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Jonathan Strange et Mr Norrell

Titre VO: Jonathan Strange & Mr Norrell

ISBN : 978-222110887-1
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Susanna Clarke

Il y a des siècles, quand la magie existait encore en Angleterre, le plus grand des magiciens était le Roi Corbeau. Désormais, en 1806, alors qu’il est à peine plus qu’une légende, cela fait bien longtemps qu’ils ont perdu leurs pouvoirs, ne pouvant plus qu’écrire de longs et ennuyeux articles à son sujet.
Mais à Hurtfew Abbey, dans le Yorkshire, le reclus Mr Norrell a assemblé une incroyable bibliothèque de livres oubliés et perdus issus du passé magique de l’Angleterre et a regagné une partie des pouvoirs des magiciens du royaume. Il se rend à Londres et rend à la vie une belle jeune femme…
Bientôt, il propose son aide au gouvernement, dans sa lutte acharnée contre Napoléon Bonaparte. Tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’un rival apparaisse… Jonathan Strange est charmant, riche et arrogant. Son talent est extraordinaire.
Mais la restauration de la magie est basée sur un mensonge, et sa femme Arabella et lui-même devront un jour payer le prix de ce mensonge… Pour la sauver, Strange va devoir endurer la folie, jusqu’à ce qu’il découvre finalement la véritable nature de la magie anglaise, et son créateur.

Critique

Par Gillossen, le 11/10/2004

Il y a des romans dont on sait que l’on va se retrouver littéralement transporté à la lecture, et plus encore une fois celle-ci achevée, ce qui se révèle peut-être bien plus rare… C’est le cas ici. Car, autant le clamer sans attendre, voici sans nul doute l’un des meilleurs ouvrages de l’année 2004, tous genres littéraires confondus ! Une affirmation qui pourra très certainement servir en 2005 également, en tenant compte de la traduction française chez Laffont.
C’est tout un univers qui s’ouvre au lecteur, une Angleterre de rêve et de magie, terre de brumes et de mystères. Avec Londres évidemment, et ses rues façon Dickens, mais sans oublier ses personnages, qui ne font pas que se fondre dans le décor, loin de là, mais s’y imposent tout autant.
L’influence d’auteurs du XIXeme siècle telle que Jane Austen, parmi les préférés de Susanna Clarke, devient alors évidente. Protagonistes principaux ou plus anonymes, tous sont façonnés avec grand soin, entre retenue et humour, “à l’anglaise”, serait-on tenté de dire une fois de plus… Une véritable essence victorienne qui imprègne d’ailleurs chaque aspect du roman, une patine savoureuse - on osera sans heurt parler de savoir-faire - une maîtrise qui n’a rien de poussiéreuse ! Quand bien même l’auteur parfois prend son temps…
Il faut bien reconnaître pour l’occasion que si certains chefs-d’oeuvre ont été couchés sur le papier en une poignée de semaines, les dix ans passés sur ce roman pèsent leur poids ! Et bien sûr, de façon plus que positive. Un travail d’orfèvre policé, savemment et patiemment orchestré, mais sans pour autant que la passion en pâtisse une seule fois !
A chaque chapitre, phrase, ou même mot, Susanna Clarke nous régale, sans jamais nous rassasier, entremêlant tour à tour fresque intimiste et épique avec le même bonheur, avec ses hommes et ses femmes victimes ou acteurs de l’Histoire. Une Histoire évidemment revisitée, on s’en doute, mais là encore avec subtilité et élégance. (On y croise notamment Lord Byron, ou le duc de Wellington…)
Mais quoi qu’il en soit, votre serviteur aura beau multiplier les commentaires et les compliments, difficile de concevoir une critique ou chronique pouvant réellement rendre justice à cet ébouriffant bijou de près de 800 pages. Voilà donc un roman tout simplement aussi admirable qu’enchanteur, à déguster assis dans un bon fauteuil, devant un feu de cheminée ronflant paisiblement, avec une tasse de thé et des biscuits à portée de mains… Ou bien n’importe où ailleurs !
Une dernière chose néanmoins, puisqu’il s’agit là d’une lecture en anglais : le niveau n’est pas particulièrement compliqué, mais l’auteur use souvent de formules et autres tournures vieillies, comme doubtfully au lieu de perhaps. Il faut le temps de s’y habituer, mais ce petit moment d’adaptation n’a rien d’un défaut… Isn’t it ?

9.0/10

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