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L’année 2020 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le lundi 9 mars 2020 à 11:30:00

Aux forges de Vulcain - David Meulemans

Forges

Alors que 2019 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?
Ce fut une très bonne année pour les forges, marquée par notre première participation aux Imaginales. Nous avons publié dix livres, qui ont tous rencontré leurs lectrices et lecteurs. Nous avons notamment passé une très belle année avec le premier roman de Jean-Luc d'Asciano : Souviens-toi des monstres, qui a eu un accueil critique et lecteurs assez fantastique, malgré le pari et l'exigence qu'il incarne. Le livre a créé une communauté de fans, qui voient en lui une sorte de petit classique. Ce fut l'occasion de rencontres passionnantes en librairie. Et à la fin de l'année, il a remporté le prix du public au Prix Hors Concours. Donc, belle année 2019.
A titre personnel, hors parutions, un événement vous a-t-il particulièrement marqué ou surpris au cours de cette année écoulée (un prix, un salon, etc...) dans le paysage des littératures de l'Imaginaire ?
Le succès des Furtifs, c'est l'événement de l'année. Mais je ne peux guère le commenter : je n'ai pas encore eu le temps de le lire. Parfois je me dis que c'est une forme de faute professionnelle, parfois je me dis que c'est ainsi, je suis en retard sur mes lectures. Je suis content pour son éditeur, et je me dis que cela fait du bien à tout l'imaginaire. La fin de Game of Thrones : j'aimais bien la série, mais j'avoue qu'entre l'époque où j'ai commencé la lecture des romans et le moment où j'ai fini la série, trop de temps s'est écoulé, j'ai changé et j'étais content que cela finisse. J'espère que les romans continueront. J'aimerais bien connaître leur fin. Ah, le grand événement, en fait, qui m'a laissé une impression intégralement positive, c'est l'exposition Tolkien à la BNF. Elle est fantastique. C'est la première fois que je vois une exposition de ce calibre sur un auteur, en France. Donc, ma réponse, s'il ne fallait garder qu'une chose : Tolkien à la BNF.
Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2020 ?
2020, c'est les dix ans des forges, donc la maison devient de plus en plus elle-même, se rapproche de plus en plus de son essence, qui est cette jonction entre la littérature de genre et la littérature de l'imaginaire. Concrètement, nous aurons trois titres fantastiques : Cochrane vs Cthulhu de Gilberto Villarroel (traduit par Jacques Fuentealba), Tamanoir de Jean-Luc d'Asciano et surtout L'Abysse de Rivers Solomon (qui a conquis les lecteurs et lectrices en 2019 avec L'incivilité des fantômes, au rayon SF). Mais surtout, nous aurons un titre de fantasy pure, à paraître en mai pour les Imaginales, le premier roman de Claire Duvivier : Un long voyage. C'est un grand roman d'éducation dans un monde imaginaire, qui parle de l'héroïsme qu'il faut pour être une personne, s'appartenir, exister, vivre, quand on n'est, ni un héros, ni un anti-héros. C'est beau, intelligent, et plein de souffle.
Un autre chantier, c'est le Collectif : les forges sont membres d'un collectif d'éditeurs, et dans cette alliance, deux autres maisons vont davantage déployer leurs ailes dans l'imaginaire : Anne Carrière et la Belle colère. Anne Carrière continue la publication de la série Alex Verus, et surtout se lance dans la première traduction intégrale de Prydain - que je connaissais de réputation, et pour avoir fait, enfant, des cauchemars, après avoir vu Taran, une adaptation partielle de ce cycle par Disney. Je viens à peine de commencer à lire, mais c'est, à mon avis, un événement fantasy très important, comme une pièce qui manquait dans l’histoire de la fantasy - et une fantastique porte d'entrée dans la fantasy pour les lectrices et lecteurs dès dix ans. Et côté Belle Colère, il y a la sortie du troisième et dernier tome de StarPoint, la série de Marie-Lorna Vaconsin, un mélange d'aventure, de poésie, d'émerveillement et de "coming of age - story".
Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?
En tant qu'éditeur, je veux convaincre la terre entière de lire le premier roman de Claire Duvivier, Un long voyage. Juste le lire - je n'aurai à convaincre personne de l'aimer : le lire c'est l'aimer, pour l'intelligence, la finesse, la délicatesse d'âme qui s'en dégagent. C'est un grand roman.
Et sinon, j'ai prévu de lire toute l'oeuvre d'Ursula Le Guin. On est fin janvier, et je suis déjà en retard sur mon programme de lecture. Cela commence bien.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.

  1. Albin Michel Imaginaire - Gilles Dumay
  2. Le Bélial' - Olivier Girard
  3. Mu Editions- Davy Athuil
  4. Les éditions du Rouergue - Olivier Pillé
  5. Les éditions ActuSF - Jérôme Vincent
  6. Le Livre de Poche - Laëtitia Rondeau
  7. Folio SF et Denoël Lunes d'encre - Pascal Godbillon
  8. Les éditions Critic - Éric Marcelin
  9. Les éditions L'Atalante - Denis Detraz
  10. Projets Sillex - Nicolas Marti
  11. Les éditions Callidor - Thierry Fraysse
  12. Fleuve Editions - Florian Lafani
  13. Les éditions Pygmalion - Florence Lottin
  14. Les éditions Leha - Jean-Philippe Mocci
  15. Les éditions de L'Homme Sans Nom - Dimitri Pawlowski
  16. Aux forges de Vulcain - David Meulemans
  17. Les éditions Scrineo - Jean-Paul Arif
  18. Rageot - Murielle Couëslan
  19. Gulf stream éditeur - Caroline Merceron
  20. Les Éditions Mille Cent Quinze - Frédéric Dupuy
  21. Les éditions Oneiroi - Camille Ragot
  22. Les éditions J'ai Lu - Thibaud Eliroff
  23. Les éditions Mnémos, Frédéric Weil

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