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Blood and Bone

Tome 5 du cycle : A Novel of the Malazan Empire
ISBN : 978-055382472-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Ian Cameron Esslemont

Sur le continent de Jacuruku, les Thaumaturges sont en mouvement, avec la ferme intention de dompter la jungle sauvage qui leur sert de voisinage. Mais Himatan n’est pas une forêt ordinaire. A cheval entre le monde des esprits et le monde réel, elle est gouvernée par une entité que certains surnomment la Reine des Sorcières, tandis que d’autres parlent de la déesse Ardata.
Au sud, les tribus du désert se sont unies sous la bannière d’un chef de guerre étranger connu sous le nom de Fantôme Gris. Et il va les mener dans une expédition hors du commun, au cœur même des terres des Thaumaturges.
La Garde Cramoisie se voit offrir un contrat contre l’un des leurs : Skinner est revenu sur Jacuruku, bien décidé à récupérer un royaume qu’il a autrefois possédé. Difficile de refuser une telle offre, quand elle vient d’un dieu.

Critique

Par Merwin Tonnel, le 02/08/2014

La première approche d’un nouveau livre d’Esslemont est toujours un peu particulière. L’auteur canadien a bien montré par le passé, notamment avec Stonewielder, qu’il était capable de produire du contenu malazéen de très bonne qualité, mais il a également prouvé avec Orb Sceptre Throne qu’il n’avait pas le talent ni le style pour garder le contrôle d’un récit plus ambitieux que la moyenne.
Or donc, dans quelle catégorie se range Blood and Bone, tome 5 des Novels of the Malazan Empire ?
Bonne nouvelle, ce roman est plus proche de l’esprit de Stonewielder que de celui d’Orb Sceptre Throne. Ce qui confirme une chose : Esslemont est bien plus à l’aise lorsqu’il dépeint un continent encore inconnu des lecteurs malazéens. Il sort ainsi plus facilement de l’ombre de Steven Erikson, réutilise moins de personnages de son collègue et on le sent moins restreint dans son écriture. La conduite de l’histoire de Blood and Bone est donc bien plus fluide que ce qu’on avait pu voir dans le tome précédent.
Ce nouveau continent, parlons-en justement. Il s’agit de Jacuruku, qu’on avait entraperçu dans Return of the Crimson Guard, une terre en grande partie envahie par la jungle. L’ambiance qui se dégage du roman, que ce soit au travers des noms propres, de la faune ou de la flore, rappelle l’Inde et l’Asie du Sud-Est, avec une petite touche de forêt amazonienne. Une atmosphère un minimum originale, donc, et surtout très différente de ce à quoi on peut s’attendre de l’univers malazéen. Il s’agit là d’un des points forts du livre, qui brille par son ambiance chaude, humide, par son climat étouffant et par ses descriptions des voyages au cœur de la jungle, avec son lot d’insectes, de maladies et de dangers en tout genre. La page des remerciements éclaire bien pourquoi Esslemont est aussi à l’aise avec son sujet : il a étudié dans sa jeunesse les récits de voyage du XIXème siècle, les textes coloniaux et les mythes de l’impérialisme. L’auteur glisse justement de nombreux hommages aux récits des grands explorateurs de notre Histoire.
L’autre atout de Blood and Bone est sa galerie de personnages. Alors que dans les romans précédents, même les meilleurs, on pouvait trouver parmi les nombreux points de vue des intrigues ou des arcs narratifs moins passionnants que d’autres, il n’en est rien dans ce tome. Ici, tous les personnages et toutes les histoires qui se croisent et se décroisent sont intéressants et on n’arrive pas au début d’un chapitre en se disant « Oh non, pas lui » pour regarder combien de pages il reste avant de retrouver son personnage préféré.
Là où Esslemont pèche, et cela devient une mauvaise habitude, c’est sur la tenue générale de son histoire et sur la façon dont il déroule son scénario. Si aucune storyline n’est pénible, certaines semblent, avec le recul que l’on a une fois le livre refermé, quand même très anecdotiques au regard des grands évènements de l’univers. Elles participent de l’instauration d’une ambiance pesante, mais n’apportent finalement pas grand-chose à l’arc principal.
A trop jouer avec les mystères et les non-dits, Blood and Bone propose une histoire vraiment floue avec notamment un final beaucoup trop cryptique. A tel point que l’on se demande si ce qui se passe dans les dernières pages est quelque chose de totalement anecdotique ou un bouleversement de taille dans l’univers malazéen. On ne sait pas sur quel pied danser : a-t-on fait un grand bond en avant dans l’arc narratif d’Esslemont ou du surplace ?
Blood and Bone est donc un roman très agréable à suivre, terriblement atmosphérique, et au plaisir de lecture immédiat mais qui résiste mal à une analyse avec un peu de recul. Pas sûr que cela plaise à tout le monde.

7.5/10

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