L’année 2019 en fantasy : la parole aux éditeurs

Par Gillossen, le 23 février 2019 à 14:30

Alors que 2018 se termine à peine, quel serait votre premier bilan, à chaud ?: Le bilan de l'année passée a vraiment deux visages. L'un est calme, nous avons peu publié en 2018 dans la collection épik mais bien (deux projets géniaux : N.I.H.I.L d'Alex Cousseau et Happa no Ko de Karin Serres), en apportant toujours un soin méticuleux à notre travail avec les auteurs et notre identité visuelle grâce aux couvertures merveilleuses de Patrick Connan. L'autre visage est totalement différent car nous avons dû préparer le terrain pour les projets à venir. Sept publications minimum en 2019, avec des genres très différents, des auteurs (essentiellement francophones) avec des identités extrêmement fortes et des romans qui nous ont enthousiasmés au plus haut point ! Un très bon cru à venir qui ouvre plein de perspectives. Bref, 2018, c'était le calme avant la tempête.

À titre personnel, hors parutions, un événement vous a-t-il particulièrement marqué ou surpris au cours de cette année écoulée (un prix, un salon, etc.) dans le paysage des littératures de l'Imaginaire ?: Alors ce n'est pas à proprement parler dans le paysage des littératures de l'Imaginaire mais lors du salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, il y a eu la remise de deux prix décernés par La voix des blogs. C'est une association composée de jeunes blogueurs passionnés - et quand je dis passionnés, je pèse mes mots. Ils ont une sorte de fougue littéraire de dingue – ils se sont débrouillés pour monter le prix de l'asso et celui des lecteurs, de réaliser de chouettes vidéos et de doter le prix (et ce n'est pas tout). Leur travail c'est de la passion en barre, beaucoup de travail et de débrouille. La remise des prix était géniale, pleine de vie, avec une approche de la littérature drôle et pas snob, un grand vent d'air frais et ils ont récompensé un pur roman fantastique de chez nous, Sirius de Stéphane Servant. Ils ont fait le choix (et les lecteurs aussi) de récompenser ce roman post apocalyptique mais aussi de montrer une fois de plus qu'en littérature jeunesse on décloisonne, on ne réduit pas un texte à son genre !

Quelle place pour la fantasy dans votre programme 2019 ?: Depuis Intemporia de Claire-Lise Marguier (et son final ahurissant), j'attendais ce moment avec impatience et je n'ai pas été déçu...
Cela fait maintenant un an que je travaille avec une auteure québécoise, Pascale Quiviger, sur une grande saga fantasy. C'est un projet sur lequel elle bosse depuis encore plus longtemps (six ans !) et les personnages, l'écriture, l'intrigue, tout est hallucinant. Pascale a ce talent de rendre les choses fluides, simples, puissantes sans jamais que cela sente l'effort. Le premier tome sortira en avril et les suivants suivront environ tous les 5 mois. Il y est question d'une île avec un secret terriblement lourd, d'une rivalité entre deux frères, d'amour, d'une vieille magie, d'intrigues politiques et de luttes intestines. C'est riche, chaque tome nous emmène un peu plus loin, les ambiances varient, ça ne se répète jamais, bref, j'ai pris un plaisir de dingue à le lire, à le travailler et maintenant à le faire découvrir. Les premiers retours de libraires et de lecteurs sont dithyrambiques, l'excitation est à son comble !

Enfin, quel sera votre plus grand défi pour cette nouvelle année ?: Le même que chaque année et qu'importe le genre : défendre avec acharnement les auteurs et leurs romans.

Propos recueillis et mis en forme par Emmanuel Chastellière.