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Game of Thrones saison 8, le grand récap

Par Zakath, le lundi 20 mai 2019 à 09:30:00

Episode 8.05 : The Bells

The Bells Dans le précédent épisode, Daenerys avait promis à ses alliés qu'après avoir gagné la Grande Guerre, il leur restait à remporter la Dernière Guerre. Une déclaration qui semblait déjà indiquer que la Khaleesi rêvait en couleur, mais si l'on n'a pas assisté dans The Bells à la guerre ultime après laquelle plus aucun conflit ne ravagera jamais Westeros, c'est tout au moins la dernière grande bataille de la série qui s'est déroulée sous nos yeux, une nouvelle fois signée Miguel Sapochnik et avec une tonalité encore différente de celles qu'il a déjà proposées.

On n'y fonce toutefois pas tête baissée. Au contraire, le début de l'épisode se révèle intimiste, marqué par la fin de Varys. Le conseiller de Daenerys a comploté une fois de trop et en avait pesé les risques. Son sort est donc réglé rapidement, chacun connaissant les conséquences d'une trahison. Si l'acte de Daenerys est compréhensible et rappelle la manière de procéder dans le Nord (celui qui décide de la sentence l'applique, ici avec un dragon, comme ses voisins avec une lame d'acier valyrien), cela ne cache pas que la jeune femme est de plus en plus isolée, comme le lui rappelle Tyrion qui touche le nœud du problème dans son affrontement avec Cersei : la reine Lannister a beau être tyrannique, elle est un mal connu du peuple, et ce dernier n'a aucune raison de voir en Daenerys la Briseuse de Chaînes qu'elle a été à Essos, d'où la nécessité d'éviter une conclusion inutilement sanglante.

Après cette mise en place qui rappelle si besoin était les enjeux, on a droit à la bataille proprement dite, qui n'en sera finalement pas vraiment une. Voir la facilité avec laquelle Drogon annihile la flotte d'Euron (dont le pouvoir de nuisance est décidément inversement proportionnel à sa crédibilité, mais ouf, on en est débarrassé) et la façon dont on dispose de la Compagnie dorée peut sembler absurde compte tenu du danger présenté dans les autres épisodes par les scorpions, mais au vu de ce qui suit, la séquence n'est pas dépourvue d'ironie : Daenerys a refusé d'attaquer Port-Réal dans la saison précédente pour ne pas arriver en conquérante sans considération pour la population. Si elle l'avait fait à l'époque, les défenses dérisoires de Cersei auraient rendu l'issue plus facile, et Daenerys se serait lancée dans la bataille plus sereine. Quoiqu'il en soit, c'est également le problème de l'épisode, déjà présent dans The Last of the Starks : sur le papier, tout était déjà posé au cours des saisons passées pour annoncer quelles seraient les failles de Daenerys dans sa dernière ligne droite, mais en jouant trop vite et trop simplement la carte de la folie, son déchaînement de violence paraît gratuit et uniquement là pour justifier les actions que ne manquera pas de prendre son entourage à son égard. À l'instar de Stannis, c'est finalement son incapacité à accepter de remettre en cause sa légitimité et son sens d'un destin exemplaire qui conduit le personnage à aller trop loin, plutôt qu'une démence héréditaire qui explose, mais ce n'est pas la manière dont les scénaristes ont choisi de l'illustrer. Emilia Clarke, cantonnée depuis quelques saisons à prononcer ses répliques d'un ton formel comme si quelqu'un à côté d'elle les gravait dans le marbre pour la postérité, trouve en tout cas ici l'occasion d'exprimer autre chose, tâche dont elle s’acquitte fort bien.

Compréhensible sur le papier mais traitée également de manière expéditive est la renonciation d'Arya à sa vengeance contre Cersei. Elle était allée au bout de ce que l'on pouvait demander de ses capacités d'assassin en tuant le Roi de la Nuit, la voir barrer le dernier nom de sa liste aurait été redondant. Par ailleurs, on l'a vue peu à peu retrouver son humanité depuis son séjour à Braavos. Sa décision n'est donc pas incohérente avec son parcours mais elle est amenée de façon cavalière, avec quelques phrases de Sandor percutantes mais qu'il aurait pu prononcer bien plus tôt durant leur voyage en duo vers la capitale. La prise de conscience de ce que signifie être consumée par l'esprit de revanche aurait peut-être mieux fonctionné si elle avait eu lieu devant le Cleganebowl (très attendu, très grand-guignolesque – même si avec un personnage comme ser Gregor, c'était sans doute inévitable – mais qui offre quelques plans superbes comme le face-à-face des deux frères sur les marches d'un Donjon rouge en ruine, survolé par Drogon).

Autre passage attendu, la fin du couple formé par Cersei et Jaime. On a là un mélange entre du prévisible et le contre-pied de ce qui a été théorisé depuis la publication de A Feast for Crows : Jaime accompagne sa sœur jumelle dans la mort, mais sans la tuer pour autant, par colère ou pour l'empêcher de commettre le même genre d'acte qu'Aerys II. Cela peut sembler trop anodin pour une adversaire du calibre de Cersei, mais on avait déjà eu un frère Lannister assassinant son ancien amour qui l'avait trahi, il ne valait mieux pas en faire une habitude, les cycles de violence ne sont déjà que trop bien représentés dans cette série.

Au-delà de la résolution de nombre de sous-intrigues, parfois à la hussarde, ce qui se pardonnait plus facilement il y a quelques saisons quand cela signifiait au moins qu'on sortait d'un arc languissant (le départ d'Arya de Braavos par exemple), ce qui rend The Bells si mémorable est la destruction pure et simple de Port-Réal, un décor familier, et de sa population. La deuxième moitié de l'épisode est d'autant plus poignante qu'on y suit le point de vue de personnages impuissants devant l'ampleur de la catastrophe, comme Tyrion, Jon et Davos, ainsi que celui du personnage d'Arya, partie dans la capitale pour tuer Cersei sans s'attendre à en revenir et qui, libérée de son objectif, découvre que son envie de survivre est supérieure, tout comme sa volonté d'aider les autres à faire de même. Pas de Not today bravache cette fois-ci, juste quelqu'un qui veut s'extraire du théâtre d'une destruction incontrôlable. Si sa tentative de secourir une mère et sa fille se solde par un échec, les dernières images de l'épisode annoncent au moins sa position : elle quitte les lieux du massacre, sans volonté apparente d'en punir la responsable.

On savait avant même que l'épisode ne commence qu'on n'en ressortirait pas indemne et malgré les raccourcis par moment brutaux pour arriver à destination, The Bells ne manque pas d'intensité. Daenerys a a priori scellé son sort, et les supporters de Jon ont un boulevard pour le porter au trône, mais il reste encore un dernier tour de piste qui pourrait réserver d'ultimes surprises.

  1. Episode 8.01 : Winterfell
  2. Episode 8.02 : A Knight of the Seven Kingdoms
  3. Episode 8.03 : The Long Night
  4. Episode 8.04 : The Last of the Starks
  5. Episode 8.05 : The Bells
  6. Episode 8.06 : The Iron Throne

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