Vous êtes ici : Page d'accueil > Interview exclusive

Un entretien avec Christophe Lambert - Vegas Mytho

Par Gillossen, le lundi 1 novembre 2010 à 16:05:30

La couvertureVegas Mytho de Christophe Lambert a fait partie de nos lectures préférées du printemps dernier, au point de se retrouver nommé parmi les candidats au premier prix littéraire Elbakin.net !
Si l'ouvrage n'a pas obtenu cette "récompense", il n'en reste pas moins des plus recommandables et l'auteur lui-même a bien voulu nous accorder un peu de temps pour répondre à nos questions, après une première interview il y a deux ans environ maintenant.
Une fois encore, merci à lui et bonne lecture !

En discuter sur le forum

L'entretien

Avec quelques mois de recul, comment jugez-vous l'accueil reçu par Vegas Mytho ?
L’accueil critique a été bon. Personne n’a trouvé le roman trop proche du American Gods de Gaiman (c’était ma hantise). Pour ce qui est des ventes, je n’en sais rien. Je n’ai pas de chiffres.
Trouvez-vous, comme certains, qu'il s'agit là de l'un de vos romans les plus aboutis ? Un auteur peut-il « froidement » juger de son œuvre selon vous ?
Il me semble que les personnages tiennent bien la route. En tous cas, je les aime beaucoup. Pour le reste, c’est assez difficile de juger, en effet…
Dans vos romans, en règle générale, vous n'hésitez pas à revenir sur la genèse du projet, sur vos sources... Vous levez un vrai coin du voile vis-à-vis des lecteurs. C'est un besoin pour vous ?
Sans doute mon côté « amateur de bonus dans les DVD ». En ce moment je lis un énorme bouquin sur le « making of » de L’empire contre-attaque, sorti pour les 30 ans du film, et je me régale. J’aime bien connaître les trucs des magiciens… Quant à citer les sources, dans un récit « historique », c’est toujours souhaitable ; cela permet aussi de justifier certains choix narratifs, certaines entorses à la réalité (celle-ci étant d’ailleurs fluctuante puisque les historiens ne sont jamais d’accord entre eux quelle que soit la période traitée)…
Justement, dans le cas de Vegas Mytho, vous revenez sur la parution d'American Gods de Neil Gaiman, qui vous a « poussé » à repousser le projet. Pourtant, j'avoue avoir eu du mal à comparer les deux romans, si ce n'est pour la présence d'anciens dieux exilés en Amérique. Mais les thèmes, le cadre, tout est bien différent.
Oui, en effet, j’étais inutilement parano sur ce coup-là… Mais comme le concept de départ est le même, je m’inquiétais.
Vos personnages féminins sont particulièrement réussis dans ce roman. Ont-ils eu droit à une attention particulière de votre part ?
Mon histoire lorgne du côté du « roman noir », donc j’ai essayé de soigner l’archétype de la « femme fatale » (Athena). Benedicte Lombardo m’a aidé à aller dans ce sens, en boostant un peu mon histoire d’amour, que j’avais tendance à délaisser dans la seconde partie. Je m’inspire souvent du cinéma, en fait. Ce n’est pas un secret. Imaginer un acteur ou une actrice m’aide à visualiser les personnages. La meilleure femme fatale, à l’écran, c’est Faye Dunaway, dans Chinatown. Concernant Aphrodite, j’avais en tête Ursula Andress dans le (vieux) Choc des titans ou encore Kim Bassinger dans L.A. Confidential. Pour le personnage de la mère alcoloo, mon modèle était… Sue Ellen dans Dallas !
Dans quelle mesure doit-on « digérer » sa phase de recherches pour redonner vie à une période historique comme vous le faites ici, sans trop s’appesantir sur les détails inutiles ?
La digestion se fait entre le moment où je prends des tonnes de notes et celui où je commence à rédiger. Après, il faut injecter tout ce matériau glané au compte gouttes, sans avoir l’air d’y toucher. Règle N°1 : ne pas tout déballer d’un coup. C’est mieux de commencer par un « détail », puis de faire un lent zoom arrière pour découvrir progressivement le contexte… Bon, là, j’essaie de théoriser parce que vous me posez la question mais en vérité je fais ça instinctivement.
Vous avez annoncé sur votre blog vous lancer dans une nouvelle aventure cinématographique. En quoi l'écriture d'un script diffère-t-elle précisément de celle d'un roman ?
Un scénario est beaucoup plus facile à écrire qu’un roman. Pour moi, en tous cas. Sans doute parce que je viens de l’audio-visuel. Un script ne s’embarrasse pas d’enluminures ni d’élégance stylistique : Le téléphone sonne. John décroche. « Allo ? ». C’est très… télégraphique.
Avez-vous déjà un autre roman prévu au Fleuve Noir ? Si oui, est-il possible de nous en dire deux mots ?
Plusieurs idées tournent dans ma tête. J’attends de savoir laquelle va ravir la vedette aux autres. Rien de signé pour l’instant…
Les Imaginales, les Utopiales... Vous êtes souvent présent sur les festivals. Est-ce important pour vous d'être au contact des lecteurs ? Ou s'agit-il avant tout de visibilité ?
Pour être honnête, il s’agit surtout de croiser mes copains auteurs et éditeurs, et de passer du bon temps avec eux. Évidemment, quand un gentil lecteur vous dit « j’ai adoré tel livre » ou « j’attends le prochain avec impatience », ça ne fait pas de mal non plus !
Vous publiez également une nouvelle dans le dernier numéro en date de la revue Bifrost. Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
Mon idée initiale était une histoire de vampires traquant des anciens nazis, ambiance Marathon Man. Mais j’ai accumulé tellement de matériau sur ce sujet que j’avais de quoi faire un roman entier. J’ai seulement gardé l’idée d’un flash-back se déroulant durant la Seconde Guerre Mondiale. A part La forteresse noire, je ne crois pas que les vampires aient été dépeints dans ce contexte très souvent… Je voulais éviter les vampires dandys et contemporains…
En 2008, lors d'une précédente interview avec nous, vous appeliez les lecteurs à « sauver la biodiversité des auteurs ». Deux ans plus tard, quel est votre sentiment sur la situation du marché de l'imaginaire en France ?
Eh bien… L’écart s’accentue. L’arbre des grosses locomotives lancées à grand renfort de promo cache la forêt des « petits » qui essaient tant bien que mal de tirer leur épingle du jeu dans un marché de plus en plus difficile et saturé.
Quel est votre dernier coup de cœur de lecture, en cette année 2010 ? Fantasy ou pas !
Au risque de passer pour la midinette de service, je dois avouer que j’ai adoré Twilight ! J’ai lu les quatre d’affilée cet été. Eh oui, je cède aussi aux grosses locomotives moi aussi… Mais pas seulement. En ce moment, je suis très tenté par le dernier Mauméjean, Rosée de feu. La guerre du Pacifique avec des dragons, à priori, c’est tout à fait ma came !
Enfin, auriez-vous un petit mot pour nos lecteurs, à l'approche de cette fin d'année ?
Live long and prosper (youpla boum) !

Dernières critiques

Derniers articles

Plus

Dernières interviews

Plus

Soutenez l'association

Le héros de la semaine

Retrouvez-nous aussi sur :