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Aujourd’hui en salles, l’Alice de Tim Burton

Par Gillossen, le mercredi 24 mars 2010 à 12:44:00

Underland, l'envers du décor

“Aussi merveilleux le pays des merveilles puisse-t-il être, il avait besoin d’être revisité et pour les nouvelles aventures d’Alice, Tim a créé un monde complètement neuf. Le ton de l’histoire est un peu plus adulte, et Alice n’est plus une petite fille en robe bleue et blanche.” Jennifer Todd , productrice Le monde et les personnages merveilleux de Lewis Carroll ont offert à Tim Burton l’occasion de laisser courir son imagination sans entrave. Mia Wasikowska note : “Ce qui est fantastique dans les livres de Lewis Carroll , c’est la force des images qu’ils évoquent.

C’est pour cela que c’est si excitant de faire ce film avec Tim Burton , ses films ont toujours une force visuelle incroyable.” Tim Burton observe : “Tout le monde imagine Underland comme un endroit gai et coloré sorti d’un dessin animé, mais nous avons pensé que depuis les premières aventures d’Alice, il pouvait avoir changé et être devenu plus sombre et inquiétant.” Le producteur Richard Zanuck ajoute : “L’Underland de Tim Burton est un lieu enchanteur, drôle et étrange. Il est aussi d’une grande complexité et pour en saisir tous les détails, il faut y regarder à deux fois. Des univers aussi riches et exotiques ne peuvent naître que de l’imagination de Tim Burton.
Visuellement, c’est à couper le souffle.” Pour créer Underland, les cinéastes sont revenus aux sources : les livres de Lewis Carroll . Le chef décorateur Rob Stromberg se souvient : “Nous avons rassemblé les dessins de tous les artistes qui ont illustré “Alice au Pays des Merveilles”, et nous les avons accrochés au mur pour tenter de dégager un style et une atmosphère. Ensuite, nous avons cherché comment rester fidèles aux livres tout en apportant quelque de chose de complètement inédit.” Le directeur artistique Todd Cherniawskyajoute : “Les illustrations de l’édition originale sont devenues pour nous une sorte de feuille de route. Nous nous en sommes inspirés pour les scènes des flashbacks d’Alice, même si l’Underland du film est une version beaucoup plus “Burtonesque”.”
Il poursuit : “L’Underland de Tim Burton est malade, vidé de ses couleurs et de sa vitalité par le règne brutal de la Reine Rouge. Il n’a pas toujours été comme cela. Au début, nous avions imaginé Underland comme un lieu très coloré. Tim trouvait les dessins très beaux, mais il pensait que c’était un endroit plus adapté pour la fin de l’histoire. Nous avons donc modifié l’aspect de certaines choses pour coller à la vision que Tim avait de ce monde qui est devenu, d’une certaine façon, une allégorie de l’oppression et de la répression.”

Les cinéastes ont trouvé la clé de l’esthétique inquiétante d’Underland dans une photographie prise pendant la Seconde Guerre mondiale sur laquelle une famille anglaise prend le thé devant sa maison.
Todd Cherniawski raconte : “En arrière-plan, on pouvait voir la ligne des toits déchiquetés de Londres. Cela nous a donné l’idée de faire de l’Underland du début du film un monde sinistre et oppressant avec une palette de couleurs sourdes. Ensuite, à mesure que l’histoire avance et que les choses s’améliorent, Underland devient un endroit plus lumineux, ensoleillé et coloré.”
Tim Burton note : “Comme dans tous les univers de contes de fées, il y a des gentils et des méchants ; le bien et le mal sont présents à Underland. Mais là-bas, tout est un peu décalé, même les gentils. C’est ce qui fait toute la différence !”

Utilisant un mélange de techniques d’effets visuels, dont des plans tournés avec des acteurs sur fond vert, des personnages entièrement en images de synthèse, et la 3D Relief, Alice au Pays des Merveilles présente aux spectateurs un univers visuel unique et fascinant. Ken Ralston , superviseur senior des effets visuels du film, raconte : “La difficulté a été de trouver comment concrétiser la vision de Tim. Nous avons décidé d’utiliser un mélange de plusieurs techniques qui nous a permis de donner un aspect vraiment unique au film. Tous nos efforts ont été dirigés vers ce qu’il y avait de plus important : créer l’apparence la plus appropriée pour les décors et les personnages afin de raconter cette histoire le mieux possible.”
Ken Ralston précise : “Grâce à la 3D Relief, le film offre une expérience viscérale et excitante, presque tactile, de ce qui se passe dans ce monde étrange. Avec cette technique, nous voulions transporter les spectateurs au beau milieu de ce monde étonnant, et laisser les personnages les entraîner dans un voyage fantastique.” Véritable légende des effets visuels, Ken Ralston a été un des membres fondateurs de la célèbre société de George Lucas, Industrial Light & Magic, et a travaillé sur la première trilogie Star Wars, ainsi que sur Qui Veut La Peau De Roger Rabbit ?, la trilogie Retour Vers Le Futur, Forrest Gump, Le Pôle Express et La Légende De Beowulf. Son travail a été récompensé par quatre Oscars et un Oscar spécial.
Si les séquences avec Alice dans le monde réel ont été tournées en extérieur à Cornwell en Angleterre, toutes les scènes qui se déroulent à Underland ont été filmées sur fond vert dans les studios de Culver City à Los Angeles, avec des décors entièrement en images de synthèse ajoutés en postproduction. Le producteur des effets visuels Tom Peitzman note : “C’est un projet vraiment unique. Je travaille dans les effets visuels depuis longtemps, et je sais par expérience que les films comme celui-ci, dans la création duquel interviennent de nombreuses techniques différentes, offrent un résultat toujours plus amusant et original.”

Qu’on lui grossisse la tête !

Un des défis de Ken Ralston était de doubler la taille de la tête de la Reine Rouge interprétée par Helena Bonham Carter , sans modifier son corps. Les cinéastes ont utilisé un système de caméra unique pour filmer toutes les séquences du film où des éléments changent de taille, comme la tête de la Reine Rouge, le corps des Tweedles et même Alice lorsqu’elle mesure 2,50 m. Tom Peitzman explique : “Pour pouvoir agrandir la tête de la Reine Rouge, nous avions besoin d’une définition plus élevée afin d’avoir assez de pixels pour y puiser de la matière visuelle. Ce deuxième système de caméra nous offrait des lignes de résolution supplémentaires.”
Ken Ralston ajoute : “Les scènes filmées avec ce système de caméra très sophistiqué devaient être tournées avec une extrême minutie, puis parfaitement ajustées pour s’intégrer au reste du film. Mais ce n’était rien comparé à la tâche terriblement compliquée qui venait ensuite : faire en sorte que le cou de la Reine entre bien dans le col de son costume.” Ken Ralston , qui était tous les jours sur le plateau, remarque : “Il y avait certaines règles à respecter quand nous filmions la Reine Rouge. Par exemple, elle ne devait pas placer sa main entre la caméra et son visage, parce qu’en agrandissant sa tête sa main serait devenue énorme. A chaque plan, il fallait faire très attention à ce genre de petits détails.”

La folie du chapelier

Pour le Chapelier, l’équipe de Ken Ralston a agrandi la taille des yeux de Johnny Depp . Tom Peitzman précise : “Si vous allez trop loin, on dirait un personnage de dessin animé, et si vous n’en faites pas assez cela donne l’impression que vous n’avez rien fait.” L’équipe s’est aussi amusée avec les changements d’humeur du Chapelier qui se reflètent littéralement dans son apparence. Tom Peitzman explique : “Parfois les changements étaient très subtils.
Quand il est mélancolique, il est sombre ou un peu gris, et quand il est heureux son costume reprend tout de suite de l’éclat. On peut aussi voir son nœud papillon remonter presque comme un sourire. Nous avons essayé de faire des choses très discrètes qui n’attirent pas forcément l’attention, mais qui donnent au personnage cette présence unique et très amusante.”

Qu’on lui recolle la tête !

Le personnage de Crispin Glover , Ilosovic Stayne, le Valet, possède la vraie tête de l’acteur et un corps de 2,30 m de haut entièrement réalisé en images de synthèse. Pour être à la bonne hauteur sur le plateau, l’acteur portait des échasses, unetechnique qui a permis à Tim Burton de faire interagir dans un même plan plusieurs personnages de tailles différentes. Pour Tweedledee et Tweedledum, l’acteur Matt Lucas portait un costume vert en forme de poire qui permettait de ne voir que son visage à l’image. Tom Peitzman note : “Le costume l’empêchait d’avoir les bras collés au corps. Il lui donnait aussi un volume avec lequel travailler et une démarche très particulière.”
Comme Crispin Glover , le visage de Matt Lucas a été filmé puis placé sur les corps en images de synthèse des Tweedles, dont les mouvements ont été calqués sur ceux de l’acteur. Pour interpréter les deux Tweedles, il jouait chaque scène d’abord dans le rôle de Tweedledee, puis la recommençait dans le rôle de Tweedledum. Pour jouer correctement les deux personnages, Matt Lucas a travaillé avec l’acteur Ethan Cohn. Matt Lucas explique : “Je ne pouvais être qu’un seul des deux personnages à la fois, Ethan était donc là pour jouer l’autre. C’est un grand acteur et il m’a vraiment aidé à développer les personnages.”

Pas facile d’être vert

La plupart des décors du film étant en images de synthèse, les acteurs ont dû se livrer à un exercice délicat : jouer devant un grand écran vert. Mia Wasikowska raconte : “C’est très difficile parce qu’il n’y a absolument rien autour de vous. Il faut imaginer tous les décors.”
Matt Lucas déclare : “Quand j’étais enfant, on me disait que j’avais une imagination débordante. Cela sonnait comme un reproche à l’époque, mais en fait cela m’a beaucoup aidé pour ce rôle parce qu’il fallait tout imaginer.” En plus des décors virtuels, les acteurs devaient aussi interagir avec des personnages en images de synthèse ajoutés en postproduction, parmi lesquels le Lapin Blanc, le Loir, le Jabberwocky, le Lièvre de Mars et le Dodo.
Pendant le tournage, ces personnages étaient représentés par une silhouette en carton ou par une personne habillée en vert. Helena Bonham Carter raconte : “J’ai joué avec beaucoup de gens habillés en vert. Tous ces acteurs qu’on n’entend pas et qu’on ne voit pas à l’écran sont les héros inconnus du film. Il y avait une armée d’acteurs en justaucorps verts, et franchement, ils étaient tous formidables.
Nous n’aurions jamais pu faire ce film sans eux.” Helena Bonham Carter , Johnny Depp et les autres acteurs ont souvent dû faire appel à leur imagination pour jouer face à des objets inanimés tels que des balles de tennis ou une bande d’adhésif. Johnny Depp raconte : “Je suis habitué à jouer face à un morceau d’adhésif. Vous pouvez en coller un bout sur le mur et me laisser tout seul avec, cela ne me dérange pas. En fait, tout le tournage s’est passé comme ça.

Nous étions dans une pièce verte gigantesque avec seulement quelques accessoires, et comme Alice n’arrête pas de changer de taille, elle était soit perchée sur un échafaudage, soit remplacée par un bout de ruban quand elle mesurait 15 cm. Personnellement cela ne me gêne pas, j’aime la difficulté.” Les changements de taille fréquents entre les personnages ont été un défi constant pour la production, et pour Ken Ralston en particulier. Il raconte : “Alice a rarement sa taille normale. Elle mesure 15 cm, 60 cm ou 2,40 m, et tous les autres personnages doivent conserver leurs proportions.”
Le chef décorateur Rob Stromberg explique : “A chaque fois que vous introduisez une différence d’échelle entre deux personnages qui interagissent à l’écran, tout devient très compliqué. Une chose aussi simple que de mettre une cuillère dans la bouche d’un personnage devient un véritable casse-tête si un des personnages mesure 5 m de haut. Il faut penser à tout, faire des ajustements et des alignements sur le plateau et utiliser des effets visuels très complexes. Mais au final, cela donne des images incroyables qu’on ne voit pas tous les jours.”

Ken Ralston reprend : “Sur ce genre de film où des effets visuels doivent être appliqués à tous les personnages, vous vous dites en général : “On va tourner la scène avec le Chapelier, on le fait sortir, et ensuite on filme avec Alice”. C’est ce que nous avons fait parfois, mais quand il y avait une interaction très forte entre les personnages, ou une scène vraiment très émouvante, nous avons essayé de les filmer ensemble.”
Le directeur de la photographie Dariusz Wolski raconte : “Quand on me demande comment nous avons fait ce film et quelle technique nous avons utilisée, je réponds toujours : “Pour quel plan ?”.” Le tournage sur fond vert terminé, Tim Burton et son monteur, Chris Lebenzon, ont réalisé un prémontage brut du film qui a été confié à Ken Ralston et son équipe de Sony Imageworks, afin qu’ils puissent commencer le long processus de création en images de synthèse d’Underland et de ses personnages animés. Ils ont créé au final plus de 2500 plans avec des effets visuels.

Ken Ralston se souvient : “Tim avait des instructions très précises pour chaque séquence et nous avons eu avec lui de longues discussions sur les personnages et la lumière. Il fallait parler d’absolument tout, des moindresdétails parce que pour les décors et beaucoup de personnages, nous partions de zéro. Pour d’autres, nous avions certains éléments de départ comme l’interprétation des acteurs, ou juste une partie des acteurs. Cela a été un travail de longue haleine parce que nous avons intégré les personnages animés dans les scènes en même temps que les images des acteurs en chair et en os, et qu’il fallait prendre en compte la mise en lumière pour homogénéiser le tout. Nous avons été très nombreux à travailler sur ce projet. Chez Sony, nous étions plusieurs centaines. Après tout cela, il restait encore à ajouter la 3D Relief...”

Une troisième dimension

Tim Burton a choisi de tourner le film en 2D et de le convertir ensuite en 3D. Il explique : “Je ne voyais pas l’intérêt de filmer en 3D. Après avoir vu le travail de conversion réalisé sur L'Étrange NÖel De Monsieur Jack, je trouvais qu’il n’y avait aucune raison de faire autrement. Nous ne voulions pas que le tournage s’éternise, et au final je ne vois aucune différence de qualité.”
Ken Ralston observe : “Nous n’avons pas utilisé la 3D Relief pour pointer les lances des soldats sur le public, lui jeter des balles ou créer des effets destinés à l’impressionner. Nous l’avons juste employée pour créer un relief semblable à celui que nous percevons dans le monde réel. Par exemple, quand le Chat du Cheshire apparaît, il sort de l’écran et flotte au-dessus du public, mais l’effet n’est pas exagéré et reste très naturel.”
La perspective de faire un film en 3D Relief est une des principales raisons qui ont poussé Tim Burton à réaliser Alice au Pays des Merveilles. Il raconte : “Je trouvais l’idée très intéressante parce qu’il me semblait que c’était le genre d’histoire parfaitement adaptée à la 3D. Quand je fais un film, je me demande toujours quelle est la forme la plus adaptée à l’histoire, et j’avais le sentiment que c’était ce qu’il y avait de mieux pour Alice au Pays des Merveilles>. La 3D Relief donne vraiment l’impression d’être dans un autre monde, et c’était un élément crucial pour le film.”

  1. Synopsis
  2. Le monde de Lewis Carroll
  3. Une Alice différente
  4. Underland, l'envers du décor
  5. De merveilleux personnages
  6. Costumes & maquillages
  7. La critique d'Alana Chantelune
  8. La critique d'Aléthia

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