Le Conte de l'assassin

Tome 2 du cycle : Le Chevalier aux épines
ISBN : 978-236183851-5
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Jean-Philippe Jaworski

Au cours du tournoi de Lyndinas, l’épreuve de force s’est envenimée entre la noblesse restée loyale au duc Ganelon de Bromael et les chevaliers qui ont pris fait et cause pour son épouse répudiée. Des manigances étrangères ont contribué à jeter de l’huile sur le feu…
Car quels sont les intérêts la République de Ciudalia au sein du duché ? Pourquoi appuyer les ambitions militaires du duc contre l’Ouromagne ? Quelle est la réelle mission de l’ambassade envoyée à la cour ducale par le podestat Leonide Ducatore ? Certains des émissaires ne sont-ils pas de réputation douteuse ? Il semble qu’un assassin de la Guilde des Chuchoteurs ait réussi à s’infiltrer parmi eux… Quels ordres criminels sera-t-il amené à exécuter au sein de la noblesse bromalloise, et à quelles fins ?

Critique

Par K, le 05/11/2023

Deuxième volet du Chevalier aux épines, Le Conte de l’assassin voit, comme son titre l’indique, un changement de narrateur. La découpe de l’ouvrage en trois parties apparaît pour une fois compréhensible. Outre le respectable nombre de pages de chacun des volumes, la séparation n’a ici rien d’artificielle, l’auteur enchâssant un récit dans son récit, tout laissant à penser que le troisième tome verra le retour de la plume du Tournoi des preux.
Qui dit nouveau narrateur dit en effet nouveau style ou plutôt retour aux sources et à Gagner la guerre. Car il s’agit bien ici de la voix de Benvenuto Gesufal durant la quasi-totalité de ces 500 pages. Nul doute que les lecteurs ayant pu être décontenancés par le ton et le rythme du volume précédent retrouveront avec plaisir un terrain plus familier. La gouaille et l’aplomb du spadassin s’avèrent toujours aussi plaisant à la lecture et si cela pourrait paraître un choix de facilité que d’y revenir, le fait d’avoir le regard du ciudalien sur les événements, lieux et protagonistes du duchés de Bromael ne manque pas de piquant. La majeure partie de l’ouvrage est en effet consacrée aux événements narrés dans le premier tome et le regard des plus décapants que pose l’assassin sur eux et la bonne société qui l’entoure fait tout le sel du roman. Si le Tournoi des preux était un bel hommage aux romans de chevalerie médiévaux il en est ici un autre à ses versions parodiques, satyriques et on ne peut que saluer la façon avec laquelle l’auteur nous fait voir lieux, personnages et valeurs sous deux jours bien différents. La répétition n’entraîne ainsi pas de lassitude et permet qui plus est de mieux appréhender l’état du duché et ainsi d’entrapercevoir quelque peu les enjeux pour cette terre du Vieux Royaume.
Le résultat, au rythme plus enlevé et aux dialogues parfois acérés, se lit avec une délectation certaine bien que s’avérant, de part le recours à une crapule bien connue des lecteurs, moins surprenant que le premier tome.
Un Conte de l’assassin bien tourné dont la suite est attendue avec une certaine impatience.