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Golden Age

ISBN : 978-201717856-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Fabrice Colin

Dandelion Manor, Dorset, juillet 1914. 
Dans la langueur d’un été secoué par les éclairs menaçants de la guerre qui approche, quatre écrivains veillissants, jadis si créatifs, sont réunis. L’inspiration s’est envolée ; les bruits de bottes feraient-ils fuir les fées ?
A leurs côtés, un elfe sauvage et fantasque, une femme secrète assoiffée de réponses et un enfant rêveur connecté aux univers visibles et invisibles assistent aux derniers soubresauts de ce monde qui meurt. Jusqu’où iront les créateurs déboussolés pour faire revenir leurs muses ? Et qu’advient-il de ce qui compte vraiment quand tout s’écroule ?

Critique

Par Saffron, le 31/03/2023

Quiconque a déjà lu Fabrice Colin sait bien que ses romans sont généralement impossibles à résumer en quelques phrases. Trop de personnages, trop de niveaux de lectures, trop de fils qui s’entremêlent pour qu’un synopsis de dix lignes puisse faire justice à l’histoire.
Et ce n’est pas avec Golden Age, mélange de vaudeville, de fresque familiale, de roman historique et de réflexion philosophique sur la nature de l’inspiration artistique, que cela risque de changer.
Alternant entre prosaïque et merveilleux, burlesque et gravité, Golden Age est un roman qui semble ne pas savoir sur quel pied danser, et qui risque bien de perdre le lecteur à force de grand écart, tant au niveau du ton que des sujets abordés. D’un côté, la Grande Guerre (un brin différente de celle que nous racontent les manuels scolaires) qui s’annonce, des fées qui décident de prendre leurs cliques et leurs claques pour ne pas assister au désastre, et quatre auteurs sur le retour qui cherchent à comprendre pourquoi leur muse les a abandonnés. De l’autre, un elfe curieux à l’hyperactivité pesante, un ménage à trois (ou plus si affinités) à faire pâlir Labiche et Feydeau de jalousie et un final qui frôle le grand-guignolesque. Le passage permanent, et généralement sans transition, du sérieux à la farce rend compliqué l’investissement du lecteur, et finit par donner l’impression d’une histoire désordonnée et brouillonne. On en finit même par perdre de vue ce qui aurait pu – dû ? – être le sujet principal du roman, et qui tient pourtant en une question simple : la source de la création artistique est-elle seulement de ce monde ?
Ce qui parvient à sauver Golden Age de la médiocrité, c’est, sans surprise, l’écriture. Dire d’un auteur qu’il pourrait rendre la liste des courses ou l’annuaire téléphonique (un outil que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître) intéressant grâce à son style relève du cliché, mais c’est particulièrement vrai de Fabrice Colin. Qu’il verse dans la fantasy humoristique avec À vos souhaits, dans le très sérieux et éthéré avec Arcadia, ou, comme ici, dans le vaudeville mâtiné de magie, l’auteur brille toujours par une écriture soignée, qui frôle parfois l’exercice de style dans ce cas précis. Si le quadrilatère amoureux finit par vous lasser, vous pourrez toujours vous consoler en relevant les noms d’auteurs et les titres de romans pas tout à fait authentiques disséminés au fil des pages et établir des correspondances avec la réalité.
Admirable sur la forme (des points bonus pour l’objet livre et sa mise en page originale), Golden Age pêche par un cruel défaut de fond. À la fois alambiqué et traité de façon superficielle, ce roman a finalement tout du rendez-vous manqué.

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