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Le Dieu Oiseau

ISBN : 978-236740582-7
Catégorie : Jeunesse
Auteur/Autrice : Aurélie Wellenstein

Une île. Dix clans.
Tous les dix ans, une compétition détermine quel clan va dominer l’île pour la décennie à venir. Les perdants subiront la tradition du « banquet » : une journée d’orgie où les vainqueurs peuvent réduire en esclavage, tuer, violer, et même dévorer leurs adversaires.Il y a dix ans, Faolan, fils du chef de clan déchu, a assisté au massacre de sa famille. Sauvé par le fils du chef victorieux, Torok, il est depuis lors son esclave et doit subir ses fantaisies perverses. Sa seule perspective d’avenir est de participer à la compétition de « l’homme-oiseau », afin de renverser l’équilibre des pouvoirs en place et de se venger.
Qui du maître ou de l’esclave va remporter la bataille ? Quel enjeu pour les habitants de l’île ? Quel est le prix à payer pour la victoire ?

Critique

Par Siriane, le 06/05/2018

Attention âmes sensibles s’abstenir. 
Si vous cherchez une lecture légère et pleine d’humour mieux vaut passer votre chemin. Si par contre vous cherchez une lecture sombre et violente Le Dieu Oiseau devrait vous plaire !
Il est vrai que l’auteure est une habituée des histoires à l’ambiance noire et désespérée, mais pour ce roman on peut dire qu’elle a mis le paquet. Il regorge littéralement de scènes bien sanglantes de combat, de tortures ou de sacrifices. Heureusement, Aurelie Wellenstein a un vrai talent pour mettre cela en scène. Son écriture dynamique et directe donne un réalisme très cinématographique au roman. Ses descriptions qui frisent parfois le gore pourraient sembler gratuites ou de trop, si l’auteure ne savait pas parfaitement les utiliser pour plonger le lecteur dans une atmosphère sombre et brutale très prégnante. 
La trame du roman suit un schéma classique de la quête/course contre la montre que l’on retrouve globalement aussi dans les précédents romans de l’auteur. Le rythme du récit est assez soutenu et les péripéties s’enchainent rapidement et sans temps mort si bien que l’on ne s’ennuie jamais. On pourra par contre trouver que cela va un soupçon trop vite et que l’auteur passe d’une situation à une autre sans trop approfondir chacune. L’idée de base - une compétition entre clans pour dominer l’île pour les dix années à suivre et pouvoir pendant une journée faire subir aux autres clans toutes les pires exactions - est elle aussi assez tranchée et donc cohérente avec le ton général. On pourra juste regretter que les justifications de cette compétition et surtout du traditionnel banquet des vainqueurs ne soient pas plus étoffées, car il est moins évident d’adhérer au concept. Le roman est donc principalement axé sur une cascade de rebondissements et passe assez vite sur les éléments du contexte de l’histoire et sur l’univers où elle se situe. L’auteur sème quelques graines prometteuses mais ne les développe pas, ce qui fait que l’on reste un peu sur notre faim. 
Ce parti pris général de barbarie débridée n’est qu’un prétexte pour montrer jusqu’à quelles extrémités le poids de la religion et des traditions peuvent entrainer les êtres humains. Au travers de Faolan (les autres protagonistes étant beaucoup moins approfondis), Aurélie Wellenstein explore cette thématique et toute une palette d’états psychologiques qui en découle. Ainsi Faolan, loin du héros lisse et facile est un personnage complexe et torturé qui semble toujours sur le fils du rasoir. Son parcours émotionnel oscillant entre folie et lucidité illustre très bien ce qui peut y avoir de pire ou de meilleur chez l’être humain. En revanche, là où le style cru et percutant marchait pour le rendu de l’ambiance, il est moins apte à faire passer les émotions qui manque un peu de subtilité.
Le Dieu Oiseau est donc l’occasion pour l’auteure de retrouver une question qui lui est chère : comment conserver son humanité ? La violence du roman lui permet d’emmener le lecteur sur d’autres pistes de réflexions. Ainsi, si le caractère à la limite du gore du roman pourra rebuter certains lecteurs, les thématiques abordées en font une lecture plus profonde qu’il n’y parait.

 

 

7.0/10

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