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Terry Brooks a une vision pour sa nouvelle série

Par Thys, le mercredi 7 juin 2006 à 10:22:18

Terry Brooks n'est peut-être pas l'auteur le plus apprécié des lieux, en tout cas, pas pour ses Shannara en pagaille, mais ce n'était pas une raison pour le snober, alors que celui-ci nous parle de sa prochaine saga !
A découvrir ci-dessous !

Interview de Terry Brooks

La superstar de la fantasy, Terry Brooks, lancera sa nouvelle série en août, avec Armageddon's Children. Durant les presque 30 ans qui se sont écoulés depuis The Sword of Shannara les choses ont changé dans le monde de la fantasy. Mais Brooks, 62 ans, est resté constant, Armageddon's Children est son 25ème livre.

« Tous ceux d'entre nous qui écrivent dans le monde de la fantasy/SF ont un complexe de Rodney Dangerfield » dit Brooks à propos du genre qu'il a aidé à établir. « Vous savez : "personne ne nous aime, personne n'apprécie ce que nous faisons". Donc nous sommes toujours reconnaissant lorsque quelqu'un montre de l'intérêt pour ce que nous faisons. »

Brooks ne devrait pas s'inquiéter du manque d'intérêt. Straken: High Druid of Shannara, Book 3 s'est vendu à 72 000 exemplaires depuis sa sortie en septembre 2005.

Avec le succès de The Sword of Shannara en 1977 - qui est resté dans la liste des best sellers du New York Times pendant 5 mois - Brooks a ouvert la porte pour d'autres grands écrivains fantasy comme Stephen Donaldson, David Eddings et Anne McCaffrey - tous, comme Brooks, sont publiés chez Del Rey.

Qu'y a-t-il de différent dans votre nouvelle série par rapport à vos anciens travaux ?

Terry Brooks : Lorsque l'on m'a demandé si j'écrivais d'un point de vu politique, je répondais que non. En fait, si - j'ai un positionnement politique solide sur à peu près tout ce que je fais. J'ai écris des livres sur l'environnement, les drogues et ce genre de choses depuis des années, comment pouvais-je donc prétendre ne pas écrire d'un point de vue politique ? Ma vision de cette nouvelle série est celle-ci : si le monde dans lequel nous vivons continue sur la voie dans laquelle il est engagé et finit par imploser sous la pression de ses propres erreurs, en terme de gestion et de prise de décision, que se passera-t-il ? Que restera-t-il et comment le monde se reconstruira-t-il ? Quelle forme prendra-t-il ? Je pense que ça pourrait prendre 9 livres. Pour l'instant, je pars sur 3 trilogies.

Où trouvez-vous les idées pour vos livres ?

TB : La plupart de mes idées viennent de la lecture des journaux, des magazines, de l'observation de ce qui se passe. Selon moi, ce qui est le mieux lorsqu'on écrit de la fantasy est que l'on peut pendre des problèmes actuels et les replacer dans un monde imaginaire, en des termes différents, et permettre aux gens de les reconsidérer. Et c'est étonnant de voir comment les gens vont appréhender les choses dans un contexte différent, et réexaminer ce qu'ils pensent de différentes choses.

Combien de temps mettez-vous à écrire un livre ?

TB : Généralement entre 8 et 10 mois de travail réel. Je fais un livre par an, et je suis assez satisfait de cette organisation. Je m'y tiens depuis 1985 et ça a l'air de marcher. Parfois, j'en fais un peu plus lorsque j'ai des contrats comme les livres de Star Wras que l'on peut écrire assez rapidement.

Quelles ont été vos influences lorsque vous avez débuté ?

TB : J'ai été principalement influencé par Tolkien. Tolkien est revenu en force pendant mes années d'études, les années 60. Mais j'ai aussi beaucoup été influencé par William Faulkner. C'est un mariage étrange, mais voilà. J'ai fait ma thèse sur Faulkner et j'étais fasciné par tout le concept du disfonctionnement des familles, mais je ne voulais pas écrire à ce propos de la manière dont il avait déjà été traité de nombreuses fois auparavant. Et Tolkien m'a donné le format pour me libérer de tout ça.

Vous avez ouvert la voie pour beaucoup d'écrivains fantasy.

TB : C'est ce qu'on me dit. Lorsque The Sword of Shannara est sorti en 1977, il n'y avait pas beaucoup de fantasy à part Tolkien. Et l'avis prédominant sur le marché du livre à cette époque était que la fantasy ne vendait pas - qu'il n'y avait pas de lecteur pour elle. Mon éditeur, Lester Del Rey, a senti que ce n'était pas vrai et a pris The Sword of Shannara comme un moyen de le prouver. Il l'a sorti et c'est entré dans la liste des best sellers de tous les temps. Ca a ouvert les yeux au monde éditorial sur le fait que la fantasy se placerait parmi les best sellers.

Qui sont vos fans ?

TB : Mon lectorat a dramatiquement changé. Dans les années 70, il était mâle et jeune, presque exclusivement. Et bien sûr, maintenant, c'est assez bien réparti entre les hommes et les femmes. J'ai aussi la chance d'être un écrivain qui a gardé ses lecteurs au cours des ans, donc, j'ai des familles de lecteurs désormais. Les parents passent les livres aux enfants et ça marche aussi dans l'autre sens.

Quels ont été vos livres et vos projets favoris ?

TB : J'aime tout ce que je fais. Je suis très impliqué dans Running with the Demon parce que je l'ai écrit d'après ma propre enfance, sur le fait de grandir dans une petite communauté du middle-ouest où l'on croit toujours à la magie, et comment perdre tout cela a été une expérience de l'âge. L'autre livre dont je parle tout le temps est Magic Kingdom for Sale, qui est très auto-biographique. Il traite de la transition d'un avocat qui devient écrivain. Donc, Ben Holiday dans le livre, c'est vraiment moi. Bien entendu, je suis aussi très proche des livres de Shannara, parce que j'y travaille depuis toujours. Et puis je devrais citer Sometimes the Magic Works qui est mon livre sur ce que ça signifie d'être écrivain et quelles sont mes expériences.

Que lisez-vous en ce moment ?

TB : Small Island, qui a gagné le Whitbread en Angleterre dans mon club de lecture d'ancien libraires et d'un écrivain - j'en suis le grand-père par les vertus du mariage. Je lis un nouveau livre de Kathy Hepinstall, qui a écrit House of Gentle Men il y a quelques années et a travaillé avec moi sur la Maui Writers Conference. Je lis le nouveau livre de Richard Morgan Woken Furies, qui est assez dur, ce n'est pas pour les enfants, mais c'est un écrivain de SF brillant. Je viens juste de lire le nouveau livre d'Elizabeth Berg We are all welcome here. Je lis de tout - vraiment. C'est quelque chose que les écrivains devraient faire plus. Je n'aime pas trop que tant d'écrivains ne lisent que dans leur domaine. J'ai l'impression qu'on ne peut évoluer sans ça. Pour moi, c'est un grand plaisir de lire ce que d'autres écrivains font dans d'autres genres.

Que faites-vous quand vous n'écrivez pas ?

TB : Je voyage beaucoup. J'ai ce sentiment que je vais finir par être incapable de me déplacer, d'une manière ou d'une autre, avant d'avoir vu tout ce que j'ai envie de voir. Ca m'inquiète d'en arriver à un point où je pourrai seulement voir les choses en montant dans un bus ou autre, je ne veux pas faire ça. Pour moi, voyager est l'autre grosse influence sur ce que j'écris. Je vais dans des endroits et je suis inspiré par ce que je vois.

Sur quoi travaillez-vous en ce moment ?

TB : Je suis à la moitié du second livre de la série, après Armageddon's Children, dont le titre n'a pas encore été annoncé. Et je viens juste de finir de travailler sur un scénario pour une série graphique de Shannara que Del Rey veut lancer pour le premier titre original de leur nouvelle série manga. Mais c'est plus un roman graphique traditionnel qu'autre chose. C'est un médium tellement visuel que les lecteurs en sont demandeurs - ils en parlent tout le temps. Je ne voulais pas retravailler d'après un vieux livre, ça ne me semblait pas approprié. J'ai pensé « Faisons quelque chose de nouveau et voyons si cela suscite de l'intérêt. »

Article originel, par Kimberly Maul, le 23 Mai 2006


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