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Game of Thrones saison 8, le grand récap

Par Zakath, le lundi 20 mai 2019 à 09:30:00

Episode 8.02 : A Knight of the Seven Kingdoms

Coincé entre un premier épisode d’introduction destiné à lancer la saison sur ses rails et un troisième annoncé comme un des grands moments de la série toute entière, A Knight of the Seven Kingdoms menaçait d’être un banal épisode de transition, ultime préparatif avant ce qui promet d’être une bataille homérique, mais guère passionnant en lui-même.

02Si sa fonction est bien d’offrir un moment de calme avant la tempête, le résultat est cependant plus captivant qu’on pouvait s’y attendre. Respectivement écrit et réalisé par Bryan Cogman et David Nutter, des habitués, l’épisode peut apparaître au départ comme un simple prolongement de Winterfell, apportant les quelques scènes de retrouvailles ou d’intimité que l’on n’avait pas eu le temps de caser auparavant. L’unité de lieu et l’unité de temps rappellent toutefois que les troupes du Roi de la Nuit ne sont pas loin, et malgré le manque d’action on ne perd jamais de vue la menace qui pèse sur les personnages : on s’attarde sur les détails des préparatifs de défense ou on insiste sur le fait que la crypte est l’endroit le plus sûr du château (une insistance à laquelle s’ajoute le fait que l’ennemi a comme pouvoir de faire se relever les morts. Et que trouve-t-on dans une crypte ? Des morts. De là à supposer que l’on pose les jalons pour une très mauvaise surprise dont les héros feront les frais, il n’y a qu’un pas).

Si A Knight of the Seven Kingdoms donne la part belle aux scènes de tête-à-tête entre divers personnages, on débute par un passage très attendu : l’accueil de Jaime à Winterfell. Les porteurs de mauvaises nouvelles, la trahison de Cersei en l’occurrence, sont rarement les bienvenus, mais cela n’a que peu d’importance au regard du fait qu’a enfin lieu la confrontation entre lui et les derniers représentants de deux familles qui ont particulièrement à se plaindre de ses actions passées. On retrouve un peu de l’ancien Jaime quand il annonce fermement qu’il ne s’excusera pas pour avoir fait ce qu’il fallait dans l’intérêt de sa famille, mais l’affaire est surtout rondement menée, avec pragmatisme : Sansa, grâce l’intervention de Brienne, doit bien reconnaître qu’elle lui doit indirectement la vie, Jon que le moment n’est pas venu de faire la fine bouche quant à ses alliés, et Daenerys se range à leur avis, montrant que le trio mêlant Stark et Targaryen est capable d’être sur la même longueur d’onde quand le besoin s’en fait sentir, ce qui peut être considéré comme rassurant compte tenu des intérêts divergents qui les animent par ailleurs.

Si l’intervention de Brienne est décisive, on n’en dira pas autant de celle de Tyrion, dont l’étoile ne cesse de pâlir. On ne peut pas vraiment en vouloir à Daenerys de lui faire comprendre que sa place de Main de la Reine est en sursis car il a accumulé les échecs la saison dernière et sa confiance mal placée envers Cersei parachève une série noire qui rend nostalgique du temps où il était l’homme le plus intelligent de la pièce (ou du temps où il ne sous-estimait pas l’intelligence de ses ennemis par rapport à la sienne, si l’on en croit sa propre analyse de ses déboires). Il était d’ailleurs touchant de voir Sansa et Jorah plaider sa cause, mais il serait plus agréable que ce soient ses actes qui rappellent ce qui a fait de lui un personnage aussi populaire. Comme il ne sera probablement pas un intervenant décisif dans la bataille à venir, gageons qu’il tirera son épingle du jeu pour dénouer la situation politique à venir, du moins si un carreau d’arbalète lancé par Bronn ne l’en empêche pas.

On ne perd jamais tout à fait la politique de vue. Deux scènes ressortent : en premier lieu le dialogue entre Sansa et Daenerys, où les deux jeunes femmes mettent tout d’abord leur mauvais départ de côté. Ayant conquis leur position d’autorité à la dure, elles apparaissent assez semblables et comme durant le procès de Jaime on se prend à rêver à ce qu’une alliance durable pourrait donner entre elles, jusqu’à ce que leur vision contradictoire sur l’avenir du Nord redevienne un obstacle.

L’autre scène majeure est évidemment la révélation de Jon à Daenerys sur ses origines. Les doutes de cette dernière face à cette confession sont fort compréhensibles, et elle a d’ailleurs l’air davantage convaincue d’une manœuvre de Bran et Sam que d’un plan dont son neveu serait complice. Le Roi de la Nuit arrive opportunément pour les rappeler à des tâches plus pressantes mais la Mère des Dragons survivra très certainement suffisamment longtemps pour devoir gérer cette information qui remet en cause toute son existence.

Au-delà de cette séquence fondamentale pour la suite des événements, l’épisode regorge de moments émouvants, comme les retrouvailles de Theon et Sansa (étrangement, il n’y a aucune scène entre elle et le Limier. Il est vrai qu’ils ne se sont plus vus depuis la saison 2, et les auteurs ont peut-être voulu privilégier la relation entre Sandor et Arya). En tant que passage somme toute assez classique de dernière nuit avant la grande bataille, nombre d’interactions se parent d’un accent prophétique : quand Ver Gris et Missandei envisagent de retourner à Essos après avoir défendu le monde des vivants, on a tout lieu de s’inquiéter pour eux, par exemple. Pour être convenues dans le fond, ces scènes atteignent tout de même leur but, et l’adoubement de Brienne par Jaime se place parmi les plus beaux passages de la série.

Alors que l’on atteint un des points culminants de celle-ci et qu’on espère qu’il se révélera à la hauteur des attentes, tous les protagonistes sont en place, avec un plan des plus risqués (utiliser Bran, dépositaire de toute l’Histoire humaine et de ce fait cible principale des Marcheurs Blancs, comme appât) qui, à tous les coups, ne se déroulera pas comme prévu (en plus de toutes les allusions de mauvais augure à la crypte, leur stratégie ne semble pas inclure Vyserion. À moins que l’on considère que cela relève entièrement de Daenerys et de ses dragons).

Loin de n’être que pur épisode de remplissage avant de mettre l’épique et l’horreur à l’honneur la semaine prochaine, A Knight of the Seven Kingdoms, donne à ses personnages l’occasion de briller chacun à sa manière (Tormund pour la touche d’humour, Pod en chanson…), ce qui est d’autant plus nécessaire que dans bien des cas, ce sera pour la dernière fois.

  1. Episode 8.01 : Winterfell
  2. Episode 8.02 : A Knight of the Seven Kingdoms
  3. Episode 8.03 : The Long Night
  4. Episode 8.04 : The Last of the Starks
  5. Episode 8.05 : The Bells
  6. Episode 8.06 : The Iron Throne

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