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Trois Soeurcières

Titre VO: Wyrd Sisters

Tome 6 du cycle : Les Annales du Disque-Monde
ISBN : 978-284172011-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Terry Pratchett

Le Vent hurlait. La foudre lardait le pays comme un assassin maladroit… La nuit était aussi noire que l’intimité d’un chat. Une de ces nuits, peut-être, où les dieux manipulent les hommes comme des pions sur l’échiquier du destin. Au coeur des éléments déchaînés luisait un feu, telle la folie dans l’oeil d’une fouine. Il éclairait trois silhouettes voûtées. Tandis que bouillonnait le chaudron, une voix effrayante criailla : “Quand nous revoyons-nous, toutes les trois ?” Une autre voix, plus naturelle, répondit : “Ben, moi, j’peux mardi prochain.” Rois, nains, bandits, démons, héritiers du trône, bouffons, trolls, usurpateurs, fantômes, histrions et tables tournantes : rien ne vous est épargné. Shakespeare n’en aurait pas rêvé tant. Ou peut-être si ? Avec, en exclusivité, le ravitaillement en vol d’un balai de sorcière.

Critique

Par K, le 15/01/2024

Sixième livre des annales du Disque-Monde, paru en 1988 en Grande-Bretagne et en 1995 en France, Trois sœurcières est une vraie réussite. L’ouvrage reprend le personnage de Mémé Ciredutemps, l’un des deux favoris de l’écrivain, la doyenne, la mieux considérée des chefs que les sorcières n’ont évidemment pas, rencontrée dans La huitième fille. Elle y gagne ici en intérêt et en profondeur, notamment dans le rapport qu’elle entretient avec la magie. Cette figure forte, souvent intérieurement en colère, est rejointe par Nounou Ogg, hédoniste adepte des chansons grivoises, véritable tyran pour ses brus, régnant sur une famille nombreuse et par la jeune Magrat Goussedail, idéaliste rêveuse et caricature new-age. Les échanges entre les trois sont particulièrement savoureux, et ce dès le début du roman, dans une scène rendant hommage à Macbeth. Car ce livre est avant tout un hommage au théâtre, au théâtre de Shakespeare et à cette pièce en particulier. Cela est visible dès le titre originel « Wyrd sisters » faisant référence aux « weird sisters »mais se confirme à la lecture : roi assassiné, duchesse ambitieuse, forêt qui marche, fantôme… D’autres passages sont des pastiches ou des références à Henri V, Richard III, Hamlet ou encore au Roi Lear. La présence dans l’intrigue d’une troupe de comédiens dans laquelle le nain Hwel est manifestement inspiré par William Shakespeare renforce cela et la rencontre entre Mémé Ciredutemps et la scène vaut à elle seule le détour. Notons au passage que si la connaissance des œuvres mentionnées ne peut que renforcer le plaisir de lecture, la qualité de l’ouvrage fait qu’il se suffit à lui-même. Outre les sorcières et les passages liés au théâtre, Pratchett y renoue avec son talent pour les personnages secondaires, de la description de Gredin -adorable matou pour sa maîtresse et terreur psychopathe pour le reste du monde- à celle du fou dont les souvenir d’études au sein de la guilde suffisent à faire frémir le lecteur. L’humour y fait très régulièrement mouche et l’intrigue y est plus solide et complexe que dans les précédentes annales. L’ensemble constitue donc un récit plaisant, tout à fait recommandable et sans temps mort où Pratchett semble prendre une autre dimension.

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