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Imaginales 2011 : un entretien avec Michel Robert
Par Gillossen, le jeudi 21 juillet 2011 à 12:22:49
Lors de la dernière édition des Imaginales d’Épinal, nous avons également eu le plaisir de croiser Michel Robert.
Sans langue de bois et sans complexe, l'auteur revient avec nous sur sa carrière et - notamment - sur la place qu'il peut bien occuper dans le paysage des auteurs français de fantasy. Nous le remercions au passage une fois de plus pour sa disponibilité.
En attendant, pour les fans, la suite de l'Ange du Chaos, à paraître en septembre...
L'entretien
- Comment se passe pour toi cette nouvelle édition des Imaginales jusqu'à présent ?
- Cette édition 2011 se passe très bien et tient toutes ses promesses. J'ai retrouvé tous mes camarades écrivains et éditeurs et, comme chaque année, c'est toujours une fête. On se réunit, on profite allègrement des excellents restaurants de la ville, pour ma part de boire également du bon vin puisque c'est l'un de mes péchés mignons... sans oublier, bien sûr le plaisir de retrouver des lecteurs qui sont très fidèles aux Imaginales et de pouvoir de nouveau échanger avec eux.
- Cette année le festival fête ses dix ans : pour toi, si tu te retournes sur les dix dernières années écoulées, à titre personnel, qu'est-ce que tu dirais de ton parcours ?
- Ce parcours reste une surprise parce que quand j'ai commencé à écrire l'Ange du chaos, j'ai écrit - et d'ailleurs c'est encore le cas - avant tout pour moi. Je ne m'attendais pas à un tel succès, or le cycle de l'Ange du chaos est une vraie réussite qui se confirme d'année en année et c'est forcément un grand plaisir. J'avoue que je ne suis pas du tout blasé par cet état de fait et je suis très heureux de ce que j'ai pu écrire au cours de ces dix années.
- Tu es un des noms vendeurs de la fantasy française, comment vois-tu le paysage actuel du genre en France ?
- De la fantasy française ou de la fantasy en général ?
- Les deux.
- C'est une question piège. Il est incontestable qu'il y a beaucoup plus de production qu'avant. Sans doute l'influence et le succès du Seigneur des anneaux au cinéma ont fait prendre conscience aux éditeurs le fait que la fantasy est un marché porteur ; sans parler du phénomène Harry Potter. Bien sûr, on trouve actuellement de la très bonne fantasy - et sur ce plan les auteurs français ont largement gagné leurs galons - mais comme souvent quand on fait beaucoup/trop de choses, il y a du déchet et un certain nombre de romans, purement commerciaux, ne me plaisent pas du tout.
- Plus le marché grandit forcément et plus...
- Voilà.
- Et de façon plus générale ? Le genre a un peu explosé ses dernières années, là il y a un petit tassement...
- Je dirai qu'il y a quand même un courant moderne qui s'est affranchi de Tolkien - je pense à des auteurs comme Richard Morgan que j'aime beaucoup, comme Jim Butcher avec le cycle du Codex Alera ou celui des Elfes de fer dont on parlait... voici quelques exemples de fantasy moderne qui font du bien. C'est un véritable courant d'air frais qui renouvelle le genre et je suis très enthousiaste envers cette "nouvelle vague". D'autant plus depuis la mort de David Gemmell que j'adorais, même s'il faisait de la fantasy plus conventionnelle.
- Et en tant qu'auteur, que recherches-tu en écrivant dans ce genre ?
- Je recherche avant tout la distraction... me distraire et distraire le lecteur. Je veux qu'il passe un bon moment comme moi je peux passer à écrire. J'essaie donc de proposer une grande aventure, rythmée, où ça bouge dans tous les sens, avec des personnages forts – parce que je suis plutôt pour des personnages puissants -, avec des rapports de force et des rapports de séduction, comme dans la vie réelle, mais fortement orienté vers l'aventure.
- Donc pour toi la dimension divertissement est importante. Souvent cette notion est un peu critiquée...
- Oui effectivement, je ne sais pas comment sera prise ma réponse mais tout le côté "les intellos de la fantasy" qui se regardent le nombril, ce n'est pas mon trip. Alors oui, j'assume le fait de proposer du divertissement... j'offre à mes lecteurs de s'asseoir dans un fauteuil et de regarder l'équivalent d'un grand film d'action, plein de bruit et de fureur, de passions et de combats. Je ne prétends absolument pas révolutionner le genre en expliquant le sens de la vie à mes lecteurs. Mon but restera toujours donner un bon moment de détente, un moment d'évasion, d'offrir un voyage en compagnie de mes personnages et je n'ai pas la prétention de faire plus.
- Dans tes romans, le sexe est un élément non négligeable. Quelle place accorde-tu et plus généralement comment appréhendes-tu cet élément dans un genre comme la fantasy ?
- La volonté d'introduire du sexe dans mes romans est venu d'une réflexion de ma femme, un soir où nous regardions un film avec Brad Pitt et Angelina Jolie, Monsieur et Madame Smith. Les deux héros s'embrassaient et on voyait bien qu'ils allaient passer à des choses... intéressantes... mais paf l'action s’arrêtait là, comme dans tous les films conventionnels, et ma femme a trouvé que c'était dommage que personne n'ose montrer une vraie scène de sexe parce que nombre de gens seraient intéressés par ce genre de choses.
Et donc, je me suis dit que c'était pareil dans la fantasy conventionnelle, trop pudique à mon goût. Aussi - puisque je décris abondamment mes scènes de combat - pourquoi ne pas mettre du sexe dans mes romans, du sexe descriptif ?
En outre, c'était pour moi un nouveau défi à relever. Ce n'est pas forcément évident d'écrire une scène de sexe mais d'en mettre dans chacun de ses romans, ça l'est encore moins ! Cela dit, c'est un exercice très intéressant.
Comment je considère le sexe dans mes romans ? Cela fait partie du tout. Dans mon univers, les combats sont très importants mais les rapports entre les personnages, les rapports de séduction, sont tout aussi essentiels et donc le sexe sert aussi à montrer comment mes personnages considèrent l'amour. Certains font l'amour, justement, certains baisent, sombrent dans la luxure, certain(e)s se servent du sexe comme d'une arme... Le sexe est donc une partie intégrante de mon univers.
Cela dit, j'essaie vraiment de ne pas mettre du sexe gratuit dans mon cycle. Lorsque mes personnages couchent, cela doit se justifier, soit par l'histoire, soit par la motivation des protagonistes.
D'ailleurs, on trouve de plus en plus de sexe en fantasy, c'est donc que cet aspect intéresse les auteurs et que le public est demandeur. - Donc tant que ce n'est pas gratuit, c'est finalement comme un signe de maturité du genre qui accepte finalement ce qui existe dans la vie.
- Il ne faut pas être hypocrite. Les trois quarts des gens aiment le sexe, font du sexe (ou font l'amour), c'est l'un des points essentiels de la vie... c'est comme ça qu'on fait des enfants, c'est essentiel à l'humanité. Pourquoi ne pas en mettre dans une histoire alors que ça fait partie intégrante de l'être humain ? Pourquoi s'en choquer ? Je n'ai pas cette hypocrisie-là, et donc oui j’assume.
Je vais me permettre de faire un petit clin d’œil à certains critiques. On m'a taxé d'être frustré sexuellement parce que je mettais du sexe dans mes romans, et bien je peux vous assurer que ce n'est pas du tout le cas ! - Une question plus en rapport avec le côté séduction purement : Maïa Mazaurette faisait remarquer lors de la table ronde sur Twitter, en parlant du rapport entre lecteur et auteur – de visu, pas à travers le filtre internet - , que le public de Sire Cédric ou le tient était très féminin. Est-ce que parfois tu sens comme un rapport de séduction entre ton public et toi, lors des dédicaces, ou est-ce qu'il y a vraiment toujours une distance ? Est-ce que tu sens qu'ils sont fascinés autant par l'auteur que par les romans ?
- Je ne sens pas de rapport de séduction particulier quand je suis en salon. Par contre, je pense que j'ai un bon contact avec mes lecteurs. Comme je le dis toujours ; un auteur sans lecteurs n'est rien. Nous sommes liés pour le meilleur et pour le pire et la carrière d'un écrivain dépend directement de ceux qui le lisent. C'est donc la moindre des choses que je sois respectueux de ceux qui apprécient mes univers. Lorsque je les rencontre, j'essaie toujours de m'intéresser à eux, de discuter, de savoir qui j'ai en face de moi. Et j'espère que les lecteurs et lectrices ressentent l’intérêt sincère que je peux concevoir pour eux.
Je pense donc, j'espère que les lecteurs m'apprécient aussi pour ce que je suis parce que j’ai cette relation de respect pour eux. Est-ce qu'ils m'apprécient autant pour ça que pour ce que j'écris, je ne peux pas dire.
Maintenant, je ne me vois pas comme Sire Cédric, bénéficier de cet incontestable fan club féminin. Certes, il y a beaucoup de femmes qui aiment mes romans mais je n'ai pas le recul nécessaire pour me direoui je dégage un truc qui fait que...
et puis ce serait extrêmement présomptueux ! - Tu en parlais un peu plus tôt, l'action et le combat ont une dimension importante dans tes romans et l'on sent que tu maîtrises le sujet, que c'est quelque chose que tu aimes offrir au lecteur. Est-ce que tu te contentes d'une connaissance théorique ou toi-même as-tu pratiqué ou est-ce que tu pratiques des sports de combat divers ?
- En vérité, je n'ai pas fait de sports de combat, j'ai des amis qui en pratiquent et qui m'ont déjà montré des petits trucs mais ce n'est pas là-dessus que je base mes écrits.
En revanche, j'ai toujours été attiré par les arts martiaux et je pense j'en conçois une espèce de facilité à visualiser les scènes de combat.
Pour moi, un combat est une chorégraphie. Donc chaque mouvement est très important, chaque mouvement doit être crédible. Ce combat, je le décompose d'abord soigneusement dans ma tête en le visualisant, un peu comme si j'assistais à une scène de cinéma. Une fois visualisé, je l'écris. Il m'arrive également de faire des schémas, voire de mimer certains mouvements pour être sûr qu'ils soient vraiment crédibles car je tiens beaucoup à la véracité de ce genre de scènes. Cette conception particulière, c'est un peu ma marque de fabrique et j'en suis fier. - Tu vois un peu cela comme un découpage cinématographique ?
- Tout à fait. Quand j'écris un combat, je réfléchis d'abord à qui s'oppose à qui, quels sont les styles de combat en présence parce que dans mes romans les styles de combat sont variés, quel est l'armement ou le terrain d'affrontement, car de toutes ces données va se dégager une logique qui régira l'action. Une fois ces paramètres stratégiques intégrés, le combat se met en place dans ma tête et les personnages prennent vie. Ensuite, comme j'ai répondu dans le paragraphe précédent, je décompose le tout par écrit. Puis, je vérifie encore et encore que tout soit crédible.
- Gheritarish - Les Terres de sang - sort en poche en septembre. L'ambiance western spaghetti était plutôt bien passée auprès des lecteurs. Est-ce qu'il y a d'autres spin-offs de prévu de l'Agent des ombres et si oui avec quel personnage ? Est-ce que c'est quelque chose que sans forcément y penser beaucoup tu notes en te disant
Ah, ce serait une bonne idée de roman
? - Déjà, j'en profite pour annoncer qu'en même temps que la sortie de Gheritarish en poche, il va y avoir la sortie (très attendue par mes fans) du tome 6 de l'Ange du chaos, Guerrier des lunes !
Je vais à présent m'atteler au tome 7, mais ensuite j'aimerais bien écrire un autre Gheritarish effectivement. Mais j'ai également démarré un autre cycle avec Balafrée qui vient de sortir, et il va falloir que je songe au tome 2. Mais comme pour le moment je n'écris qu'un livre par an, j'ai trop d'idées et pas assez de temps pour les réaliser !
Concernant Gheritarish, j'aimerais vraiment en écrire un deuxième opus et retrouver ce truculent personnage cher à mon cœur. J'ai même commencé à réfléchir à une base d'histoire, mais entre le moment où j'ai l'idée et le moment où je vais pouvoir l'écrire, il faudra peut-être attendre un ou deux ans. - Est-ce qu'en période d'écriture, tu as un rituel, tes journées sont toujours les mêmes, tu as un schéma très précis, tu n'écris par exemple que le matin, que le soir ?
- J'habite à la campagne, j'ai un grand terrain, des enfants, une femme merveilleuse, plein d'animaux et donc effectivement j'écris plutôt l'après-midi et la nuit - parce que la nuit c'est plus calme, j'ai toujours aimé écrire à ce moment, je trouve que j'écris mieux. En général, je corrige le lendemain matin mais je n'ai pas d'horaires vraiment fixes. De toute façon, je n'arrive pas à rentrer dans un cadre trop rigoureux, je n'aime pas ce genre de choses.
- Tu ne te vois pas comme un employé de ton roman.
- Pas du tout, quelle horreur ! Je suis incapable de fonctionner comme ça, comme une sorte de fonctionnaire de l'écriture, incapable de me dire
tous les jours je travaille de telle heure à telle heure et de telle heure à telle heure et je ne dépasse pas d'une minute
. Je ne peux pas travailler ainsi, c'est trop restrictif pour mon caractère chaotique. - Avant de revenir à l'Agent des ombres que tu citais, tu as publié Balafrée à l'automne dernier. Avec quelques mois de recul qu'as tu pensé de l'accueil qui a été fait au roman ? Est-ce que tu trouves que tes lecteurs t'ont suivi dans cet univers ?
- Oui, mes lecteurs m'ont suivi et je pense qu'ils en ont eu pour leur argent parce qu'il y a toujours les même composantes, c'est à dire que c'est un récit très enlevé avec beaucoup de rythme, des personnages attachants ; le personnage de Balafrée - qui est un personnage féminin – a beaucoup plu, de même l'escadron des Bannis.
C'est d'ailleurs la première fois que je prenais une femme comme héroïne - une nouvelle gageure que je m'étais fixé - et je ne savais pas trop avant la parution du roman comment je m'en étais tiré, parce que ce n'est pas forcément évident pour un homme de se mettre dans la peau d'une femme.
Et puis, j'ai une amie journaliste à la radio qui m'a ditÉcoutes je me suis totalement reconnue en Balafrée, Balafrée c'est moi
... elle ne pouvait pas me faire meilleur compliment !
Cependant, il semblerait que l'Ange du chaos reste un cran au-dessus de Balafrée dans le cœur de mes lectrices ou de mes lecteurs. Globalement, les gens m'ont diton aime bien Balafrée mais on préfère Cellendhyll de Cortavar
. - L'Ange du chaos est cycle plus établi aussi.
- Il est vrai aussi que l'Ange du chaos a un univers qui, jusqu'ici, comprend cinq tomes ou six avec Gheritarish, il est donc forcément plus riche que celui de Balafrée qui ne comporte qu'un tome. Cela ne m'empêche pas de rester très motivé à l'idée de poursuivre le cycle de Balafrée.
- En parlant d'accueil justement, tu es très présent sur ton forum officiel, tu as une communauté de fans bien établie qui communique souvent avec toi. Est-ce naturel pour toi d'échanger, de parler de tes coups de cœur, de les tenir au courant de ton actualité ?
- Comme je te disais tout à l'heure, pour moi un écrivain ne peut pas ignorer ses lecteurs et ne peut pas ne pas les respecter.
C'est vrai que je suis fier de ce forum, ou plutôt de son esprit. Je ne savais pas trop où j'allais quand j'ai commencé à l'animer et c'est vrai qu'il s'est vite étoffé des gens assidus et passionnés. Nous y formons une chaleureuse et modeste communauté et il y règne une très bonne ambiance. L'on y trouve des personnalités très différentes, des hommes, des femmes, des jeunes et des moins jeunes et ce métissage est très riche à vivre. Cet endroit repose sur le respect des choses et des gens et je suis très content d'avoir pu contribuer à créer cet endroit où on peut venir discuter de tout. Pas seulement de mes romans, mais aussi d'autres ouvrages, de films, de musique, de cuisine, même.
Certains habitués livrent leurs humeurs, on se soutient les uns les autres et ça c'est vraiment bien.
En outre, ça me permet de communiquer directement avec mes lecteurs, de leur demander leur avis sur certaines éléments de mon univers, par exemple sur un titre, une couverture, une orientation... Oui, cet endroit est vraiment très enrichissant pour moi.
J'en profite justement pour donner la nouvelle adresse du site et inviter tous ceux qui le désirent à m'y rejoindre. - Justement avec toute cette communauté de fans très fidèles, est-ce que tu sens une pression particulière à l'approche de Guerrier des lunes vu que c'est le retour dans ton univers culte ? Ou est-ce que pour toi ce n'est finalement que la suite, un roman
comme un autre
? - Ah mais, par le Bouc Noir à trois pattes, ce n'est pas un roman comme un autre ! Il marque le début de la seconde saison de mon cycle et après le succès de la première saison, je sais que je suis attendu au tournant.
Il était de fait particulièrement délicat à écrire puisqu'il me fallait orienter dès le départ cette seconde saison sur de bons rails, ce qui n'était pas évident lorsqu'on a du mal à planifier deux tomes à l'avance.
Je l'avoue, de surcroît, après avoir écrit Balafrée, j'ai eu du mal à me remettre dans l'univers de Cellendhyll de Cortavar. C'est sans doute le roman que j'ai eu le plus de mal à démarrer. Mais à force d'écriture, au bout d'un mois, je me suis à nouveau coulé dans l'univers de l'Ange et c'est devenu beaucoup plus facile. Cellendhyll est le personnage de mon univers dans lequel j'ai mis le plus de moi-même, et j'ai retrouvé mes automatismes. Je me suis laissé emporté par l'histoire et je suis satisfait de l'endroit où m'a amené l'histoire.
A voir ce qu'en penserons les lecteurs mais je pense/j'espère avoir fait du bon boulot.
Après, est-ce que j'ai vraiment la pression ? Oui, carrément. Ce serait hypocrite de ma part de dire que je ne ressens pas une certaine tension; bien plus que pour les précédents romans, par rapport à l'accueil qui va être fait à ce fameux tome 6. - A l'heure qu'il est, est-il totalement terminé ou tu fais encore des petites retouches ?
- Nous sommes en mai à l'heure où tu m'interroges, l'écriture est entièrement terminée, j'ai fait mes propres corrections, mon éditrice les a intégrées et le roman en relecture chez un correcteur professionnel. Ce sera des corrections sur la forme pas sur le fond, l'histoire est définitivement bouclée.
- A priori tu es parti aussi pour cinq volumes si tout va bien, tu as déjà tout planifié à ce niveau ?
- Pas du tout ! Le Chaos règne en moi et je n'ai pas rien planifié à ce niveau, mais oui mon but est de garder l'équilibre avec la première saison donc effectivement, il serait logique d'écrire cinq tomes.
- Si tu te projettes dans le futur, est-ce que tu te vois par exemple alterner tout au long de ta carrière entre des romans situés dans cette univers et d'autres romans comme Balafrée ? Est-ce que tu te vois conserver l'univers et les personnages de l'Ange du chaos tout au long de ta carrière ?
- Je les conserverai autant que possible. Cependant, j'essaierai vraiment d'être honnête vis-à-vis de moi-même et de mes lecteurs et si je sens que je m'essouffle à un moment ou un autre, je pense que dans un premier temps je marquerai une pause par rapport au cycle de l'Agent des ombres. Je ne vais pas exploiter le filon sous prétexte que cela me rapporte de l'argent, ça ne serait pas sincère. Ainsi, si je manque d'inspiration par rapport à 'Ange du chaos, j'écrirai d'autres choses, les idées ne manquent pas, pas seulement en fantasy !
J'avoue toutefois que lorsque j'ai terminé Belle de mort, j'étais incapable de me dire que j'allais écrire tout de suite la suite de l'Ange parce que j'étais un peu cramé dans ma tête. J'étais vraiment fatigué et j'avais l'impression justement d'avoir perdu momentanément l'inspiration concernant les aventures de Cellendhyll de Cortavar et c'est pourquoi, j'ai créé un autre cycle, celui de Balafrée. Et puis, je suis revenu à l'Agent des ombres, l'esprit reposé. - Dernière question. Tu parles de tous les projets que tu as en tête, as tu un projet rêvé, si on te donnais carte blanche, que tu n'oses même pas proposer peut-être, sans rentrer dans les détails ?
- Non, j'aimerai bien écrire du polar, du thriller, du fantastique, écrire du western et du western fantasy.
Le rêve que je pourrais avoir, mais il n'est pas directement lié à moi, ça serait d'être traduit à l'étranger, évidemment. Être traduit à l'international, quel pied ce serait !
Parlons d'un rêve encore plus fou, un film ou une série sur l'Ange du chaos... mais là c'est vraiment du domaine du pur fantasme. - Il faudrait avoir un gros budget !
- Sans doute et puis je pense surtout que les auteurs de fantasy française ne sont pas encore assez renommés pour intéresser ce genre de producteurs. Cela étant, c'est vrai que ma fantasy est plutôt visuelle, rythmée, et ça pourrait donner un bon film ou une saga, mais là c'est vraiment du domaine du rêve total.
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