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Solomon Kane, aujourd’hui dans les salles !

Par Gillossen, le mercredi 23 décembre 2009 à 12:53:04

La critique de Witch

Solomon Kane est le genre de film dont on ressort avec une impression mitigée.
Tout d’abord parce qu’on a vraiment, vraiment envie d’aimer ce film. De la testostérone de qualité dans un scénario inspiré par les histoires de l’un des maîtres de la Fantasy, il y a de quoi se réjouir à l’avance et peut-être un peu baver d’envie pour certains. Moi qui n’ai jamais été tentée par les écrits d’Howard, je dois bien reconnaître l’impact de son style et des mondes développés par lui sur l’univers de la Fantasy moderne.
Ensuite parce que c’est un film attendu. Le problème est sans doute là : trop d’anticipation et d’attente enthousiaste et du coup le niveau espéré est au dessus de la réalité. Pas une déception, juste une absence de grande envolée. Rien de grave, le film n’est pas mauvais, il n’est juste pas assez percutant pour mon goût d’enfant gâtée de la Fantasy, ce que nous sommes sans doute tous un peu devenus après Peter Jackson.


Voilà ce que j’avais commencé à écrire après mon premier visionnage de ce film.
Puis j’ai rencontré et interviewé le réalisateur Michael J. Bassett et l’acteur principal James Purefoy et aussi revu le film dans une grande salle avec un public non professionnel. Et là… Eh bien, soyons honnête, je ne suis pas faite pour être critique : pas assez d’objectivité, trop de sensibilité aux charmes masculins et surtout trop d’envie de me laisser aller au plaisir simple d’être, en toute candeur, bon public ! Alors voilà juste mon humble avis, après deux séances : ce film est très recommandable.


La réalisation est pêchue, les décors et les costumes qui ne prêtent pas à la moquerie, l’ambiance générale sombre et pluvieuse colle parfaitement aux évènements. Ceux qui se sont émus par avance de l’aspect « cuir » de la tenue de Solomon Kane, supposé être habillé comme les puritains du 16ème siècle, peuvent être tranquilles, ce n’est pas Mad Max chez les réformistes.
Parlons du rôle titre : James Purefoy est à l’aise dans la peau de Solomon Kane, normal il est anglais jusqu’au bout des ongles, il nous permet de suivre l’itinéraire tourmenté de ce viveur sanguinaire poussé au repentir par la crainte de la damnation éternelle. Michael J. Basset a décidé de nous exposer le passé de Solomon Kane, ce que ne fait pas Howard et d’expliquer selon sa vision, comment il est devenu l’être sans foi ni loi qui finit par trouver sa voie toute personnelle pour lutter contre le Mal.

Les effets spéciaux ne sont pas là pour l’esbroufe mais bien servir pour le propos et si on peut regretter une certaine maladresse finale, aussi bien dans les actions que dans la réalisation, il y a une belle maîtrise des maquillages et des prothèses qui rendent goules et êtres maléfiques très crédibles tout au long du film.

Purefoy est entouré d’acteurs de talent qui donnent vraiment vie à toute la reconstitution. La famille Crowthorn, mené par l’acteur Pete Postlethwaite, est immédiatement sympathique, elle est crédible et cohérente avec l’époque et les lieux. Il y a quelques apparitions remarquées dont celle de Mackenzie Crook (le borgne de Pirates des Caraïbes) qui est un des très bons moments du film.
J’ai parlé de reconstitution parce que j’ai vraiment eu souvent le sentiment d’être dans un film historique avant de baigner dans le fantastique. On sent un souci de réalisme et de cohérence.

Alors certes, certains clichés ne sont pas évités, voire très appuyés pour certains : le cliché moral de la rédemption, celui symbolique du sang sacrificiel et le bon vieux cliché romantique de la demoiselle en détresse. Il y a même quelques scènes quasi bibliques qui feront tiquer. Mais cela doit-il nous faire bouder notre plaisir ? Le principe même du héros archétypal ne devient-il pas un cliché en soi pour peu qu’on décide qu’il faudrait s’en passer ? Nous autres fans de Fantasy avons-nous vraiment envie de nous priver de ce type de héros ?
Parce que si le Solomon Kane de Michael J. Bassett est bien plus le sien que celui que les fans d’Howard auraient pu imaginer, il reste quand même sans conteste un personnage assez charismatique. L’interprétation de Purefoy n’y est pas pour rien et, moi qui n’avais aucune image en tête avant de voir le film, j’aurais désormais du mal à imaginer Solomon Kane autrement qu’avec ses traits.
Au final, James Purefoy et la vision de Bassett auront réussi à me donner envie de lire du Howard ce que le Conan de Milius avait jusqu’alors complètement empêché.

J’ai parfois souri devant certains ressorts de l’action, qui s’orientaient étrangement en la faveur de cet homme qui n’est pas supposé être un super-héros, mais honnêtement, n’est-ce pas la même sourire que l’on peut arborer devant certaines prouesses d’Indy ?
Et la musique est sans doute parfois un peu trop présente avec le défaut de souligner fortement ce que les images disaient déjà très clairement.
Je comprends parfaitement la frustration de Bassett lorsqu’on lui parle de Van Helsing pour « étalonner » son film : rien à voir, ni dans la réalisation, ni dans l’espèce d’auto-dérision sur le genre que possédait le film avec Hugh Jackman. On peut reprocher à Bassett justement d’être un peu trop sérieux et de manquer un peu de recul mais sa vision est, selon moi, respectueuse et inspirée.

Si j’ai pu mieux apprécier le film au deuxième visionnage, c’est sans doute parce que je l’ai abordé avec plus de fraîcheur, sachant à l’avance qu’il y avait des défauts mais ne les scrutant pas aussi scrupuleusement.
Ou alors, je ne suis qu’une midinette et c’est parce que j’ai su me laisser convaincre par l’enthousiasme du réalisateur et par le … comment dire ? Le magnétisme de l’acteur lors de leur interview ? Je vous laisse juges.
En tout cas moi j’ai fait comme il est indiqué sur l’affiche : j’ai guéri le Mal par le mâle.

  1. Synopsis et bande-annonce !
  2. La genèse du projet
  3. Les personnages
  4. Le tournage
  5. L'univers de Solomon Kane
  6. Combats et cascades
  7. La critique de Witch

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