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Jonathan Strange & Mr Norrell : retour sur l’épisode 2

Par Zakath, le mardi 26 mai 2015 à 18:25:50

2Suite de notre suivi épisode par épisode de l'une des séries fantasy du moment !
Oui, nous parlons toujours de l'adaptation du roman de Susanna Clarke, Jonathan Strange & M. Norrell. Le deuxième des sept épisodes prévus était diffusé dimanche soir sur l'antenne de la BBC et voilà notre avis détaillé à ce sujet.
Nous espérons que ce nouveau rendez-vous vous plaira !

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Chapter 2: How is Lady Pole?

L’adaptation du roman de Susanna Clarke avait commencé de belle manière grâce à un premier épisode qui réussissait avec fluidité à poser l’univers et les personnages que nous allions suivre pendant sept heures durant. Les défis à surmonter restent cependant nombreux et le deuxième épisode en comporte plusieurs, d’autant qu’après des débuts relativement calmes on plonge de façon plus démonstrative dans le merveilleux.

How is Lady Pole ? se concentre principalement sur deux sous-intrigues : tout d’abord, comme le titre l’indique, sur les conséquences de la résurrection d’Emma, ensuite sur les débuts de la relation entre Gilbert Norrell et Jonathan Strange.

Quelques mois ont passé depuis la fin du premier épisode et les capacités de Norrell sont désormais employées par le gouvernement dans la guerre contre la France, comme la scène d’ouverture en témoigne : la flotte fantôme créée par le magicien s’avère ainsi très convaincante (malheureusement, le jeu des deux officiers français beaucoup moins, bien que ce soit tout de même un bon point de les entendre parler français et non anglais avec un accent). Si la magie a regagné ses lettres de noblesse, les limites de Norrell, qui rechigne à aller sur le terrain, commencent à apparaître. Jonathan Strange arrive donc à point nommé : autodidacte, il fait preuve d’un talent certain mais peine à contrôler sa magie et l’enseignement d’un magicien plus expérimenté lui serait donc fort utile.

Après un premier épisode qui se focalisait surtout sur Norrell, cette deuxième partie permet de découvrir un peu plus Strange, qui ne perd pas de son charme mais montre davantage son côté obsessionnel maintenant qu’il a trouvé sa voie. Néanmoins, quand les deux personnages se rencontrent pour la première fois, c’est encore Norrell qui attire le plus l’attention, Eddie Marsan traduisant à merveille la joie de son personnage découvrant enfin un égal à qui parler (mais encore suffisamment inexpérimenté pour être contrôlé). Un autre élément remarquable est de voir la lutte d’influences qui se développe autour de Norrell dans cet épisode : Childermass est désormais plus en retrait même si son avis est encore pris en compte et Norrell s’appuie également sur les conseils de Drawlight et Lascelles. Dans le précédent épisode, Lascelles semblait suivre son comparse pour tromper son ennui mais il apparait désormais en charge des opérations et bien décidé à ne pas voir Strange voler la vedette de son employeur. Il commence à se dessiner comme un antagoniste plus important ce qui permet à John Heffernan de donner une meilleure idée de son jeu d’acteur et il se révèle très bon.

La confrontation entre les deux magiciens permet également d’exploiter leurs différences de style, illustrées à merveille par la séquence à Portsmouth où après que Norrell ait établi des barrières efficaces de façon peu spectaculaire, Strange fait une démonstration de ses pouvoirs bien plus flamboyante (soutenu encore une fois par des effets spéciaux à la hauteur des enjeux). On peut regretter que l’épisode ne passe pas plus de temps à explorer leur relation de professeur à élève car déjà on discerne les points d’achoppement, qu’ils viennent des manigances de Drawlight et Lascelles ou de la simple opposition de tempérament des deux personnages du titre. Toutefois, le rythme n’apparait pas non plus précipité malgré un programme chargé.

En effet, l’épisode se penche aussi en détail sur les suites du pacte passé entre le Gentleman et Norrell, des suites qui vont principalement affecter Emma Pole avant de s’étendre à toute la maisonnée et en particulier au majordome Stephen Black. Alice Englert interprète à la perfection la détresse croissante de son personnage enlevé toutes les nuits par le Gentleman et incapable d’expliquer sa situation à son entourage, tout comme Aryon Bakare qui partage ses souffrances mais doit encore tenir sa place de domestique. Surtout, on peut se faire une meilleure idée de l’interprétation de Marc Warren dans le rôle du Gentleman et les réserves émises à son sujet lors de sa première apparition sont dissipées. Non seulement il hérite d’un costume plus convaincant mais il a davantage le loisir de montrer d’autres facettes de son personnage : il privilégie toujours son côté sinistre mais il est clair que le Gentleman n’agit pas comme il le fait dans l’intention de nuire, sa façon de raisonner ne se base tout simplement pas sur une morale humaine.

La découverte de Lost-Hope est un autre moment fort de l’épisode, les décors autour du manoir étant délicieusement macabres. Le bal lui-même souffrait peut-être d’un manque de figurants (ou alors la compagnie restreinte justifie le fait que le Gentleman enlève des humains pour voir de nouvelles têtes) mais l’ambiance inquiétante et irréelle était en revanche bien rendue.

Ce deuxième épisode confirme en tout cas la bonne impression laissée par The Friends of English Magic grâce à un scénario qui parvient une fois encore à restituer l’essentiel du livre sans longueur ni précipitation (bien qu’on puisse évidemment regretter de ne pas passer plus de temps sur certains points ou certains personnages : le Roi Corbeau continue d’être évoqué mais les raisons de son importance restent floues, par exemple) et remarquablement servi par le reste de l’équipe.


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