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David Anthony Durham répond à nos questions
Par Neramith, le lundi 17 décembre 2007 à 23:39:25
Alors que la critique en VO d'Acacia est disponible depuis quelques temps sur Elbakin.net, on sait également que la sortie française est pour bientôt !
C'était donc l'occasion pour nous de réaliser une interview exclusive avec David Anthony Durham, qui on l'espère vous donnera envie de découvrir un auteur qui s'est bien affirmé outre-Atlantique. Sur ce, nous vous laissons et bonne lecture surtout !
Entretien avec David Anthony Durham, version française
- Vos précédents romans n'appartenaient pas au genre fantasy. Avez-vous senti un besoin de justifier ce changement de cap ?
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Non, mais j'avais besoin d'expliquer cette décision, notamment à mon éditeur. La première fois que je leur ai proposé un roman de fantasy, ils étaient surpris. Selon eux, il n'y avait aucune raison pour moi de m'orienter vers cette direction. Au début, Doubleday m'a embauché pour un roman historique, Gabriel's Story, à propos d'Afro-américain à la frontière ouest. Mon second roman avec eux, Walk Through Darkness, traitait de la fuite d'un esclave et de l'homme blanc qui le poursuivait. Ils étaient surpris quand mon troisième roman, Pride of Carthage, fit un bond de 2000 ans pour se concentrer sur la guerre d'Hannibal avec Rome, mais au moins, c'était un roman historique.
La Fantasy est un concept totalement différent ! Quand je leur en ai parlé pour la première fois, ils ont du penser que je devenais un peu fou. Il a donc fallu que je m'explique...
Premièrement, ce genre était très important à mes yeux quand j'étais jeune lecteur. J'ai grandi en lisant les oeuvres de Tolkien, de CS Lewis, d'Ursula Le Guin et de bien d'autres. C'est ce genre qui a fait de moi un lecteur assidu, et je n'oublierai jamais à quel point c'était spécial.
De plus, le monde fantastique que je souhaitais décrire n'était pas vraiment un monde d'évasion. C'est un monde infesté de problèmes : esclavage, monopole des échanges globaux, addiction à des drogues sponsorisées par l'état, problème de diversités ethniques, guerre à grande échelle. Ce sont ce genre de problèmes que Doubleday voulait que je traite.
Mais Acacia est aussi un monde de mythologies complexes, de sorcelleries, de créatures imaginaires et de toutes sortes de potentiel créatif. Je voulais être capable de traiter tous les problèmes du monde réel qui me sont importants mais en les incluant dans une aventure prenant place dans un monde imaginaire. Et je voulais que cet autre monde soit aussi diversifié d'un point de vue ethnique et culturel que ce monde, et aussi empli d'histoires compliquées !
Tout ce que je devais faire, c'était de leur expliquer ces choses – ainsi qu'aux lecteurs quand ils me le demanderaient – et ils me comprirent. Oh... et puis, et j'ai aussi dit que si je pouvais écrire un dernier roman avant de mourir, je voulais que ce soit celui-là. Je crois que cela a convaincu mon éditeur que j'étais sérieux !
- Comment trouvez-vous l'accueil que vous ont fait les fans du genre ?
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Oh, je suis très content de l'accueil. Bien sûr, vous ne pouvez jamais plaire à tout le monde mais je n'aurais pas pu être plus heureux de l'accueil général. Toutes les premières critiques et notamment les plus importantes, telles que celles du Washington Post, Locus, Realm of Fantasy et Entertainment Weekly, ont compris que j'étais sérieux dans mon écriture du genre fantasy et dans ma façon personnelle de procéder. Les ventes ont été fortes...
Mais le plus satisfaisant était d'entendre les fans du genre dire qu'ils comprenaient et appréciaient ce que j'étais en train de faire. Avoir un site, un blog et un forum a facilité le contact entre moi et les lecteurs. A chaque fois que je reçois un email d'un lecteur me remerciant pour le roman et disant qu'il attends le prochain... et bien, à chaque fois que cela arrive, cela me rappelle exactement pourquoi j'écris. J'écris pour cette personne et pour tous les autres comme lui, des lecteurs qui peuvent interagir avec mes mots et leurs donner une vie. Être capable de se connecter avec les gens de cette façon, c'est magique.
- Votre éditeur, Doubleday, n'a pas l'habitude de publier de la Fantasy. C'est une belle preuve de confiance d'avoir accepté votre projet !
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Oui, c'est vrai. Je crois que Doubleday a édité des romans de science-fiction il y a plusieurs années mais certainement pas dans ces dernières décennies. Ils sont connus pour publier des stars telles que Margaret Atwood et Ian McEwan, ainsi que les bestsellers de John Grisham ou Dan Brown. Mais je suis très heureux que mon éditeur, Gerry Howard, croit beaucoup en moi. Après Pride of Carthage, il m'a dit que je m'étais sorti de n'importe quel catégorie ou boite dans lequel on voulait me cataloguer. Il n'avait pas prévu que je choisisse la Fantasy, mais quand il a lu le roman, il a vu qu'il s'agissait toujours de mon travail, de ma vision, de mon style d'écriture et des thèmes qui me sont chers.
Alors oui, il a montré qu'il avait confiance en moi. Je pense qu'il a aussi beaucoup confiance en son propre jugement. Il a publié de nombreux livres écrits par de jeunes auteurs dans sa carrière. Aucun ne faisait partie du genre fantastique mais il s'est dit que si j'avais réussi à accrocher un sceptique tel que lui dans un monde de Fantasy, je pourrais sûrement en accrocher d'autres !
- Votre êtes un blogger impénitent, vous tenez les lecteurs au courant de vos activités, vous débattez. Qu'est-ce que les blogs ont changé pour les auteurs, selon vous ?
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Il y a quelques années, je ne connaissais rien du réseau communautaire sur Internet. Par chance, un ami m'acheta un nom de domaine pour mon anniversaire, il y a quelques années. Il créa mon premier site et me traîna vraiment dans le cyberespace. Je lui en suis reconnaissant !
Maintenant je reçois des emails et interagis sur mon blog ou mon forum avec des gens du monde entier. J'échange des correspondances avec des gens du Royaume Uni, d'Allemagne, d'Italie, des Pays-bas, de Nouvelle Zélande et avec quelques uns en France aussi (bientôt plus, j'espère). J'adore ça et j'aime aussi être capable de me présenter directement aux lecteurs et qu'ils puissent directement me parler. C'est à ça que sert mon blog. C'est une façon de passer outre toutes ces barrières entre l'écrivain et ses lecteurs. Tous les auteurs ne sont pas enclins à voir ces barrières levées mais moi je le suis. C'est la voie du futur, non ?
Et oui, c'est très précieux pour des recherches. Je n'utilisais pas beaucoup Internet pour écrire mes trois premiers livres. Mais maintenant, c'est le premier endroit où je me rends lorsque j'ai une question.
- Si je vous dis qu'Acacia est déjà très attendu en France, cela vous fait plaisir ?
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C'est vrai ? Si ça l'est, j'en suis tout excité !
Je voulais être publié en France depuis mon premier livre. En fait, j'ai écrit la majeure partie de mon livre Gabriel's Story en France. Ma femme (qui vient d'Ecosse) et moi-même avons vécu à Albertville pendant 6 mois en 1999. Elle travaillait en tant que réceptionniste téléphonique pour une entreprise de ski française qui s'adressait aux touristes anglais. Elle était enceinte et nous avons dû quitter la France plus tôt pour les premiers soins prénatals. Elle m'a soutenu pendant que j'essayais une dernière fois de me faire publier (j'avais déjà écrit deux romans qui ne furent pas publiés). Alors que je vivais dans un petit appartement à Albertville, j'imaginais un roman prenant place dans le dangereux Ouest américain, il y a plus de 100 ans. Je ne sais pas comment cela a marché, mais ça a réussi.
La France a toujours eu une place importante dans mon parcours de publication. Je ne savais pas qu'il aurait fallu attendre quatre livres avant que l'un d'entre eux ne soit publié en France, mais je suis heureux que ce soit la Fantasy qui m'ait permis de percer.
- Comment se sont passées les négociations avec l'éditeur français, si vous pouvez nous en dire deux mots ? Serez-vous consulté sur la traduction qui sera tirée de votre oeuvre ?
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Doubleday se charge des ventes internationales pour moi. Je ne suis pas impliqué tant qu'ils ne jugent pas avoir une offre satisfaisante pour moi. Je sais que trois maisons d'édition françaises ont fait des offres pour Acacia. Hors Collection est celle qui s'est démarquée.
Ce n'est pas seulement une question d'argent. Selon moi, l'éditeur d'Hors Collection, Jean Arcache, était passionné par le livre et aimait beaucoup mon style d'écriture. Ils vont promouvoir le livre en tant que nouvelle série de l'année, ce qui m'a rassuré sur cette affaire.
Concernant la traduction, je vais faire confiance à Hors Collection pour en fournir une de qualité.
- Acacia comprend des éléments très classiques, et en même temps des thématiques souvent passées sous silence (esclavage, drogues...). Comment êtes-vous parvenu à cet équilibre ?
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Je ne peux pas décrire de puissantes nations et des leaders ambitieux sans parler de ce genre de problèmes. Malheureusement, ces choses ont toujours fait partie de notre monde. A Acacia – ainsi qu'en Amérique – la classe dirigeante a créé une grande mythologie concernant leur propre valeur du bien et du bénévolat. C'est une façon pour eux de se sentir bien et de soulager leurs enfants, même si la réalité derrière ces apparences est bien plus sombre.
Dans le roman, je voulais travailler sur plusieurs niveaux. L'un d'entre eux concerne la bataille fantastique entre chaque force, qui se considère comme le bien combattant le mal. Je voulais aussi conter l'histoire de plusieurs personnages qui s'aventurent et grandissent au fil d'évènements importants, qui changeront la face du monde. Je voulais que les personnages découvrent que le Mal qu'ils doivent affronter n'est pas une horde de montres. Le plus difficile à surmonter pour les enfants d'Acacia est l'héritage de l'exploitation politique et économique sur laquelle a été fondé leur empire.
- Vous considérez-vous comme un écrivain engagé ? Ce ne n'est pas forcément très courant en Fantasy.
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Je me suis toujours senti obligé d'écrire sur des problèmes d'importance morale. Dans mes deux premiers romans, ce fut l'héritage de l'esclavage en Amérique et notre échec continuel de s'accorder sur la mixité culturelle de notre pays. Mon roman sur Hannibal est rempli d'énormes batailles, de figures héroïques et de leaders ambitieux mais c'est, en fait, un roman contre la guerre. Considérant le contexte dans lequel il est sorti, en Amérique, j'aurais sûrement vendu plus d'exemplaires si nous l'avions un tant soit peu déguisé en roman patriotique soutenant la guerre. Mais je ne pourrais jamais écrire quelque chose de ce genre. C'est important pour moi que mon écriture apporte une réflexion intelligente et qu'elle soit divertissante. Je crois que les meilleurs styles d'écriture rassemblent les deux.
Cela reste vrai pour Acacia. Je pense que faire ressortir un problème de l'esprit des gens permet aux lecteurs de l'appréhender d'un autre point de vue. Par exemple, mon roman Walk Through Darkness, parle d'un esclave en fuite qui essaye de retrouver sa femme enceinte. Il tente désespérément d'être à ces côtés quand il apprend qu'il va devenir père. Cela rend sa vie d'esclave insupportable, il fait tout pour pouvoir devenir un mari et un père, afin de trouver un semblant de liberté. Ceux qui l'ont lu ont beaucoup apprécié, mais ils étaient déjà intéressés par ces sujets. Je suis heureux d'écrire pour eux mais je veux aussi atteindre un lectorat qui pense que ce genre de crimes n'a rien à voir avec leur vie.
Dans Acacia, les lecteurs qui n'ont jamais lu de romans sur la traite des esclaves aborderont le sujet sous un angle un peu différent. Dans le roman, c'est quelque chose qui touche tous les habitants du « Known World », le Monde Connu. Chaque enfant est en danger. Chaque être aimé peut être envoyé au-delà des océans vers l'inconnu... J'espère que voir ce problème sous cet angle permet d'ajouter une touche personnelle à la vision des lecteurs, même s'ils n'étaient pas enclins à se sentir concernés.
Alors oui, d'une certaine manière, je prends mon processus d'écriture au sérieux. Je veux qu'il s'agisse d'une littérature qui réfléchisse sur notre monde et qui permette aux lecteurs de se pencher activement sur certains problèmes. Mais je crois aussi qu'ils peuvent apprécier l'aventure, le suspens et l'histoire. Je crois que c'est ce qui rend la littérature accessible et appropriée à tous.
- Vos personnages sont très vivants, très profonds, humains. Aussi bien dans l'intime que dans l'épique...
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Oui, je crois que pour qu'un lecteur soit lié à des personnages, ceux-ci doivent être complexes. Ils doivent être ambivalents. Ils doivent être nobles par certains aspects et détestables par d'autres. Ils possèdent des peurs et des faiblesses qui contrebalancent leur force et leur vertu. Je crois que c'est comme cela que nous sommes dans la vraie vie, alors pourquoi les personnages seraient différents dans la fiction ?
- Avec un seul roman, vous voilà déjà dans le haut du panier. Ressentez-vous de la pression pour la suite ?
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Vous êtes trop gentil ! Est-ce que je suis l'un des meilleurs auteurs fantastiques ? J'adorerai l'être, mais à ce stade, j'espère juste que les gens lisent et apprécient ce que je fais !
Je ressens de la pression pour les suites, mais c'est aussi excitant de penser aux endroits que je vais explorer et aux évènements que je vais décrire dans la suite. J'espère que les lecteurs vont mieux comprendre mon approche de la Fantasy dans les prochains livres.
- Mais au fait, quand peut-on attendre Acacia 2 (Ndt : « The Other Lands ») ?
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Je suis en train de travailler dessus. J'espère pouvoir livrer une version à mon éditeur en 2008, ce qui signifierait une publication en 2009.
- Quelle est votre opinion, plus vraiment extérieure à présent, sur la situation de la Fantasy à l'heure actuelle ? Est-ce que vous penezé que votre passé d'auteur non-fantastique ait altéré votre perception du genre ?
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Je vois beaucoup de potentiel dans ce genre mais d'une certaine façon, je crois qu'il est resté trop longtemps dans l'ombre de Tolkien. Il a été d'une telle influence que les autres auteurs ont essayé de l'imiter depuis longtemps. J'aimerais penser que nous sommes sur le point de voir s'élever de nombreuses voix dans la Fantasy – d'auteurs qui ne font pas partie du genre Tolkien. Pour moi, c'est le plus excitant.
Oui, je suis entré dans la Fantasy avec une perspective différente. J'ai étudié la littérature à l'université et j'ai un Master Degree (Ndt : équivalent du Master 2 – Bac + 5 – en France) en écriture créative. Ce cursus a sûrement été précieux afin de lire attentivement diverses littératures mais je n'ai jamais été encouragé à lire de la Fantasy ou d'autres genres de fictions. Ce n'est qu'après l'université que j'ai, à nouveau, pu étendre mon genre de lecture. C'était bien de pouvoir lire de la Fantasy, Science-Fiction, ou Polar d'un point de vue littéraire. La plupart n'atteignent pas un haut critère de qualité en terme de développement de personnages, originalité, termes et contenus. Mais quand ils y arrivent – tout cela combiné à une bonne histoire et un bon sens dramatique – c'est merveilleux ! C'est ce que je voulais écrire et je pense que c'est ce que bon nombre de lecteurs veulent lire.
- Peut-on espérer découvrir vos autres romans en français un de ces jours ?
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Non. J'adorerais publier plusieurs livres en France, mais ce n'est pas encore arrivé. Comme je l'ai déjà dit, je considèrerais toujours la France comme liée à mon écriture et ce, depuis l'écriture de mon premier roman en France. Je suis très fier de ces romans et je pense que le public français pourrait les trouver intéressants. Certes, les deux premiers sont des histoires américaines mais je crois qu'ils apportent une perspective unique sur l'histoire des afro-américains. Je pense qu'ils sont un peu subversifs. Ils prennent des éléments familiers comme le genre du Western, et les orientent vers des directions différentes avec plusieurs personnages principaux, une vision différente du monde selon le point de vue.
En écrivant Pride of Carthage, j'ai voyagé à travers le sud de la France, comme Hannibal a pu le faire. J'ai aussi été influencé par Flaubert. J'avais son roman Salammbô à mes côtés pendant que je travaillais. C'était vraiment une influence.
Mais la réponse à votre question est malheureusement non. Peut être que cela va changer.
- Auriez-vous des recommandations à faire à nos lecteurs concernant de bonnes lectures en ce moment, en Fantasy ou pas ?
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N'importe quel livre d'Octavia Butler, plus spécialement Kindred, Parable of the Sower et Parable of the Talents. C'est un auteur merveilleux et complexe, courageuse et perspicace. Son style d'écriture est rempli de douleur et d'espoir. Remarquable.
- Et pour conclure, auriez-vous un mot à partager avec vos fans français ?
-
Merci pour l'intérêt que vous me portez. Comme je l'ai dit, je suis honoré d'être édité en France. J'espère qu'il s'agit là du début d'une longue relation.
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David Anthony Durham
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