien sûr parce que j’ai écrit mon premier roman publié alors que je vivais en France.
J'ai vécu à Albertville et j'étais là pour six mois, ma femme avait un travail avec une compagnie de ski qui réceptionnait les clients britanniques. Elle avait ce travail pour six mois et elle était enceinte et elle a dit "D'accord je vais travailler durant 6 mois et nous irons en France et tu écriras un livre qui sera publié", j'en avais écrit deux avant cela," tu écriras un livre qui sera publié mais c'est ta dernière chance parce qu'après ça nous retournerons en Écosse, où nous vivions alors, et tu devras trouver un vrai travail"
Donc vivant à Albertville, j'ai écrit un roman, un roman sur l'Ouest américain et les cow-boys, écrit en France, et cela a fonctionné parce que le livre a été publié juste après le bébé... il a été accepté juste après que le bébé soit né. C'est l'une des raisons pour laquelle la France a une place spéciale dans mon coeur.
Mais j'ai toujours, toujours admiré la culture, le cinéma et la littérature française, donc ... vous savez j'aurais aimé être publié pour la première fois dans un traduction française, j'espérais que cela arrive mais il a fallu quatre livres. Mais c'est bien.
Aurélie Streiff : Maintenant ils vont traduire tous vos autres livres
David Anthony Durham J'espère bien !
Graendal : Au fait, avez vous rencontré votre traducteur français Thierry Arson ?
David Anthony Durham Je l'ai rencontré hier soir. Nous n'avons pas beaucoup parlé mais nous avions pas mal correspondu par mail.
Je pense que c'est à lui que j'ai parlé le plus, plus qu'avec aucun autre traducteur et il semble qu'il ait fait un bon travail et c'est bien qu'il traduise aussi le prochain livre.
Graendal : Pour quand est prévu ce prochain livre ?
David Anthony Durham Il est terminé, il est en cours de traduction et il sort aux États Unis en septembre et en France en octobre.
Graendal : Bien. J'ai vu la couverture sur votre blog
David Anthony Durham la couverture américaine ?
Graendal : Oui
Aurélie Streiff :La couverture française est dessinée par Didier Graffet, tout comme pour le premier
David Anthony Durham Il y a une photo dans un article de Fantasy FR, ils ont une photo de Didier Graffet et moi avec un premier croquis de la prochaine couverture. J'ai un lien vers cela sur mon blog si jamais vous aviez envie de le voir.
Aurélie Streiff :Ça sera un bateau
David Anthony Durham Ça sera un bateau
Aurélie Streiff :Ça c’est un scoop
Graendal : Pouvez vous nous expliquer comment les idées présentes dans Acacia se sont formées dans votre esprit ? Deux livres plus tard avez-vous suivi le plan d’origine ?
David Anthony Durham Ce n’est jamais simple d’expliquer comment les idées se forment, si je le pouvais ce serait facile pour un tas de gens de faire de même.
Je dirais qu’il y a quelques idées dans le premier Acacia que j’avais depuis de nombreuses années avant de commencer à les écrire.
Un part de cela était une famille de quatre enfants aimés de leur père, père qui s’avère être un roi et qui, du fait de son amour pour eux, ne leur dit pas la vérité sur l’empire dont ils tirent profit.
Cette idée a été présente depuis un moment, elle prend en fait modèle sur la famille de ma femme, ils sont une fratrie de quatre avec les mêmes ages et la même répartition.
Donc d’une certaine façon les enfants Akaran ont des similitudes avec les sœurs et frères de ma femme, ce qui est un peu dangereux quand j’en fais des personnages. Je veux faire des trucs avec Corrin et elle est basée sur Beth et Beth commence à dire « attends un peu, mais qu’est-ce que tu fais » et je dis « non, non ce n’est plus toi, c’était toi pendant un certain temps puis c’est devenu…Corrin est devenue Corrin » de toute façon.
Aurélie Streiff :On espère !
David Anthony Durham Oui absolument.
Mena est, pourrait être ma femme, Gudrun est devenue Mena et elle est douée avec une épée, tout comme l’est ma femme.
Cependant, souvent quand je commence à écrire un livre, je sais exactement comment il commence et les idées essentielles et je sais exactement comment il finit et généralement une des premières scènes que j’écris est la dernière scène du livre.
Mais je ne sais pas nécessairement comment aller du début à la fin et c’est le processus de vivre avec le livre et les personnages jour après jour et de commencer à le dessiner et doucement tout construire ensemble.
C’est principalement comme cela avec chaque livre que je fais et c’était pareil avec « Les autres terres » qui est le deuxième livre et j’ai déjà écrit probablement les dernières lignes, les quelques dernières lignes du troisième livre mais j’ai encore beaucoup à faire pour en arriver là.
Graendal : A propos du projet de film Acacia, avez-vous lu la première mouture que vous avez reçue ?
David Anthony Durham Oui (long silence de D.A.D. puis rires)
C’est tout ce que vous avez à dire ?
Non, j’ai lu le script, le scénario. C’était … intéressant.
Je pense que c’est seulement une première tentative et ils vont probablement la remanier un peu. D’une certaine façon cela reprend le livre et le réduit, ce qui est difficile à faire avec autant de pages.
Mais il y a aussi des choses dedans que je ne reconnais pas, je me dis « Oh ok c’est intéressant » et ça me va en fait.
S’ils peuvent réussir à en faire un film ce sera leur projet et je reste… je ne veux pas, vous savez, trop me mêler de cela.
J’aimerais juste qu’ils fassent un film et un bon et si cela ressemble un peu à mon livre, c’est bien et j’aimerais aussi qu’il me payent (rires) c’est vrai !
Graendal : Avez-vous un choix d’acteurs en tête ?
David Anthony Durham Non, définitivement pas.
J’ai vraiment le sentiment que c’est en fait un travail difficile de faire correctement un casting et quand les gens le font ou quand ils le font sur mon blog, ils mettent facilement des acteurs connus et je ne vois pas les choses de cette façon.
Je ne sais pas qui ça pourrait être et une partie de moi ressent que les meilleurs acteurs seraient des gens que je ne connais pas encore ou qui ne sont pas encore célèbres.
Même dans le Seigneur des Anneaux, Peter Jackson n’a pas choisi les acteurs les plus célèbres, ce n’était pas Brad Pitt ou quelque chose comme ça et j’aime les choix qu’il a fait et il a découvert et révélé beaucoup d’acteurs.
J’espère qu’ils feront quelque chose de similaire avec Acacia mais je n’ai aucune suggestion.
Graendal : Quel est votre avis sur les relations entre les genres dans la Fantasy, parce que les caractères féminins ne sont pas toujours mis très en avant ?
David Anthony Durham Je ne crois pas que certains des plus grands classiques de la Fantasy de ces quarante dernières années, je ne suis pas sûr qu’ils aient fait un bon boulot dans ce domaine.
Je pense qu’il existe une Fantasy, peut-être pas largement lue par les femmes, qui est meilleure en « genres » et en personnages féminins puissants mais elle n’est pas nécessairement la plus lue.
Il est important pour moi de traiter mes personnages masculins et féminins à égalité et c’est certainement ce que j’essaie de faire dans Acacia. Et de façon réellement importante, les personnages féminins, Corrin, Mena et une autre bien plus dans le nouveau livre sont certains de plus importants personnages du livre et elles façonnent la destinée du Monde Connu tout autant qu’aucun des hommes.
J’aime cela. Je ne l’ai pas simplement fait parce que je veux corriger les choses, elles sont simplement vivantes pour moi et j’apprécie qu’elles puissent influencer le monde et combattre pour faire des choix et des erreurs tout comme les hommes.
Je pense que c’est une évolution en progrès tout comme avoir de meilleures représentations de personnages multiraciaux et de la diversité raciale en Fantasy.
Je pense que beaucoup de choses ont changé mais il y a encore un long chemin à parcourir pour faire de nos fantaisies de meilleurs reflets de notre monde réel.
Certains penseront que la Fantasy ne devrait pas faire ça.
Pour moi je veux faire cela, je veux prendre toute l'humanité et sa variété et mélanger les hommes avec les sorciers et les dragons. Parce que quand j'ai grandi, j'ai lu Le Hobbit et Tolkien et je suis un Afro-américain et une personne métisse d'origine caraïbe. Et je lisais Le Hobbit à Trinidad alors que je rendais visite à mon père : donc me voilà à Trinidad, je regardais vers les collines où les buses volaient et il y avait des feux sur les collines et pourtant j’étais captivé par la Terre du Milieu, lisant des histoires de hobbits, lisant l'histoire d'un monde qui n'a que des personnages blancs, à part les méchants, toujours noirs et j’étais parfaitement captivé.
Mais je me dis combien ce serait mieux si ces mondes pouvaient être tout aussi imaginatifs mais aussi plus inclusifs, masculin et féminin, noir et blanc, et tout ce qui va entre.
Pfiou c'était une longue réponse !
Graendal : Auriez vous quelques noms en tête à propos du genre du Fantasy qui n'est peut-être pas le plus populaire mais qui a des personnages féminins plus puissants ?
David Anthony Durham Le premier qui me vient à l'esprit est en fait de la Science Fiction plus que de la Fantasy.
Octavia E. Butler. Elle devrait être beaucoup plus lu, elle était un écrivain étonnant, étonnant.
J'en ai un autre en SF, Kay Kenyon, elle n'est probablement pas en français du tout, je ne sais pas si elle a été traduite ou beaucoup lue en Europe, ni même assez en Amérique d'ailleurs. pourtant elle est bien et elle, d'une certaine façon elle écrit de la SF comme Peter F. Hamilton, je la comparerais à lui. Mais elle ne le fait pas nécessairement comme... ce n'est pas un roman de femme c'est juste que les personnages masculins ou féminins sont plus complets.
Et je suis sûr que je peux en trouver d'autres.
Aurélie Streiff :C'était une question bonus
Il y a d’autres écrivains, juste, je ne sais pas son on a entendu parler d’eux, je pense à un auteur d’origine nigérienne, elle est aux Etats-Unis, Nnedi Okorafor, non sûrement pas
Graendal : Peut-être
Nalo Hopkinson, Elisabeth Bear… Ils sont là.
Graendal : Merci de faire de la publicité pour les livres des autres
David Anthony Durham J’aime bien le faire, je le fais beaucoup sur mon blog.
Graendal : Oui c’est exact d’après ce que j’ai lu. Pouvez vous nous dire quelques mots du projet « Wild Cards » et de George R.R. Martin ?
David Anthony Durham Oui, merci de poser une question à ce sujet.
Je suis excité et un peu effrayé.
Wild Cards est une série que George R.R. Martin édite et pour laquelle il écrit depuis, 1986 je pense, il existe 22 livres et ce sont des romans collaboratifs.
George les édite et choisit à chaque fois qui y écrit. Cela peut être neuf écrivains ou un pool de trente et quelques parmi lesquels il choisit et nous collaborons pour trouver l’histoire et les personnages et essayer de tout faire fonctionner ensemble.
C’est en partie une question d’écrire de la fiction mais il s’agit aussi de créer des personnages qui … potentiellement créer un personnage que quelqu’un d’autre pourra utiliser dans son histoire.
C’est de la Science Fiction et l’idée est la suivante : dans les années 40 un vaisseau extra-terrestre répand un virus sur New York City qui changea tout car tout le monde fut affecté. La plupart des gens sont mort, soit neuf sur dix juste transformés en flaque de saletés et de ces 1%, 9% de ces 1% furent horriblement déformés ou ont des caractéristiques animales ou alors juste une trompe, une trompe d’éléphant à la place du nez, juste plein d’étranges choses étranges.
Et 1% de ce 1% est devenu…un mélange de super héros essentiellement, parce qu’une petite partie des personnes infectées ont des super pouvoirs, et de beaucoup de mutants. La majorité de la population est encore normale.
Et la série suit une version imaginée de l’histoire depuis les années 40 jusqu’à maintenant, voilà ce qu’est Wild Cards.
Et ouais George m’a récemment contacté pour créer des personnages et écrire pour ce projet.
J’ai lancé quelques idées pour le prochain livre nommé « Fort Freak » et il a accepté donc j’aurais une histoire en trois parties dans le projet ce qui est merveilleux, magnifique, formidable et aussi très effrayant parce que je ne veux pas mettre George en colère ou le décevoir, donc je vais essayer de faire du bon travail.
Graendal : Quelle est votre opinion à propos d’Amazon Kindle, Sony Reader et les autres systèmes de livres électroniques ?
David Anthony Durham Hum, je n’ai pas d’opinion tranchée, si ‘est un moyen de faire lire les gens, cela me va.
Je n’ai aucun de ces appareils. J’aime écouter des « audio books », je le fais souvent quand je vais marcher ou quand je fais de l’exercice j’écoute des « audio books »
Quand il s’agit de lire des livres j’aime avoir un livre dans les mains, un vrai livre, mais je sais que les gens aiment, certaines personnes aiment ce média donc j’espère que cela marchera, peut-être que c’est une part du futur et ça me convient.
Graendal : En tant qu’écrivain, que pensez vous du futur de l’industrie de l’édition ?
David Anthony Durham (Rires) J’espère qu’elle sera la pour une autre quarantaine d’années ou plus, jusqu’à ce que j’ai terminé, au moins.
Je pense qu’évidemment cela change et que dans le processus de changement et d’adaptation à de nouveaux média et aux attentes du lecteur, il y aura des réussites et des échecs et il est un peu difficile de savoir exactement comment les choses vont tourner.
Je crois cependant que les gens auront toujours besoin d’histoires et de raconteurs d’histoires, c’est, d’une certaine façon je pense, l’une des premières choses qui nous définissent en tant qu’êtres humains : nous nous asseyons autour d’un feu et quelqu’un raconte des histoires et au moins nous communiquons de cette façon.
Il y aura toujours de la place pour les écrivains, c’est juste qu’il reste encore à voir exactement à quoi cela ressemblera dans dix ans, dans vingt ans.
J’espère être assez flexible pour changer si cela est nécessaire.
Graendal : Être un écrivain à plein temps est-ce un rêve ou une lutte permanente, selon vous ? Il peut y avoir une troisième voie j’imagine !
David Anthony Durham C’est un rêve si vous gagnez assez d’argent, Pour beaucoup c’est une lutte.
Dans mon cas, j’ai…, j’ai oscillé entre être un écrivain à temps plein puis décider qu’il me fallait prendre un boulot de prof puis retour à écrivain à temps plein puis un autre boulot de prof.
Je suis actuellement en train de quitter mon boulot de prof pour être un écrivain à temps plein à nouveau.
J’espère que cela marchera, on dirait que, même si le livre a pas mal de succès, je dois quand même trouver de bonnes raisons pour écrire beaucoup plus et produire plus ce qui serait la meilleure chose pour ma carrière.
Je peux me tromper, il y a beaucoup de risques mais personnellement il n’y a rien que je ne désire plus que de gagner ma vie en écrivant des livres que les gens lisent.
Donc pour moi c’est un rêve et si cela comprend beaucoup de lutte, ça va.
Graendal : Que pouvons nous attendre de vous dans le futur ?
David Anthony Durham De très bons livres.
Graendal : On espère
Aurélie Streiff :On vous attendra
David Anthony Durham Je vais essayer, spécialement si j’ai des lecteurs, de continuer par exemple Acacia.
D’une part le deuxième livre de la série Acacia nommé « The Other lands » sort aux États-unis en septembre et en France en octobre, c’est très rapide et Le Pré aux Clercs est très enthousiaste à ce sujet et j’apprécie.
Après cela je vais travailler sur le troisième livre pour clôturer cette première trilogie.
Je serais très heureux de revisiter Acacia dans de prochains livres, en particulier sur les gens veulent lire à ce sujet, il y a plein d’idées, il y a tout un monde et il y a beaucoup de potentiel.
J’aimerais aussi parfois recommencer à écrire de la fiction historique, ce que j’ai fait pour mes trois premiers romans.
Et je veux écrire quelque chose pour un public de jeunes adultes aussi, que ce soit fantasy ou historique, je ne suis pas sûr mais c’est un groupe pour lequel il est important d’écrire, pour moi parce que quand j’ai découvert que j’aimais lire, j’avais quatorze, treize ans et je lisais de la Fantasy et cela a changé ma vie de beaucoup de façons.
Vous pouvez donc attendre tout cela.
Ce serait bien aussi si l’un de ces livres pouvait un jour être adapté en film, j’espère aussi cela.
Voilà.
Graendal : Si vous deviez choisir un souvenir de ce voyage, ce serait quoi ?
(Rires)
Linaka :Me connaître … je plaisante
David Anthony Durham Et bien … Je ne devrais pas dire ça
Graendal : Si, vous devriez
Aurélie Streiff :Oui vous devriez
(Rires)
David Anthony Durham Ce n’est pas une question à laquelle il est facile de répondre parce qu’il y a beaucoup d’excellents souvenirs.
Je dirais cependant que c’était très agréable d’être choyé par d’aussi attirantes jeunes femmes.
(Rires de filles)
C’est vrai
LInaka :Moi ? Allons ! Oh non, non !
Graendal : Merci beaucoup
David Anthony Durham Cela m’a fait plaisir, merci à vous
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David Anthony Durham
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