A la rencontre des Elfes...

A la rencontre des Elfes … Entre peur et fascination

Café littéraire modéré par Anne Besson. Avec Raphaël Albert ; Edouard Brasey ; Jean Philippe Jaworski ; et Ellen Kushner.

Pour commencer, une citation de l’article « Elfe » de Wikipédia qui n’a pas été présentée lors du café littéraire mais qui me semble poser quelques bases : un elfe est une créature légendaire anthropomorphe dont l'apparence, le rôle et la symbolique peuvent être très diverses. À l'origine, il s'agissait d'êtres de la mythologie nordique, dont le souvenir dure toujours dans le folklore scandinave. Les elfes étaient originellement des divinités mineures de la nature et de la fertilité. On les retrouve dans la mythologie celtique.Leur figure a été reprise plus tard dans la littérature, comme élément merveilleux du conte de fées et de la fantasy. Le succès des récits de J. R. R. Tolkien, dans lesquels des personnages beaux, nobles et sages sont désignés comme des elfes en ont fait un archétype du personnage de fantasy et du jeu de rôle. L'apparence de l'elfe dans la perception des connaisseurs de la fantasy s'est modifiée du fait de leur succès littéraire. Ils sont ainsi devenus des êtres d'apparence jeune et de grande beauté, vivant le plus souvent dans des forêts, considérés comme immortels et dotés de pouvoirs magiques, et se distinguant physiquement des humains.

Le café littéraire débute par une présentation des Elfes d'Edouard Brasey : il est parti sur les traces de ces êtres fascinants, partout où on les rencontre : dans les contes, le folklore, les chroniques locales. Son livre est une grande source d’information sur les elfes : leur habitat, leur habillement, leurs secrets, leurs amours et les croyances dont les hommes les entourent.
Anne Besson se demande d’où viennent les elfes et quelles traditions ont influencé les auteurs.
On connaît les elfes par Tolkien, qui s’est inspiré des mythologies scandinaves et germaniques. Les elfes sont tantôt dans la mythologie des êtres de lumière ou des êtres des ténèbres. Ellen Kushner souligne que les elfes sont en dehors de la moralité, comme s’ils avaient un syndrome d’Asperger, qui se caractérise notamment par un trouble des relations sociales. Les histoires les présentent souvent comme des êtres maléfiques pour les humains, mais c'est surtout qu'ils ont un mode de pensée totalement différent : les elfes vivent selon un temps différent de celui des humains, ce qui explique qu’ils n’ont que faire de la moralité ou des règles de vie sociale humaines. Les humains sont mortels et cherchent à gagner du temps sur la mort, alors que les elfes, même s'ils ne sont pas immortels, peuvent vivre beaucoup plus longtemps que les êtres humains et cherchent donc surtout à occuper leur temps. Au niveau de l’habitat, ce sont des êtres plutôt aériens mais certains sont devenus souterrains par la suite. Les elfes qui vivent sous terre rapetissent : la parenté avec les nains est beaucoup moins lointaine qu'on a tendance à le penser, la rivalité entre eux est accentuée notamment dans les jeux de rôle mais n'est pas aussi marquée à l'origine.
Jaworski a pris son inspiration chez les elfes de Tolkien, mais il a aussi en tête tous les modèles mythologiques, il y a un caractère païen chez eux.
Raphaël Albert s’écrie : « Mes elfes ne viennent pas de Tolkien ! » Il puise son inspiration dans un jeu de rôle : Glorantha . L’elfe est un être terrestre, un être du monde, une plante qui vit au rythme de la forêt. Ses elfes sont en effet des êtres végétaux, aux cheveux de feuilles et aux os de bois.

L’utilisation des elfes dans les romans : est-ce un renouvellement ou un hommage ?

Pour Ellen Kushner, il s’agit des deux. Dans la tradition des contes, il y a peu de psychologie, a contrario le roman est moderne et il y a beaucoup de psychologie. Les elfes ne comprennent pas les humains, et dans les contes les humains ne peuvent jamais comprendre ce qui se passe dans la tête d'un elfe, alors que dans le roman cet aspect psychologique des elfes est plus développé.
Les auteurs se posent aussi la question de la motivation des elfes, dans quel système fonctionne leur société ? Un être humain à une vie courte, il cherche à gagner du temps. Les elfes ont des besoins différents, ils cherchent à passer le temps car ils ont une vie très longue, leur manière de passer le temps consiste en tout et n’importe quoi.
Les elfes peuvent représenter un esprit festif et médiéval. Jaworski cite l’exemple de la Fête alfablot, des orgies où l'on buvait, hurlait beaucoup ; on priait pour que le soleil revienne, et pour augmenter la fécondité on tranchait le pénis d’un étalon et on se le passait de mains en mains. Dans Gagner la guerre, les deux elfes rencontrés par Benvenuto à Bourg-Preux sont des personnages carnavalesques (comme le soulignent les différentes appellations d'Eirin : Grand Prévôt des Etourdis, etc.) et rappellent la figure médiévale du morosophoï (le fou qui dit la sagesse).
Les elfes ne sont pas immortels, ils ont une durée de vie, cf Paracelse. Ils sont dépourvus de l’âme immortelle, alors que les humains sont pourvus de cette âme immortelle. Alors pour acquérir l’immortalité, ils doivent convoler avec un être mortel, et cet être mortel doit rester fidèle à son partenaire, dans le cas contraire l’elfe se venge de façon cruelle !

Et pour finir les auteurs répondent à quelques questions, même les plus étranges obtiennent une réponse !
A la question « Croyez-vous aux elfes et avez-vous déjà croisé un elfe vous-même ? » Raphaël Albert répond : tous les matins dans la glace en me rasant.
Au moins, on sait où chercher … ;-)

Favrielle et Izareyael.

Pages de l'article

1. Le compte-rendu global
2. Des dragons, encore des dragons, toujours des dragons...
3. Présentation de l'anthologie 2011
4. A la rencontre des Elfes...
5. Déjeuner avec Charlotte Bousquet