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Le Jour où l'humanité a niqué la fantasy

ISBN : 978-237686319-9
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Karim Berrouka

Au départ, il y a un lutin qui hurle « Vous avez niqué la fantasy ! » alors qu’il retient en otage plusieurs personnes dans une bibliothèque. Et puis il y a le coup d’un soir d’Olga qui se met à déconner et à foutre le feu à son appartement, avant d’aller brouter les pissenlits par la racine. Et il y a aussi les trois punks Jex,
Skrook et Pils qui doivent jouer au Festival du Gouffre tandis qu’il se passe de drôles de trucs dans la forêt d’à côté.

Critique

Par Gilthanas, le 28/04/2021

Qu’est-ce que je viens de lire ?
Voilà certainement la question que vous risquez de vous poser une fois le roman terminé. Car si Karim Berrouka est coutumier des textes psychédéliques, force est de constater qu’il a encore progressé sur l’échelle du What the fuck.
On suit divers protagonistes : des sosies de Mulder et Scully (avec des pouvoirs magiques, notamment pour communiquer avec les morts), trois punks bourrins, deux amies opposées qui se complètent, un enfant-ermite qui abrite un démon dans sa tête. Cette joyeuse compagnie croisera durant tout le récit des créatures féériques : lutins qui crachent du feu par le sexe, djinns, ondines et autres joyeusetés plus exotiques. Et oubliez tout ce que vous pensez savoir sur la fantasy : on vous a menti ! Les fées ne sont pas de petites créatures ailées et court vêtues, mais plutôt de grosses mouches remplies de gaz. Et c’est pour remédier à cette méprise que notre monde se retrouve envahi pour des créatures magiques qui viennent y préparer l’Apocalypse. Rien de moins.
Les événements vont s’enchaîner à grande vitesse, les héros ne prenant que rarement le temps de tergiverser (mis à part les trois auteurs de SFFF, réels, qui se voient enlevés aux Imaginales et transportés en Féérie). Les situations absurdes s’accumulent et l’univers développé intrigue l’intérêt du lecteur.
Car il faut s’accrocher pour terminer ce roman. Si la langue de Karim Berrouka touche parfois au sublime, certaines fois elle s’avère un peu lourde (le dictionnaire des synonymes a dû chauffer pour trouver toutes les variations possibles pour bi**), et il se peut que vous soyez imperméable à l’humour développé, ce qui rendra la lecture laborieuse. Ceci est d’autant plus dommage que le propos sous-jacent, sur le traitement de la fantasy actuelle et son canon parfois sclérosé, est intéressant et pertinent.
Ce qui aurait été une très bonne nouvelle dans le recueil annuel des Imaginales, remplie de clins d’œil pour les habitués, se retrouve finalement être un roman qui se noie lui-même dans ses propres délires, diluant son propos original dans une fuite en avant humoristique qui fait parfois mouche et passe parfois totalement à côté. Les fans de Karim Berrouka s’y retrouveront sûrement, les autres louperont certainement le fond du texte pour bloquer sur la forme. On a connu l’auteur plus inspiré, même s’il démontre encore ici son extraordinaire maîtrise de la langue française.
Si vous êtes hermétique à la philosophie punk, passez votre chemin (mais c’est que les textes de l’auteur ne sont pas pour vous). Le récit, exalté et exaltant, ne permet pas un grand attachement au personnage, qui ne servent qu’à porter le propos de l’auteur. Propos qui aurait eu un écho peut-être plus important dans un autre écrin.

6.0/10

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