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Une rétrospective Final Fantasy VI

Par John Doe, le lundi 30 juin 2014 à 16:00:00

Dieu de pouvoir - Un monde en ruines

Plusieurs heures après le début de Final Fantasy VI, Kefka réussit son plan : il prend le pouvoir de son empire, il rompt l’alignement de Warring Triad et il fait pleuvoir la destruction sur le monde. Beaucoup de méchants des RPG cherchent à changer le monde, pour, selon eux, créer un monde meilleur. Ils ont soif de pouvoir, pour corriger le mal qui leur a été fait ou pour redessiner le monde tel qu’ils le veulent. Cependant, les ambitions de Kefka sont bien plus terrifiantes et variées, à l'image d'un Smörgåsbord : le chaos, la ruine et la discorde.

L'histoire de Kefka, à la fois général Gestahlian et chevalier Magitek expérimental, contient beaucoup de parallèles avec celle de Celes et Terra, faisant de lui le parfait méchant symbolique, tandis que les deux femmes cherchent à surmonter leurs défis externes et internes. Kefka est un déséquilibré dans un monde tout aussi déséquilibré, son maquillage et costume de bouffon incarnent les idéaux qui animent ses ambitions. Un adage dit que, dans notre esprit, nous sommes tous des héros, pourtant Kefka est l’exception qui confirme la règle : il n’est pas un héros, pas même à ses yeux.

Certains indices montrent que Kefka était autrefois un général sain et respecté dans l’armée Gestahlian. Néanmoins, à l’époque de Final Fantasy VI, sa capacité pour l’empathie s’est envolée, remplacée par un désir socio-psychopathe de prouver son pouvoir par la destruction de tout ce qui est faible et plein d’espoir. Tandis qu’il empoisonne l’approvisionnement d’eau près du royaume, Kefka est facile à détester. Son manque de remords est terrifiant – une absence complète et totale d’empathie. Il glousse de joie tandis que l’eau devient violette, et c’est à ce moment que le joueur reconnaît qu’il n’y a aucun espoir pour Kefka. Il doit être détruit.

Pensez-y un moment : le monde est détruit. A un moment donné du jeu où, dans la plupart des JRPG, le joueur doit se promener à travers des grottes, se faufiler dans des châteaux, combattre des rats… Final Fantasy VI oppose le joueur à un ennemi implacable qui a réussi à déclencher l’apocalypse. Ce n’est pas pré-apocalyptique, ni même post-apocalyptique, c’est la fin du monde en temps réel. Au début du jeu, il y a tellement de temps consacré à la croyance en la vision des Returners, un groupe d’autodéfense qui s’efforce de ramener l’empire Gestahl, que la douleur et l’incrédulité sont palpables quand Kefka, non Gestahl, se révèle être le vrai antagoniste.

A l’époque de la sortie de Final Fantasy VI, les jeux avaient le courage et la clairvoyance de renverser de façon spectaculaire les attentes des joueurs. Quelle joyeuse bande de héros nous sommes, hein ? Bien sûr, les choses iront mal, mais nous sommes là pour sauver le monde, arrêter les gros méchants. Non. Point final. Vous avez tort. Un an passe dans le jeu, puis, après que le Continent Flottant se soit écrasé dans la mer, que le Monde de la Balance soit en ruine, vous êtes de retour à la case départ : un personnage seul, pas de partie, pas de dirigeable.

Chaque histoire légendaire possède un moment unique où le lecteur/spectateur/joueur se rend compte qu’il participe à quelque chose de spécial, quelque chose qui va au-delà des limites de la moyenne. Des Noces Pourpres de George R.R. Martin à Frodon qui décide de porter l’Anneau en passant par Rosebud, ce moment transcende le média et se grave dans la mémoire du participant, il n’est jamais oublié, un sentiment qui ne sera plus jamais ressenti. Le triomphe de Kefka est le moment où Final Fantasy VI passe du JRPG intéressant et progressiste du milieu des années 90 au jeu vidéo le plus iconique et le plus important de la décennie. Depuis, les jeux vidéos ont évolué et les retournements choquants ne sont plus si inattendus à présent, mais à l’époque, le courage de Sakaguchi et Kitase était sans précédent.

“Peut-être avez-vous entendu cette histoire ? A l’époque, quand les gens étaient encore purs et innocents, il existait une boîte qu’on leur avait interdit d’ouvrir. Mais un homme l’ignora et l’ouvrit. Il relâcha tout les maux du monde : l’envie, l’avarice, la fierté, la violence, le contrôle…Tout ce qui restait dans le boîte était une simple lueur : l’espoir.ˮ Banon

Il est impossible de parler de Final Fantasy VI sans faire mention de sa musique révolutionnaire composée par Nobuo Uematsu. La bande sonore iconique de Final Fantasy VI, telle que Terra, The Day After, et la scène de l’Opéra, Aria de Mezzo Caraterre, dont la mélodie et les voix numérisées imprègnent à jamais les canons du jeu vidéo, élevant Uematsu au rang de légende. Beaucoup diront qu’il n’a jamais réussi à atteindre de nouveau la musique quasi parfaite de Final Fantasy VI, même vingt ans plus tard.

« Si vous prêtez attention aux morceaux dans Final Fantasy, beaucoup possèdent une mélodie très agréable, douce et apaisante, a déclaré Uematsu à 1UP.com dans une interview en 2012. Habituellement, s’il y a un personnage féminin, les musiques pour les villes sont très douces et agréables. Je voulais faire une musique qui avait ce genre de mélodie en elle. »

  1. Introduction
  2. Les limites créatives
  3. Les femmes de Final Fantasy VI
  4. Dieu de pouvoir - Un monde en ruines
  5. Un immense casting
  6. Un épanouissement

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