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L’année 2020 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le lundi 9 mars 2020 à 11:30:00

Les éditions ActuSF - Jérôme Vincent

Alors que 2019 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?: Ce fut une année animée en coulisses avec notre changement de diffuseur distributeur en librairie (on est chez Média Diffusion/Distribution désormais) et en numérique (avec une arrivée chez Edantès). Ce fut une expérience riche et intense dirons nous... Et côté parution, on a vécu une belle année 2019. La première partie a été marquée chez nous par la sortie de la biographie de Lovecraft, Je suis Providence, la deuxième partie par des titres passionnants flirtant pour plus ou moins fortement avec la fantasy et la magie comme A la pointe de l'épée d'Ellen Kushner, Passing Strange d'Ellen Klages et Je suis fille de rage de Jean-Laurent Del Socorro. Quelle année 2019 !

A titre personnel, hors parutions, un événement vous a-t-il particulièrement marqué ou surpris au cours de cette année écoulée (un prix, un salon, etc...) dans le paysage des littératures de l'Imaginaire ?: Il y a deux choses que je retiens dans les littératures de l'imaginaire pour 2019. D'une part une certaine ouverture du monde mainstream. Je suis épaté par l'écho phénoménal des Furtifs d'Alain Damasio. Voilà un livre qui a su dépasser les bornes de l'imaginaire. Évidemment, d'un côté, il y a avait une telle attente d'un nouveau livre d'Alain que ce n'est pas étonnant. Mais il fallait arriver à orchestrer cette sortie commercialement, littérairement, et au niveau de la communication. Chapeau bas. Comme quoi c'est parfois possible. A moindre une échelle, l'uchronie de Laurent Binet le montre également, et un peu aussi notre Je suis Providence qui a eu un bel écho dans la presse à notre niveau. J'ai le sentiment qu'il y a des signes d'ouvertures par rapport au constat fait en 2017. Les chiffres de l'observatoire de l'imaginaire le montrent bien cette année. Il faut maintenant traduire tout cela en terme de ventes pour toutes les parutions d'imaginaire.
Et puis ce qui m'a marqué, c'est l'extraordinaire fréquentation des salons. Je pense aux Imaginales bien entendu mais aussi aux Utopiales. Il a fallu refuser du monde à certaines conférences qui proposaient quand même plus de 300 places assises. C'était, wahou...
Bref, en 2019, notre environnement a bougé, plutôt dans le bon sens. Je trouvais qu'avec le Mois de l'imaginaire et l'Observatoire de l'imaginaire, il y avait eu de chouettes initiatives (il y en a eu d'autres aussi) ces dernières années. C'est une sorte de confirmation, même si je reste prudent. Tout n'est pas parfait loin de là et il y a aussi des inquiétudes...

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2020 ?: D'abord on va continuer notre collection Bad Wolf avec en Février Cuits à Point d'Elodie Serrano, un roman ébouriffant avec un trio d'enquêteurs chargés de comprendre pourquoi un hiver de la fin XIXème, Londres croule sous la canicule alors que le reste du pays est sous la neige. Cela fleure bon le surnaturel et la magie... Et puis en Mai, nous aurons Montès d'Isabelle Bauthian avec cette fois un royaume en guerre et des dirigeants irresponsables.
En fantasy toujours, nous aurons le lancement de notre collection graphique en mai avec La Guerre des Trois Rois de Jean-Laurent Del Socorro illustré par Marc Simonetti et L'Hypothèse du lézard d'Alan Moore illustré par Cindy Canévet. Et on aura aussi du très bon au deuxième semestre...

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?: Continuer à grandir et retrouver nos marques avec nos nouveaux diffuseurs-distributeurs. Et puis on prépare quelques surprises également avec impatience. Et on va essayer de fêter dignement nos 20 ans ! On est né il y a déjà deux décennies et on va en profiter pour partager quelques bières...

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.