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La Huitième couleur

Titre VO: The Colour of Magic

Tome 1 du cycle : Les Annales du Disque-Monde
ISBN : 978-284172039-2
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Terry Pratchett

Dans une dimension lointaine et légèrement trop courte, sur un plan astral passablement froissé, les tourbillons de brumes stellaires frémissent et s’écartent… Voici le Disque du monde porté par la Grande Tortue dans son lent voyage vers nulle part… Les habitants d’Ankh-Morpork croyaient avoir tout vu. Et Deuxfleurs avait l’air tellement inoffensif, bonhomme chétif, fidèlement escorté par un Bagage de bois magique déambulant sur une myriade de petites jambes. Tellement inoffensif que le Patricien avait chargé le calamiteux sorcier Rincevent de sa sécurité dans la cité quadrillée par la Guilde des Voleurs et celle des Assassins ; mission périlleuse et qui devait les conduire loin : dans une caverne de dragons ; peut-être jusqu’au Rebord du Disque. Car Deuxfleurs était d’une espèce plus redoutable qu’on ne l’imaginait : c’était un touriste… A la lumière de l’octarine, la huitième couleur, celle de la magie, découvrez l’univers fantastique et farfelu de Terry Pratchett.

Critique

Par K, le 15/01/2024

Paru en 1983 et édité en France par l’Atalante en 1996, La huitième couleur est le premier roman du cycle des Annales du Disque-monde écrit par Terry Pratchett. Son récit se poursuit directement dans le deuxième roman, Le huitième sortilège, ce qui fait de ces tomes des cas atypiques au sein du cycle. Précisons tout d’abord que l’auteur déclarait en 2004 être gêné quand des lecteurs commençaient par ces deux premiers livres : « Ne commencez pas le Disque-monde par le début ! ». Un tel conseil peut dérouter.
Première incursion dans ce monde plat soutenu par quatre éléphants juchés sur le dos de la Grande tortue A’Tuin, la huitième couleur suit les pas de Rincevent, mage n’ayant pas terminé ses études à l’université de l’Invisible d’Ankh-Morpork -et remarquablement dénué de tout talent en la matière-, chargé bien malgré lui d’escorter Deuxfleurs, premier touriste à débarquer dans cette cité. Outre une critique du tourisme par l’auteur, l’intrigue est avant tout le prétexte à une découverte de l’univers, à travers la succession de lieux visités par le duo, le plus souvent d’une fuite éperdue à une autre échappée suite à un malheureux concours de circonstances.
Pratchett déclare avoir ici cherché à rendre hommage à vingt-cinq années de lecture du genre. Les références ne manquent en effet pas, à commencer par la cité d’Ankh-Morpork elle-même tant les clins d’œil à Lankhmar transparaissent dès les premières pages, jusqu’à l’apparition d’un duo sur fond de lointain brasier. Si Fritz Leiber se devine au départ, c’est H.P. Lovecraft qui pointe ses tentacules dans la suite du roman, le temps d’une brève incursion dans un temple peu recommandable, avant de laisser sa place à Anne McCaffrey et au pastiche d’une heroic-fantasy traditionnelle. Si l’on sent le plaisir qu’a pu éprouver l’auteur à parodier ces classiques, l’ensemble donne parfois l’impression à la lecture de faire face à une succession de nouvelles davantage qu’à un roman. Les personnages n’y sont pour la plupart que brièvement esquissés et si le tout tourne en dérision la fantasy -l’ouvrage a été à sa sortie comparé à l’œuvre de Douglas Addams- il y manque les jeux de mots percutants et la finesse qui fera le sel de l’auteur par la suite. Il n’en demeure pas moins que cette huitième couleur voit la genèse de maints personnages de la série, de l’ébauche du patricien à un bagage déjà fort bien menuisé en passant par La Mort dans un hommage au bref conte oriental de William Somerset Maugham. Ne serait-ce que pour cela, sa lecture peut être recommandable.

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