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Le Silex et le Miroir

Titre VO: Flint and Mirror

ISBN : 979-103600159-8
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : John Crowley

Tout ce territoire appartenait aux O’Neill, et ce depuis toujours.
Voici l’histoire de Hugh O’Neill, seigneur d’Ulster, qui vécut entre deux mondes : la terre d’Irlande, celle des contes et des légendes où les sidhe protègent les O’Neill, et l’Angleterre, où il a été élevé, afin qu’il puisse « comme un jeune faucon, revenir plus volontiers au poing anglais ».
Quand la reine Élisabeth lui susurre ordres et mots doux à travers un miroir enchanté par un mage de sa cour, John Dee, les anciens peuples d’Irlande, sortis de terre pour en faire leur champion, mettent en lui leur espoir de victoire et d’indépendance.

Critique

Par Aerendhyl, le 08/09/2023

La quatrième de couverture semble offrir une belle promesse : la réécriture historique d’un personnage illustre de l’histoire Irlandaise, chose qui n’est pas commune, et de sa relation avec la Reine Elisabeth, grande figure de la monarchie britannique. De quoi éveiller les appétits des lecteurs que nous sommes. 
Il faut le dire d’emblée, notre estomac de dévoreur de mots ne sera pas comblé avant très longtemps. Si l’on en croit la liseuse usée pour cette chronique, il faut attendre un peu plus de 40% de l’ouvrage pour véritablement rentré dans le vif du sujet ; à savoir l’histoire de Hugh O’Neill. Le début est donc long. Très long. John Crowley prend le temps, peut-être trop, de poser un rappel des faits menant à la rébellion de Hugh O’Neill nous laissant avec près de la moitié de l’ouvrage à nous faire une énumération des différents protagonistes menant à la « création » ou à la « naissance » du rebelle. Là où nous nous attendions à suivre l’histoire d’un homme, nous nous retrouvons avec un ouvrage se rapprochant plus de l’étude historique quelque peu racontée plutôt qu’un roman…
On comprend l’intention de l’auteur mais la façon de faire est trop peu développée pour nous permettre de réellement appréhender chaque protagoniste dans sa complexité vis-à-vis de Hugh O’Neill mais à la fois trop longue vis-à-vis de la promesse de la quatrième de couverture. Cela n’en reste pas moins intéressant, d’un point de vue historique, de comprendre le cheminement et les tenants et aboutissants de cette période de l’Histoire irlandaise mais, quitte à s’intéresser sur le sujet, autant ouvrir un véritable ouvrage histoire allant dans chaque détail plutôt que de le frôler en cherchant le bon équilibre. Ce choix montre également un problème sur la temporalité choisie par l’auteur. A vouloir trop en faire et aborder la quasi-totalité de cette révolte, John Crowley en perd l’essentiel : à savoir Hugh O’Neill. Sa vie et ses actes semblent suffisamment riches pour s’intéresser à une période bien précise de son acte. 
C’est d’ailleurs ce qui fait la force de la seconde partie du roman. En recentrant et démarrant véritablement l’intrigue autour de la mise en marche de la rébellion, l’auteur arrive enfin à nous captiver. Il est cependant difficile, après une attente aussi longue, de s’y plonger complètement. 
D’autant plus qu’une autre promesse de la quatrième de couverture n’est pas tenue. Quid de la relation entre Hugh O’Neill et la Reine Elisabeth ? Celle-ci semblait représenter un élément essentiel alors qu’elle n’y est, finalement, qu’éphémère sans que son rôle soit si déterminant que cela nous laissait y penser. Nous ressortons simplement de la lecture avec la sensation que Hugh O’Neill dicte ses choix par sa seule volonté de réussir plutôt que par la crainte d’une Reine qui aurait dû être beaucoup plus présente. Il est donc difficile de s’attacher aux différents personnages – y compris Hugh O’Neill. Rien n’est fait, dans l’écriture, pour nous apporter ce sentiment d’héroïsme qu’est censé incarner le personnage. On survole cette galerie de personnages où les uns et les autres passent sans marquer notre esprit puisque John Crowley privilégie la temporalité longue de son intrigue au développement des différents protagonistes.
Alors si, un seul personnage, Ineen, peut créer une certaine émotion puisque trois-quatre chapitres lui sont dédiés dans lesquels l’auteur prend le temps de développer son personnage – faisant fi de l’intrigue. 
Ne réussissant pas vraiment à se détacher d’une forme de chronologie historique, Le Silex et le miroir ne répond pas vraiment à nos attentes élevées. A la fois trop peu recherché pour être un ouvrage historique mais pas assez romancé pour basculer en roman historique, ce livre se cherche et empêche réellement le lecteur de s’y retrouver le laissant, tout du long, sur le côté. 

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