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Fées, weed et guillotines
Catégorie : Aucune
Auteur/Autrice : Karim Berrouka
Prix Elbakin.net 2014 - Meilleur roman fantasy français
Critique
Par Gillossen, le 22/05/2014
Quand le seul reproche que l’on arrive à trouver au sujet d’un roman revient à regretter que certaines pensées des personnages le peuplant ne soient pas en italique, on peut dire que l’ouvrage en question a probablement su faire mouche…
Et c’est le cas ici.
Fées, weed et guillotines, ce n’est pas seulement un titre qui interpelle. On a déjà vu des romans tenir sur une seule idée étirée bien trop longtemps, alors pourquoi pas sur un simple titre ? Fort heureusement, celui-ci n’est dans le cas présent qu’une mise en bouche, un alléchant avant-goût de ce qui nous attend. Karim Berrouka a parfaitement su transformer l’essai.
Après une poignée de chapitres qui nous plongent déjà bien dans l’ambiance mais qui prennent leur temps, le rythme accélère progressivement et le duo formé par Marc-Aurèle et Jaspucine - entourés d’une belle brochette de fous furieux ou de doux dingues - a donc fini de prendre ses marques pour nous emporter au fil d’une intrigue plus complexe - et même plus amère - qu’il n’y paraît. L’auteur s’amuse des codes du roman noir (certaines scènes ont un petit côté “passage obligé”) mais ne s’appesantit jamais dessus. Il préfère visiblement ne pas oublier la dimension “féerique” de son récit, qui, on s’en aperçoit rapidement, n’est pas là seulement pour faire joli ou servir de décor. Savoureuse mais surtout bien pensée, elle possède une réelle importance.
Tout comme Marc-Aurèle, tout d’abord incrédule mais toujours terre-à-terre, le lecteur se laisse peu à peu charmer mais surtout se prend au jeu de l’enquête, au gré de ses rebondissements. On ne s’ennuie jamais au cours de cette aventure détonante, découpée en courts chapitres. Toutefois, il ne faudrait pas croire que Karim Berrouka se soit “contenté” - notez les guillemets - d’une simple histoire potache. Les passages nous ramenant par exemple en 1793 trouvent tout à fait leur place dans le récit et n’ont rien de superflu. Là encore, le pari se révèle réussi.
Personnages attachants ou truculents, répliques bien senties, cadre original, ingrédients pimentés et festifs… Que demander de plus finalement ? La fantasy urbaine se montre décidément en forme ces derniers temps et on peut vraiment saluer l’approche de l’auteur et surtout la façon dont il a su mener à bien celle-ci.
A mettre entre toutes les mains pour un bon moment de détente… mais sans prétendre le réduire à cela ! Car Fées, weed et guillotines pourrait bien vous entraîner un pas plus loin que vous ne l’auriez imaginé. C’est aussi ça la magie.
PS : votre aimable serviteur tient à préciser que Karim Berrouka a relu deux de ses traductions parues chez Eclipse/Panini Books. Honnêtement, je ne pense pas que cela influe sur mon jugement, mais je préfère le signaler si jamais ça peut compter aux yeux de certains visiteurs.
8.0/10
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