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Le Hobbit : le dossier de presse complet !

Par Gillossen, le mercredi 12 décembre 2012 à 12:45:00

Histoire et personnages

Soixante ans avant que son neveu Frodon n’entreprenne son propre grand voyage plein de dangers, Bilbon Sacquet mène une vie paisible et confortable dans son petit nid douillet de Cul-de- Sac dans le bourg de Hobbitebourg. Comme tout Hobbit qui se respecte, il adore sa maison et ne sait quasiment rien de ce qui se passe en dehors de la Comté, mais seulement ce qu’il glane au gré de ses lectures.Pour incarner le Hobbit au centre de l’aventure, la production n’avait qu’un seul acteur en tête : Martin Freeman, remarqué pour son humour tranquille et l’humanité qu’il dégage aussi bien dans ses rôles comiques que dramatiques. "Martin possède le don merveilleux d’être à la fois vulnérable, dévoué et fort", souligne Philippa Boyens. "Il sait être drôle avec une pointe de pathétique. Tout nous indiquait que c’était lui Bilbon Sacquet. Nous étions convaincus que Martin saurait vous embarquer dans sa formidable aventure".
En dehors de la joyeuse bande de Nains et de magiciens du film, Bilbon est celui auquel le spectateur peut le plus facilement s'identifier. Jackson admet : "Bilbon est comme quelqu’un d’ordinaire et réagit comme nous le ferions si nous étions à sa place. Quand il se retrouve face à un troll, il ne s’empare pas forcément de son épée pour se battre – il commence par paniquer. Et c’est ce qui est génial chez Martin : il ne fait pas semblant, il est toujours sincère et authentique. J’ai toujours imaginé les Hobbits comme des créatures très british, avec leurs petites tasses de thé, installés confortablement au coin du feu. Parmi les gens que j'ai rencontrés, Martin est certainement celui qui s’en approche le plus", ajoute le réalisateur en souriant.
Déterminé à ce que Freeman incarne Bilbon, Jackson a réorganisé le plan de tournage afin que l’acteur puisse s’absenter de Nouvelle-Zélande et terminer ainsi le tournage de Sherlock, série télé dans laquelle il joue Watson. "J’ai été vraiment étonné et agréablement surpris car je tenais à jouer Bilbon et une telle occasion ne se représente pas", se souvient Freeman. "Ça prouve qu’ils me voyaient parfaitement en Bilbon. Ils ont dû percevoir chez moi que je saurais jouer le type inquiet mais non dénué d’humour". Freeman décrit Bilbon comme quelqu’un “d’assez indépendant. Il se montre même plutôt content de lui : je le vois comme un érudit qui n’a jamais voyagé. Ce qui me frappe chez lui, c'est cette tendance à la timidité dans bien des situations, il fait preuve d’une certaine hésitation face à la vie, parce que son monde se résume à sa maison et à Hobbitebourg, et parce que l’inconnu est un peu effrayant".
Mais la petite vie confortable de Bilbon est bouleversée par l’arrivée du magicien Gandalf le Gris, qui a des projets ambitieux pour ce Hobbit qui ne se doute de rien. Ian Mckellen interprète une fois de plus le magicien sage et intuitif, voire malicieux. Parmi son vaste répertoire, l’acteur de théâtre et de cinéma tient peut-être là son rôle le plus emblématique en incarnant Gandalf, sous toutes ses formes, dans la trilogie du Seigneur Des Anneaux. “Quand on voit Ian Mckellen sur le plateau avec son costume, son chapeau et sa barbe, on reconnaît Gandalf", dit Jackson. "C’est en quelque sorte un mélange entre un personnage de film et une icône culturelle".
Au départ, le célèbre acteur n’avait pas très envie de reprendre ce rôle, mais il a fini par accepter car il n’a pas pu résister à l’envie de revêtir à nouveau les robes, le chapeau et la barbe de Gandalf. "Redevenir ce personnage n’était peut-être pas aussi enthousiasmant qu’un nouveau rôle, et cela représentait un gros investissement, mais au final, je n’aurais pas supporté que quelqu’un d’autre l’incarne", reconnaît McKellen. "Et depuis le temps, j’ai entendu pas mal de fans me dire qu’ils seraient bouleversés, et déçus, que je ne le joue pas. Du coup, on peut dire que je suis sincèrement heureux d'avoir donné mon accord retrouvé cette belle famille".
Gandalf a décidé d'entourer de ses conseils et d’accompagner Thorïn Écu-de-Chêne dans sa mission dans le Paysage Sauvage du Mont Solitaire pour reprendre le Royaume perdu d’Erebor, empire des Nains tombé aux mains de Smaug il y a longtemps. "On dirait que Gandalf aime bien les Nains, ou qu’il les admire", reprend McKellen. "Et comme il est vieux – il a au moins 6.000 ans –, il est capable de prendre du recul par rapport aux événements présents. Il décide qu’il est désormais temps de leur venir en aide". Soulignons également que Gandalf voit en Bilbon la pièce maîtresse du puzzle – il sera leur arme secrète quand ils gagneront Erebor, s'ils l'atteignent un jour. "Gandalf conseille les Nains dans leur stratégie d’approche et les oriente dans leur tactique. Il pense aussi qu’ils auront besoin d’un cambrioleur", explique Jackson. "Il leur faut quelqu’un capable de s'introduire dans Erebor au nez et à la barbe du dragon, et Gandalf aime bien l’idée de recourir à un Hobbit, parce que les dragons ne peuvent pas détecter leur odeur. Il veut que Bilbon soit ce voleur".
Bilbon est surpris, lui qui n’a jamais volé quoi que ce soit de toute sa vie ! Mais Gandalf avait rencontré Bilbon quand il n’était encore qu’un enfant, et il voit en lui le Hobbit idéal pour accomplir cette mission. "Je crois que Gandalf choisit Bilbon parce qu’il se souvient de sa fougue : c’était alors un garçon toujours prêt pour l’aventure", note McKellen. "À sa grande surprise, il découvre que le garçon pétillant est devenu pantouflard et mène une vie plan-plan. Mais Gandalf est convaincu que Bilbon est au fond de lui resté ce garçon téméraire".
Avant de comprendre ce qui se passe, Bilbon est soudain envahi par des Nains dans son petit trou de Hobbit bien rangé, jusqu’à ce que leur chef apparaisse à son tour – le légendaire guerrier Thorïn Écu-de-Chêne, joué par Richard Armitage. Thorïn est le descendant direct de la lignée des Durin, les rois Nains de la Terre du Milieu. Il est aussi le prétendant au trône d’Erebor. Il a assisté à la destruction de son royaume par Smaug lorsqu’il s’attaqua à eux, perdant à la fois son père Thraïn et son grand-père Thror dans ce combat terrifiant.
"Thorïn a hérité de son père son désir de vengeance : il tient à reconquérir sa terre natale et ramener son peuple à Erebor", raconte Armitage. "Et c’est une lourde responsabilité qu’il porte seul sur ses épaules. Thraïn est mort en tentant la même chose une centaine d’années auparavant. Alors Thorïn se dit que c’est l’occasion ou jamais d’essayer à son tour. Il me fait penser à un feu en train de s’éteindre. Il peut se rallumer et se transformer en véritable fournaise, mais s’il ne le fait pas maintenant, il sera trop tard et la braise s’éteindra à tout jamais". "C’est d’ailleurs intéressant”, ajoute Armitage, "de noter que Thraïn veut dire ‘celui qui désire’ et que Thorïn veut dire ‘celui qui ose’. Thraïn est celui qui va désirer reconquérir son royaume, mais échouer. Et c’est Thorïn qui va oser l’accomplir".
“Thorïn est un personnage foncièrement noble, mais pas dénué de défauts", affirme Fran Walsh. “Son histoire est à la fois tragique et poignante. Il se bat pour son peuple, qui a été privé de terre et de statut pendant très longtemps. Son histoire est liée à Erebor et il rêve de reconquérir sa terre natale".
D’une grande noblesse, beau et grand pour un Nain, Thorïn est un chef courageux et digne de respect. Mais plutôt que de réunir une armée à ses côtés, il n’a su s’entourer que d’une bande pour le moins éclectique de 12 Nains. "Il a toujours peur de ne pas être un chef à la hauteur, il sent constamment monter en lui ce sentiment de paranoïa, et ça le mine", poursuit Armitage. "J’ai moi aussi ressenti ça en tant qu’acteur vis-à-vis de ce rôle. J’éprouvais une terrible angoisse de ne pas être à ma place. Mais ce que j’ai trouvé fascinant en travaillant avec Peter, c’est qu’il avait déjà tout le film en tête quand nous avons commencé le tournage, si bien que vous vous sentez entre de bonnes mains. Il connaît mon personnage mieux que moi, et il a su m’orienter tout en douceur et ça m’a redonné confiance".
L’enjeu de la quête de Thorïn a rendu les producteurs particulièrement attentifs au choix de l’acteur pour ce personnage-clé. "Thorïn est le chef d’une bande de Nains, et il nous fallait donc quelqu’un qui dégageait naturellement une certaine force et de l’autorité", précise Jackson. "Et on retrouve parfaitement ces qualités dans le jeu de Richard. Dans la réalité, c’est quelqu’un de foncièrement calme, mais quand il se met dans la peau de Thorïn Écu-de-Chêne, il devient le véritable chef de cette bande". Et quelle bande ils font !

La compagnie des nains

Un Voyage Inattendu tourne autour de 15 personnages principaux –Bilbon, Gandalf et la compagnie des Nains –, ce qui relevait du défi pour les producteurs quand il s’est agi de mettre en place l’histoire. Jackson explique : “Les Nains tiennent une place primordiale dans l’histoire, aussi il était important que nous créions des personnages à part entière, avec chacun un style différent, et que nous choisissions des acteurs d’envergure. Cela donne un groupe incroyable d’acteurs de talent pour incarner la Compagnie des Nains". Les Nains les plus proches de Thorïn sont les frères Balïn et Dwalïn, tous deux de la lignée des Durin, ce qui en fait des parents de Thorïn. D’un naturel doux, plein de tact et sage, Balïn, joué par Ken Stott, est l’un des plus fidèles conseillers de Thorïn. Et s’il est loyal, raconte Scott, "Balïn hésite tout de même à participer à l’aventure parce qu’il n’est pas certain que ce soit une idée bien noble d’essayer de reconquérir Erebor. Il pense qu’ils devraient laisser tomber. Et s’ils devaient s’en remettre à quelqu’un, Bilbon est sans doute le dernier à qui faire confiance. Il suffit de le regarder pour se dire qu’on ne miserait pas un dollar sur lui pour vous tirer d’affaire. Pourtant, lentement mais sûrement, il gagne leur estime".
Les frères ont tous deux connu une existence marquée par la guerre, et si Balïn s'avère le plus réticent des deux à poursuivre l'aventure, son frère Dwalïn, joué par Graham Mctavish, est tout à fait partant. En guerrier féroce – grand, musclé, tatoué et intrépide –, Dwalïn est le plus fervent partisan de Thorïn : il offre un soutien inébranlable à son autorité et se montre prêt à mourir pour lui. "Dwalïn se montre un guerrier impitoyable, il est toujours prêt à en découdre", raconte McTavish. “Il ne se fait pas d’illusions sur l’issue de cette quête. C’est pratiquement une opération suicide, et il pense que personne n’en a réellement pris conscience. Dwalïn n’est pas du genre à raconter des blagues et des histoires autour du feu. Oh, que non. Ses haches sont à portée de main et ses lames sont bien affûtées !"
À l’exact opposé, on trouve les neveux de Thorïn, Fili et Kili, respectivement joués par Dean O’Gorman et Aidan Turner. Ils sont trop jeunes pour avoir vécu à l’époque des grandes batailles des Nains et ils ne savent pas vraiment dans quoi ils se sont engagés. "Ce sont les exubérants du groupe", déclare O’Gorman. “Fili considère cette quête comme un dû, un événement important de son existence qu’il doit vivre. C’est l’aventure rêvée pour un garçon. Il s’embarque avec un enthousiasme juvénile, mais plus on avance dans l’histoire, plus il devient sombre".
Fili et Kili sont brusquement ramenés à la réalité quand ils atteignent Cul-de-Sac et découvrent la Compagnie avec laquelle ils vont voyager. Turner raconte : "Ils pensaient faire partie d’une équipe de choc, et tout à coup ils voient ces mines patibulaires qui les observent à l’autre bout de la pièce. Il y en a un avec une hache plantée dans la tête, de gros buveurs, des vieillards, un voleur prêt à détrousser sa propre mère, et un Hobbit", énumère Turner en riant. "Mais Fili et Kili trouvent ça drôle et ne se gênent pas pour se payer la tête de Bilbon, même au milieu de tous ces marginaux !"
Contrairement à Fili et Kili issus de la lignée de Durin, les frères Bofur et Bombur et leur cousin Bifur – respectivement James Nesbitt, Stephen Hunter et William Kircher – descendent d’une lignée de mineurs et de forgerons. Bofur ne partage pas l’inquiétude de Balïn, ni ne possède le tempérament pugnace de Dwalïn, ou l'empressement de Fili et Kili. "La principale motivation de Bofur est beaucoup plus simple que chez le reste des Nains", déclare Nesbitt. "Je ne crois pas qu’il soit particulièrement intéressé par la noble reconquête de leur royaume perdu. Je pense que lui et les siens ont seulement envie de s’amuser et de se bagarrer un peu. C’est un Nain incorrigiblement optimiste. Il aime profiter de la vie. Je le vois comme un mélange du bon, de la brute et de l’honnête".
Bifur se démarque du reste de la Compagnie parce qu’il possède les restes rouillés d’une hache d’Orque enfoncée dans le front. Hirsute et le regard fou, Bifur est un combattant redoutable et imprévisible qui communique par des gestes, des grognements et s’exclame à l’occasion et sans qu’on s’y attende en Khuzdul, une langue ancienne et secrète seulement comprise des Nains. Kircher précise : "À cause de sa blessure à la tête, il ne parle qu’en ancien dialecte nain. Et malheureusement, personne ne comprend ce qu’il dit, pas même ses comparses. Seul Gandalf comprend Bifur parce qu’il connaît ce dialecte".
Bombur adore la nourriture, si bien qu'il n’est pas surprenant d’apprendre que sa passion et son obsession dans la vie se résument à cuisiner et manger. "Bombur est le Nain à la plus grande taille, même s’il n’est pas aussi imposant que Thorïn ou Dwalïn", admet Hunter. "Ne tournons pas autour du pot : c’est un gros Nain. Lui, Bofur et Bifur sont plutôt frustres. Ce sont des bagarreurs et ils savent bien se défendre".
Oïn (John Callen) et son frère Gloïn (Peter Hambleton) sont les plus vieux membres parmi les voyageurs. Ce sont de courageux Nains du nord et des cousins éloignés de Thorïn Écu-de-Chêne, qu’ils rejoignent dans un élan de loyauté envers les leurs. Oïn, l’aîné, est guérisseur et un peu prophète : c’est en fait sa perspicacité qui provoque le périple. "Oïn a reconnu les signes avant-coureurs : quand les oiseaux s’envolent, et que les corbeaux retournent vers Erebor, cela marque peut-être la fin du règne de la terreur, la fin de Smaug", explique Callen.
Gloïn est l’intendant de leur entreprise et tient des comptes précis de leurs dépenses. C’est aussi un bon père de famille. Sa femme est une beauté admirée de tous et arbore une barbe du plus bel effet ; son fils – encore un enfant à cette époque – est Gimli, qui, 60 ans plus tard, rejoindra la Communauté de l’Anneau. "Les fans verront la ressemblance", signale Hambleton. "La hache de Gloïn a vraisemblablement un lien avec l’histoire de Gimli, car elle se transmet de père en fils. Et comme son fils plus tard, Gloïn se sent totalement concerné par cette quête et son issue". Les trois frères Dori, Nori et Ori, respectivement joués par Mark Hadlow, Jed Brophy et Adam Brown, sont des parents éloignés de Thorïn Écu-de-Chêne du côté de leur mère, mais ils sont tous de pères et de tempéraments différents.
Dori est l’aîné de la fratrie. Il est assez protecteur, surtout vis-à-vis de son plus jeune frère, Ori, qu’il veut soustraire à l’influence de Nori, si bien qu'il est forcément un peu autoritaire. Hadlow explique : "Dori passe son temps à essayer de veiller sur ses frères. Il se sent responsable de leur famille. Ces Nains sont tous de clans différents, et c’est pour ça qu’au début ils se méfient les uns des autres. Mais un lien particulièrement fort s’instaure entre eux au cours du film".
Nori est, lui, très différent de ses frères. Il a quitté le giron quand il était encore jeune : vif d’esprit et malin, il a vécu d’expédients pendant des années avant de rentrer au bercail. Il y a des chances qu’il veuille s’emparer du moindre objet utile ou qu’il trouve un peu joli. "Personne ne sait jamais ce qu’il mijote : il a toujours une attitude louche, et il est un peu chapardeur", observe Brophy. "Il est certes adorable, mais vous n’auriez sûrement pas envie de le voir épouser votre fille Naine". Ori est tout le contraire de son frère. D’un naturel doux, innocent et attachant, il écrit et dessine dans son journal pour tenir la chronique de leur voyage. "Je trouve qu’Ori ne fait pas un Nain crédible", remarque Brown, qui effectue ici ses débuts au cinéma. "Il est le jeune naïf et le benjamin du groupe. Or, il veut non seulement se prouver à lui-même sa valeur, ainsi qu’à ses frères qui veulent tout le temps le materner, mais aussi à Thorïn. Il veut entrer dans la légende". Au cours de ce long périple avec les Nains, Bilbon comprend peu à peu leur besoin viscéral de retourner sur leur terre natale d’Erebor. "Tout au long de cette aventure, Bilbon garde à l’esprit ses souvenirs de Cul-de-Sac, son chez-lui où il a sa place", souligne Philippa Boyens. "Il a hâte de rentrer là-bas et ces souvenirs sont pour lui une grande source de réconfort et d’inspiration. Et ce lien avec son propre foyer lui fait peu à peu comprendre ce qu'on a enlevé à ces Nains – le sentiment d’appartenance. Et plus que tout, c’est ce qui l’aide à saisir qui sont les Nains".
S’ils arborent des accents et des styles vestimentaires tous différents, les Nains n’en forment pas moins un groupe unique. "Vous pouvez comparer les Nains à une bande de sidérurgistes et de mineurs qui travaillent très dur, qui ont de la noblesse et une très grande éthique professionnelle. Pourtant ils aiment s’installer au pub et descendre quelques pintes de bière comme tout le monde", précise Jackson. "Ils ont aussi le sens de l’humour et sont de fiers combattants. Ils sont plutôt bruyants et sont aussi doués pour s’amuser que pour combattre les Orques".
Quand les Nains envahissent la maison de Bilbon, vident son garde-manger pour faire un festin et terminent le repas par une gigantesque bataille de nourriture, Bilbon commence à saisir ce que Gandalf et Thorïn attendent de lui : qu’il les accompagne pour un long et périlleux voyage, aboutissant à un combat avec un terrible dragon. "Bilbon n’est pas un guerrier", rappelle Freeman. "Il ne sait pas manier l’épée et n’est jamais monté à cheval, ce qui est évident quand on voit la façon dont il tient les rênes. Pourtant, Gandalf veut qu’il quitte Hobbitebourg et suive cette bande de fieffés coquins, idée qu’il trouve un peu folle. Bilbon a ses petites habitudes et ça lui convient, et ils lui demandent de se mettre volontairement en danger, au risque d’être blessé et de ne pas en réchapper. Alors la question se pose, ‘Pourquoi y aller ?’ C’est bien simple : il les suit parce qu’il sait qu’une occasion comme celle-ci ne se représentera pas".
Gandalf leur dévoile alors une clef et une carte ancienne qui pourrait bien indiquer un accès secret à la Montagne Solitaire, sous laquelle se situe le royaume souterrain d’Erebor. Mais la Compagnie a besoin d’un expert supplémentaire pour pouvoir mener à bien cette mission. Car la carte est cryptée. Or, Gandalf connaît justement la seule personne capable de la déchiffrer.

Le conseil blanc : quand les ténèbres descendent sur Vertbois-le-Grand

Après avoir quitté la Comté à dos de poneys, la Compagnie monte le camp dans la forêt du Bosquet des Trolls, quand ils sont capturés et à deux doigts d’être rôtis vivants par trois trolls balourds et affamés – William, Bert et Tom –, que l’on avait laissés changés en statues dans Le Seigneur Des Anneaux. "C’est la première fois du voyage (et de sa vie) que Bilbon est confronté au danger, terrifiant et bien réel, et il est mis à l’épreuve", raconte Jackson. "Cela nous renseigne assez bien sur le rôle de Bilbon tout au long de sa relation aux Nains".
Peu de temps après, ils rencontrent un vieux collègue de Gandalf, le magicien Radagast le Brun, dont le rôle est tenu par Sylvester Mccoy, comédien de théâtre connu pour son interprétation de Docteur Who. Un peu étourdi, facilement distrait et plutôt excentrique, Radagast est l’un des cinq mages, ou magiciens de la Terre du Milieu, parmi lesquels on trouve Gandalf le Gris et Saroumane le Blanc. Mais contrairement aux autres, Radagast s’est depuis longtemps retiré du monde pour vivre tranquillement à l’orée sud-ouest de Vertbois-le-Grand dans sa maison délabrée de Rhosgobel. Radagast a pour amis les animaux sauvages et les oiseaux de la forêt, et il se déplace dans un traîneau tiré par des lapins géants. McCoy trouve son personnage représentatif des préoccupations de Tolkien pour l’avenir et la préservation de la Terre. "À bien des égards, Radagast me rappelle beaucoup Saint François d’Assise", s’avance à dire McCoy.
Philippa Boyens reprend : “Radagast ne se soucie pas vraiment des problèmes des habitants de la Terre du Milieu, des elfes, des Nains ou des Hobbits. Il se sent bien plus concerné par la protection des animaux, des arbres et de la nature. Mais c’est grâce à ça qu’il est le premier à découvrir qu’un mal commence à envahir Vertbois-le-Grand de l’intérieur, lui donnant ainsi le nouveau nom de Forêt Noire. Il en vient à penser qu’après des années de paix et de prospérité en Terre du Milieu, un ancien fléau maléfique a ressurgi dans le monde”.
“La Terre du Milieu commence à gronder et à s’effondrer un peu", précise McKellen. “Les choses semblent changer, mais pas dans le bon sens. Des forces obscures sont à l’œuvre, et Gandalf cherche à savoir lesquelles. Ce qui le pousse à venir voir Radagast, qui est le premier à remarquer ces signes. Mais il faut toute l’intelligence et le recul de Gandalf pour comprendre ce qui se passe".
Grâce à la confiance que lui témoigne Radagast, Gandalf obtient un indice lui permettant de percer un mystère qui impliquerait l’ancienne forteresse abandonnée de Dol Guldur. "C’est une partie de l’histoire à laquelle fait allusion Tolkien mais qu’il n’a pas été écrite à l’époque", souligne Fran Walsh. "Nous avons toujours voulu aborder l’histoire de Gandalf à Dol Guldur, et je sais que beaucoup de fans ont hâte de découvrir cette partie du récit".
Il est probable qu’un sorcier de l’ombre – le Nécromancier – se trouve à Dol Guldur, ce qui confère à la quête de Gandalf un caractère encore plus urgent. Autre rebondissement inquiétant : la présence d’une colonie d’Orques monstrueux et difformes qui poursuivent la Compagnie à dos d'Ouargues meurtriers semblables à des loups. Après être tombée dans un guet-apens et avoir repoussé ces créatures puissantes et féroces, la Compagnie réussit à atteindre le petit village elfe de Fondcombe, une majestueuse oasis nichée au plus profond de la vallée d’une rivière, mais ils n’y sont pas exactement les bienvenus.
C’est réciproque. "Cette animosité remonte à bien longtemps, au temps d’Erebor", explique Armitage. "Les elfes convoitaient le royaume des Nains. Aussi, quand le dragon les attaqua, les elfes ne firent rien pour les aider. Ils laissèrent les Nains périr, ce que Thorïn ne leur pardonnera jamais". Les Nains finissent par être accueillis sur ordre d’Elrond, à nouveau joué par Hugo Weaving, qui incarne le Seigneur Elrond dans la trilogie du Seigneur Des Anneaux. Mais ce dernier doute de la sagesse de la quête entreprise par Thorïn et du rôle qu’y tient Gandalf. "Je crois qu’Elrond et Gandalf ont énormément de respect l’un pour l’autre", affirme Weaving. "Mais Elrond désapprouve Gandalf qui protège Thorïn et les Nains. Elrond redoute de les voir atteindre la Montagne Solitaire et réveiller Smaug : cela ne présage rien de bon et ne fera que remuer les choses. Sans compter ce que Gandalf a aussi prévu de son côté, et qui pose encore un autre problème".
En effet, Gandalf a une autre raison de venir à Fondcombe : il veut faire part de ses doutes sur Dol Guldur au Conseil Blanc – dont il fait partie, tout comme Saroumane, les Hauts Elfes Elrond et Galadriel, qu'incarne à nouveau Cate Blanchett. "Dans les notes de Tolkien, le Conseil Blanc est présenté comme un prolongement de la Terre du Milieu", précise Jackson. “Ils sont les réels gardiens de cet univers, à l'affût du moindre danger. Vous pouvez imaginer que ça a été pour nous une vraie mine d’information parce que ça nous permettait de mettre en scène des personnages déjà connus et de raconter en détails le récit fabuleux de cette présence mystérieuse à Dol Guldur”. Le Conseil Blanc, raconte Weaving, "œuvre surtout pour la paix dans le monde et est soucieux du fait que des forces obscures les entourent et peuvent à tout moment réveiller des démons et menacer leur quiétude".
Pour Weaving, retrouver ce rôle signifiait aussi pouvoir retravailler avec de vieux amis. "Ça a été très agréable de revenir sur ce projet et de retrouver des acteurs et des membres de l’ancienne équipe : ça faisait des années qu’on ne s’était pas vus". "Énormément de gens qui ont pris part à la première aventure sont aussi de celle-ci", ajoute Cate Blanchett, qui incarne à nouveau la belle et sage Dame Blanche de Lorien. "Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait une suite à l’aventure de la trilogie du Seigneur Des Anneaux, dans laquelle je n’apparais que peu. Du coup, quand j’ai entendu dire que Peter, Fran et Philippa allaient s’attaquer aux films du Hobbit, je me suis mise à les harceler. Je ne savais même pas si Galadriel y apparaîtrait, mais je ne pouvais pas m’empêcher d’y croire. Et puis j’ai su que son personnage y figurait bien, et j’ai été aux anges".
Galadriel est un membre éminent du Conseil Blanc et une alliée essentielle de Gandalf. Cate Blanchett la voit "comme une minuscule pièce du puzzle. Si j’ose dire, notre intervention dans le récit – le fait que Gandalf et Galadriel ont un mauvais pressentiment – va avoir une résonance particulière et annoncer les événements à venir. Le Conseil Blanc ne l’admet tout simplement pas. Et ce qui est noble et héroïque chez Gandalf et Galadriel, c’est qu’ils sont tous deux prêts à affronter l’avenir. Cela fait de Gandalf un héros par excellence – il symbolise le courage, envers et contre tous, de s’enfoncer dans les ténèbres où personne ne veut s'aventurer".
Cate Blanchett et McKellen se sont tous les deux réjouis à l’idée de travailler une nouvelle fois ensemble et de redonner vie au lien extraordinaire qui unit leurs personnages. "Il y a entre eux une complicité émotionnelle très intense qui, à mon avis, tient autant au jeu des acteurs qu’à la qualité du script", dit McKellen en souriant. "Cela repose sur la confiance mutuelle qu’ils se portent et à leur admiration l’un pour l’autre. En fait, je ne crois pas que parler d’amour soit trop fort, sincèrement. Ils partagent une intimité sensationnelle".
“C’est facile d’aimer Ian. Quant aux personnages, eh bien... peut-être dans une autre vie”, plaisante Cate Blanchett.
Enfin, Saroumane le Blanc, chef du Conseil Blanc, est le plus puissant et le plus vénéré des Mages : il est joué par Christopher Lee, acteur légendaire qui reprend lui aussi son rôle de la trilogie du Seigneur Des Anneaux. "Le récit se déroule 60 ans avant l’époque du Seigneur Des Anneaux et je joue donc Saroumane le Blanc tel qu'il était à l'origine, autrement dit le noble et honnête maître des magiciens, celui qui n’est pas encore devenu dangereux en passant du côté obscur de la force", précise Lee. En fan inconditionnel de Tolkien – il a d’ailleurs rencontré l’auteur une fois dans un pub d’Oxford, au Royaume-Uni –, Lee était heureux de retrouver l’univers de la Terre du Milieu de Peter
Jackson. "C’est comme une machine à remonter le temps", dit-il, ravi. "C’est extraordinaire. Mais au lieu d’aller dans le futur, nous retournons dans le passé". Tout comme Elrond, Saroumane voit d’un mauvais œil la quête des Nains et la considère comme une menace à la paix qui règne depuis tant d’années. Il reste sourd aux avertissements de Gandalf et ne veut pas y voir les signes de forces obscures à l’œuvre. "Saroumane pense que Gandalf devrait faire plus attention", raconte Lee. "Il ne pardonne pas aux Nains leur satanée quête. S’ils étaient venus trouver Saroumane, il les en aurait dissuadés et leur aurait évité bien des déconvenues".
Mais contre toute attente, Gandalf choisit d’aider les Nains, malgré les terribles désastres qui se profilent à l’horizon. Et cela rejoint l’un des thèmes sous-jacents de l’histoire, comme le note Philippa Boyens : "Galadriel pose une question à Gandalf, et sa réponse reflète quelque chose qui, nous le pensons, tenait à cœur à Tolkien et que nous sentions être vraiment l'essence de notre film : il s’agit de la bonté des gens au quotidien, et du fait que la simplicité d’une bonne action, d'un simple geste désintéressé, est bien plus fort et éloquent que l’acte le plus héroïque".

Des gobelins, Gollum et un simple anneau d'or

Abandonnant Gandalf, Thorïn file en douce de Fondcombe en entraînant avec lui Bilbon et sa Compagnie. Leur destination finale est à l'est, mais ils doivent d’abord traverser les Monts Brumeux réputés pour être traîtres. Cette décision difficile les oblige à traverser une tempête violente qui les surprend dans un gouffre dont les parois prennent littéralement vie et se transforment en imposants Géants de Pierre. Les dangers qui les guettent sont tout aussi grands sous la montagne, où ils tombent dans le guet-apens que leur tendent la horde de Gobelins.
Au fin fond des grottes des Gobelins, Thorïn et ses compagnons doivent faire face à des créatures malhonnêtes et balafrées, de vrais pillards et tueurs dirigés par l’énorme Roi Gobelin, incarné par Barry Humphries, surtout connu pour son alter ego comique, Dame Edna. "Je joue le Roi Gobelin, qui est l’un des personnages les plus désagréables que j’aie jamais joués", admet Humphries. "Il est complètement barré et violent, il manque totalement d’empathie et par-dessus tout il est hideux. Il règne sur une horde de Gobelins qui lui obéissent parce qu’ils ont peur de lui et de sa cruauté. Mais les Nains sont ses ennemis jurés. Et il adore tester de nouvelles recettes à base de chair de Nains". Dans la confusion, Bilbon se retrouve séparé du reste du groupe et dégringole encore plus profondément dans la montagne jusqu’à un lac souterrain où il se retrouve alors face à une créature d’un tout autre genre. Il vient de pénétrer dans le sanctuaire d'une créature étrange et décharnée, qui semble se nourrir de poissons et de Gobelins... Elle s’appelle Gollum et il possède et vénère un anneau aux pouvoirs magiques.
“Ça nous a beaucoup amusés d’écrire à nouveau pour Gollum, un de nos personnages préférés", raconte Philippa Boyens. “Ce n’est pas tout à fait le même Gollum que celui que nous avions rencontré dans la trilogie du Seigneur Des Anneaux. Il est plus jeune, il a quelques dents en plus et il se montre un peu plus courageux dans ce film. Comme cela fait déjà longtemps – environ 540 ans – qu’il vit ici, dans l’obscurité, en s’en prenant à des Gobelins assez infortunés pour être tombés entre ses griffes, il a fini par oublier qu’il était vulnérable. Son tort est de penser que l’anneau, son ′talisman′, le rend invulnérable. Il ne réalise pas ce qui lui arriverait s’il venait à le perdre".
Pendant qu’il inspecte la grotte de Gollum, Bilbon découvre l’anneau et le glisse dans sa poche. Il ne mesure pas l’importance qu’il revêt pour Gollum – et pour l'avenir de la Terre du Milieu. Une nouvelle fois, Andy Serkis se glisse dans la peau de Gollum. Après son interprétation initiale de Gollum dans Le Seigneur Des Anneaux, de King Kong et du César de La PlanÈte Des Singes : Les Origines, Serkis est passé maître dans l’art de la "motion- capture". Son interprétation de cette créature obsessionnelle et schizophrène, qui était autrefois un Hobbit, a fait entrer le personnage dans l’inconscient collectif par sa singularité et son caractère unique.
Étant donné que dix ans se sont écoulés entre la dernière trilogie et ce nouveau tournage, l’acteur a dû se réapproprier le personnage de Gollum. "La première fois que je l’ai incarné il y a une dizaine d’années, je m’étais fait au personnage avec beaucoup de naturel", explique Serkis. "Je n’avais donc pas peur de ne plus faire corps avec lui. En revanche, ce qui m’a semblé étrange pendant un instant, c’est que j’avais le sentiment de faire un simple travail d’imitation. Puis, nous avons tourné la scène-clé entre Gollum et Bilbon et j’ai senti que j’avais retrouvé mes marques. Je ressentais parfaitement toute la tragédie de la situation de Gollum, l’ampleur de la perte de l’unique chose à laquelle il tenait, comme si nous ne faisions qu’un".
Gollum s’apprête à dévorer Bilbon, mais le Hobbit tente désespérément d'avoir la vie sauve et de recouvrer la liberté grâce à une série d’énigmes. "Gollum engage la conversation avec cet être dont il se méfie mais qu’il croit dominer", explique Serkis. "Une partie de lui apprécie le jeu, mais les énigmes finissent par se retourner contre lui. Et cette rencontre fondamentale mènera Gollum à passer le reste de sa vie à poursuivre ce à quoi il tient par-dessus tout".
Cette séquence décisive se déroule assez tard dans le film, mais a été la première à être tournée, ce qui s'est avéré une formidable entrée en matière pour Freeman. “C’était très bien écrit et très drôle à jouer, d'autant plus que je donnais la réplique à Andy", raconte-t-il. "C’est un excellent acteur qui campe un Gollum magnifique. Le simple fait de l’entendre prendre cette voix est incroyable – vous y êtes habitués, mais à ce moment-là, il devient vivant sous vos yeux. Peter a tourné notre scène en un seul plan, si bien que d'une certaine façon, nous avions l’impression de jouer une pièce de théâtre qui durait 9 minutes. Et cette semaine que nous avons passée à tourner cette petite séquence m’a réellement aidé à me glisser dans le rôle".
La rencontre avec Gollum fait une très forte impression sur le Hobbit. Même s’il sait qu’il n’a pas l’étoffe d’un grand héros, "pendant le voyage, il fait preuve d’un courage que personne ne soupçonnait vraiment chez lui. Il ne s’en doutait pas lui-même", signale Freeman en réfléchissant. "On n’a aucun moyen de savoir comment on réagirait dans pareille situation, mais il découvre qu’il est capable de loyauté, de compassion et d’ingéniosité, et il ne s’en serait jamais douté. C’est un peu comme si cela lui conférait un pouvoir à présent. Et il détient l’anneau, qui recèle lui-même de nombreux pouvoirs".

  1. Le synopsis
  2. Un conte qui a pris de l'envergure
  3. Histoire et personnages
  4. Retour en Terre du Milieu
  5. Costumes et maquillage
  6. WETA Digital toujours là
  7. Armes et entraînement
  8. Retour en Nouvelle-Zélande
  9. De l'anglais au Khudzul
  10. Howard Shore à la baguette

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