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Le Hobbit - La Désolation de Smaug : le dossier en ligne

Par Gillossen, le lundi 9 décembre 2013 à 14:00:00

Le dragon de la montagne

Malgré les forces à l’oeuvre pour contrecarrer leur quête, Bilbon et les Nains empruntent le chemin du Mont Solitaire et, à quelques minutes de la fin du jour de Durïn, ils finissent par atteindre la porte secrète qui mène à Erebor. Et grâce aux indications de la carte secrète et à la clef de son père, Thorïn arrive à l’ouvrir.

Philippa Boyens trouve qu’Armitage joue avec un dépouillement qui se prête parfaitement à la scène. "Ce devrait être un moment triomphal pour Thorïn, au lieu de quoi la séquence est tout en sobriété et en émotion". "Quand la porte s’ouvre, Thorïn est le premier à respirer l’air qui s’échappe du Mont resté scellé pendant longtemps, et toute son enfance et ses souvenirs du Royaume d’Erebor lui reviennent brusquement à l’esprit", témoigne Armitage. "C’est un moment très important pour Thorïn et j’ai partagé sa joie. Mais dans l’air vicié, il sent aussi l’odeur du Dragon Smaug qui a décimé son peuple, l’odeur de pierre brûlée et les souvenirs des disparus : c’est l’odeur de la mort". Il se peut qu’une dangereuse sentinelle continue de veiller sur le trésor des Nains, menaçant de brûler et de détruire tout être assez téméraire ou assez fou pour tenter de s’en emparer. Bilbon comprend que la Quête dans laquelle il se retrouve embarqué a tout l’air d’une mission-suicide. "Dans ce film, nous apprenons que les Nains ont besoin de quelqu’un pour voler quelque chose de spécial", remarque Jackson. "Il s’agit de l’Arkenstone, un rocher magique que les Nains ont découvert profondément enfoui dans le Mont Solitaire. L’Arkenstone n’a pas réellement de pouvoir mais il est d’une importance capitale pour Thorïn". "Les Nains savent combien la tâche de Bilbon est difficile, conscients que le Dragon est très probablement toujours en vie", ajoute Ken Scott, qui joue Balïn. "Balïn trouve qu’il n’y aurait pas de honte à vouloir abandonner, mais Bilbon ne renonce pas car il a donné sa parole qu’il irait jusqu'au bout, et il fait preuve d’un sacré courage".

En explorant les souterrains d’Erebor, Bilbon découvre qu’au cœur de ces tas d’or et de trésors est tapi un Dragon encore endormi. "En dehors de sa taille, une chose différencie Smaug des autres Dragons : la personnalité que Tolkien lui attribue. Ce n’est pas un simple Dragon qui parle et veut dévorer des gens. Il est mégalo et extrêmement intelligent", précise Jackson. Benedict Cumberbatch tient le rôle emblématique de Smaug le Terrible. Dès les auditions, les producteurs ont été abasourdis par la perfection de son incarnation de Smaug. "Dans le livre, Tolkien a créé un personnage spectaculaire de toute beauté. C’est un magnifique archétype à adapter à l’écran, et quand nous avons vu que Benedict était capable de moduler sa voix de façon extraordinaire, nous savions qu’il était notre Smaug. Il savait parfaitement qui était Smaug et comment le jouer, et ça correspondait parfaitement à notre conception du personnage", raconte Frances Walsh avec entrain. L’acteur anglais se souvient de cette créature dont il a découvert l’existence lorsque son père lui lisait "Le Hobbit" enfant. "Mon père était un acteur merveilleux et il savait donner vie à l’univers fantastique déjà très vivant des Hobbits et des Dragons", raconte Cumberbatch. "Quelle façon fabuleuse de découvrir un livre aussi fascinant ! Alors quoi de plus réjouissant dans la vie d’un acteur que de pouvoir rentrer chez lui et annoncer à son père, 'Je vais jouer Smaug et c’est à toi que je le dois' ? Il me jouait Smaug comme une créature mythique qui grogne et parle avec une voix rauque, et du coup, on peut dire que je me suis littéralement inspiré de mon père", ajoute-t-il en souriant.

Freeman est ravi de retrouver son ami, à qui il donne la réplique dans la célèbre série de la BBC, SHERLOCK, même si Cumberbatch tient ici le rôle de son ennemi juré. "Nous avons tous les deux passé notre audition à Londres pendant que nous tournions la première saison de SHERLOCK. Il était ravi de le faire et j’ai trouvé que ce serait vraiment génial. Ben est un très bon acteur, il a un physique parfait et une voix fantastique", note Freeman avec plaisir. Leith McPherson, le répétiteur chargé de faire travailler les dialectes aux acteurs, a collaboré avec Cumberbatch pour parfaire sa prestation vocale et a été très impressionné par la qualité de travail de l’acteur. "Il a testé l’impact de ses postures et de sa gestuelle sur son élocution et a joué de toutes les variations et nuances de sa voix jusqu’à ce qu’il trouve exactement ce qui correspondait à Smaug à ce moment-là. C’est un processus de création absolument extraordinaire à observer. Je sais que Smaug est cause de terreur et de désespoir, mais il ne m’a apporté que de la joie", raconte McPherson.

La présence physique de Smaug est le fruit du travail des artistes de Weta Digital, mais les autres graphistes du film y ont également contribué, ainsi que les décorateurs de Weta Workshop et de Weta Digital. "Tout le monde attend beaucoup de ce personnage, ce qui est à double tranchant car si nous n’assurons pas avec Smaug, c’est la catastrophe", reconnaît Jackson. "J'étais loin d’avoir une idée précise de Smaug quand nous avons commencé à travailler. La seule chose dont j’étais certain dès le début, c'est qu’il devait être gigantesque, beaucoup plus grand qu’on ne l’imaginerait, parce qu'au-delà de son esprit aiguisé et fourbe, je voulais que par sa seule présence il terrifie le petit Hobbit ". Dès le premier volet, Jackson et son équipe ont donné un aperçu de la taille vertigineuse de Smaug quand le réalisateur a exigé que la tête soit de "la taille d’un bus". Ce bref aperçu du monstre suffit à indiquer quelle est sa taille dans LA DÉSOLATION DE SMAUG. "Nous avons pu réunir beaucoup d’artistes de talent pour travailler sur Smaug, et même si on donne quelques paramètres, il est bon de leur laisser une certaine liberté de création", continue Jackson. "J’adore ça parce que cela me permet d’étudier plusieurs idées et de commencer à assembler différents aspects du personnage pour lui donner vie".

John Howe, l’illustrateur bien connu de Tolkien, a passé les dernières décennies à illustrer les personnages de la Terre du Milieu, mais il a laissé courir son imagination dans ses premiers dessins. "Tolkien ne nous dit pas grand-chose du Dragon, mais il excelle dans l’art de l’évocation qu’il préfère aux descriptions fastidieuses", explique Howe. "En quelques mots, nous savons que Smaug est grand, qu’il a une peau rouge mordoré et des ailes et qu'il crache du feu. C’était exaltant de pouvoir insuffler une énergie à ce personnage, et une fois que sa forme et son allure ont été définies, nous avons travaillé les détails, comme l’aspect de ses griffes vues de près". Dans les studios de Weta Digital, le Dragon a été construit par étapes et couches successives, en commençant par la forme de son squelette jusqu’à la façon dont il se déplace et la texture de sa peau qui a été ensuite retravaillée par Gino Acevedo, le directeur artistique et responsable des textures, dont l’équipe a consacré deux ans et demi à Smaug. "C’est un personnage si gigantesque qu’il faut beaucoup de peau pour le recouvrir", explique Acevedo. Pour construire un Dragon numérique avec la présence physique et la personnalité démesurées voulues par Jackson, les animateurs ont dû travailler à partir du graphisme du Dragon lui-même et de la prestation de Cumberbatch. Pour donner les inflexions appropriées à sa voix lorsque le Dragon se déplace, Cumberbatch a enregistré ses dialogues sur scène, en tenue complète pour la "motion capture" et guidé par Dejan Momcilovic, en charge du processus de capture de mouvements. Même si le personnage n’est pas créé à partir d’une "performance capture", les séances de travail de Cumberbatch ont fourni une base de travail aux animateurs.
"Il est évident que le faciès d’un dragon n’a rien d’un visage humain. Mais nous avons repris beaucoup d’idées de Benedict pour son jeu et les avons intégrées à la personnalité de Smaug", explique Letteri. "Nous nous sommes aussi inspirés de toutes les idées qui nous venaient en nous assurant que cela fonctionne à l’écran. Cela supposait de s’intéresser de plus près aux détails et d’être très précis, par exemple, sur la taille des écailles autour de ses yeux, ou sur la manière dont elles se fondent les unes dans les autres pour rendre la texture de la peau et des paupières". Toutes les écailles de Smaug ont été peintes numériquement à la main afin de mieux rendre les imperfections, les défauts et les marques du temps. "Quand on le regarde de près, on doit voir qu’il a le visage couvert de cicatrices, causées par des combats avec d’autres dragons ou par les nombreux assauts qu’il a menés", précise Letteri.

Smaug se montre à Bilbon dans toute sa splendeur dès que le Dragon sent qu’il n’est plus tout seul dans son antre, après de longues années de sommeil. "C’est un prédateur", indique Cumberbatch. "Ses sens sont extrêmement aiguisés et il est intrigué dès qu’il sait qu’il y a un intrus. Il décide de jouer avec Bilbon, ce qui est génial parce qu’il recourt à la logique humaine pour l’attirer à lui et lui faire dire qui il est". Freeman s’est amusé à chaque instant de sa rencontre avec l’énorme Dragon. "Les échanges et la relation entre Gollum et Bilbon sont légendaires dans le livre, mais ce qui se passe entre Smaug et Bilbon l’est aussi", précise Freeman, "C’est un beau combat d’esprits, même si dans le cas de Bilbon, il s’agit moins d’esprit que de tenter de survivre. Il ne se sent pas du tout spirituel, mais il fait ce qu’il a à faire, et à ses dépens". Alors qu'ils jouent au chat et à la souris, la loyauté de Bilbon et le courage qu’il s'est découvert récemment sont mis à l'épreuve par le tempérament psychotique de Smaug. "On a beau être intelligent, Smaug l’est encore plus. On ne peut pas lui raconter de bobards car il les repère. Au premier abord, il sait se montrer charmant, mais on sent le fil tranchant de ses propos après coup. Par moments, il peine à maîtriser sa rage mégalomaniaque, ce qui le rend imprévisible et dangereux. C’est ce qui était drôle et amusant en écrivant ce rôle, et Benedict le joue admirablement", révèle volontiers Jackson.

Veillant jalousement sur son or, Smaug devient fou de rage à l'idée de perdre ne serait-ce qu’une pièce. "Et c’est ce qui montre son degré de cupidité. Smaug est le symbole suprême de la corruption par la puissance. C’est un serpent somnolent sur son tas d’or. Ça ne lui apporte rien, seulement une retraite froide et humide, sans joie ni humour. Il est vaniteux et fier de son pouvoir et de sa richesse qui l’a au final réduit à cet état", constate Cumberbatch. Pour Jackson, cette rencontre fatidique représente un tournant essentiel dans l’histoire et prend toute son ampleur dans le dernier volet de la trilogie. "C’est ce qui est amusant quand on réalise une fresque autour du voyage inattendu de ces personnages : ils doivent relever des défis et déjouer de nombreux pièges au cours des trois films", souligne Jackson. "La dynamique de l’histoire commence à les faire réagir, pas seulement en raison de ce qui leur arrive, mais à cause de ce que cela produit chez eux. Le grand privilège, quand on réalise la trilogie du HOBBIT, c'est cette capacité à modifier la destinée de ces personnages à travers trois films et de développer sans cesse l’histoire au fil des épisodes".

  1. Le synopsis
  2. Un conte qui n'en finit pas d'être conté
  3. Les personnages
  4. Les Elfes Sylvestres et Esgaroth
  5. Le dragon de la montagne
  6. Le tournage en Nouvelle-Zélande
  7. Musique : les Nains et les dragons sont à la fête

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